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Édito : vers une prolongation certaine de la transition !

« Il faut respecter la durée de la transition. Il faut organiser l’élection présidentielle conformément au calendrier électoral publié par le gouvernement de Moctar Ouane ». Telle est la position catégorique de la communauté internationale et une grande partie de la classe politique malienne. Peut-on respecter les 18 mois de la transition tout en réussissant toutes les réformes politiques et institutionnelles ? Les conditions sont-elles réunies pour l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles dans six mois ? La réponse à ces deux questions est non.

Les autorités de la Transition ont promis de respecter la charte de la Transition et les engagements internationaux, parmi lesquels le respect de la durée de la transition. Mais ces engagements sont sur la voie d’être de vains mots, car ils risquent de ne pas être respectés.

Au-delà des menaces des partis politiques et de la communauté, des promesses des autorités, il faut voir la réalité en face. La réalité, aujourd’hui, est que malgré la bonne volonté du premier ministre et de son gouvernement de refonder l’État du Mali, les lignes n’ont pas trop bougé. Les prémices d’une prolongation de la transition sont là et réelles.

A seulement six mois de la fin de la transition, les conditions optimales de sécurité permettant la tenue d’élections libres, transparentes et crédibles sur toute l’étendue du territoire national ne sont pas toujours réunies. Dans beaucoup de localités au nord et au centre du Mali, les populations vivent sous le diktat des forces terroristes. L’État y est absent. Donc impossible de parler des élections. Les attaques terroristes continuent. Le nombre des personnes déplacées n’a pas réduit, surtout au centre du pays.

En plus de la sécurité, la transition devait nécessairement faire des réformes politiques et institutionnelles. A ce niveau aussi, les lignes n’ont pas bougé. La relecture de la loi électorale, de la charte des partis politiques, la création de l’Organe unique de gestion des élections, l’élaboration d’une nouvelle constitution…sont prévues avant la fin de la transition.

De nos jours, à six mois de la transition, il n’y a pas eu d’énormes évolutions concernant ces réformes. Les autorités, quant à elles, semblent être dans la dynamique d’une prolongation vue leurs ambitions malgré le court délai. Il y a donc aucun indice qui montre clairement aujourd’hui que le délai de la transition pourrait être respecté.

Au-delà de la non évolution dans les chantiers de refondation, certaines voies commencent à se lever pour demander une prolongation de la transition afin de permettre aux autorités actuelles de réussir leur travail de refondation de l’État. Ces demandent renforcent les autorités dans leur volonté de prolonger la transition.

Il ne faut donc pas se leurrer, le délai sera difficilement respecté. Il faut déjà s’attendre à la prolongation. Ce pourquoi, à notre avis, il faut se battre, c’est qu’il ne faut pas qu’on aille jusqu’en 2023.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS

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