Le Mali traverse une crise profonde avec la communauté internationale, surtout la CEDEAO et la France. Le peuple malien, victime des sanctions économique et financière imposées par les organisations sous-régionales : CEDEAO et UEMOA, maintient son courage et continue de soutenir les autorités de la transition. Cela, malgré les difficultés, la vie chère. Le maintien du soutien à la transition s’explique par le fait que les citoyens, dans leur majorité, se retrouvent dans ce que font les gouvernants. La montée en puissance de l’armée et la restauration de la souveraineté du Mali sont les raisons fondamentales pour lesquelles des millions de Maliens soutiennent la transition.
Cependant, il y a encore des défis à relever. Ils sont d’ailleurs très nombreux. Le plus grand et le plus urgent, c’est l’union des Maliens autour de l’essentiel, le Mali. En plus des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, de la campagne de diabolisation du Mali par certains partenaires dans la lutte contre l’insécurité, la division à l’interne fragilise le Mali et ralentit la marche vers la refondation.
La division est là et grande, au niveau national. Bon nombre de Maliens soutiennent les autorités de la transition. Ils ne le font pas pour leur personne, mais pour ce qu’elles font pour le Mali, pour le retour de la paix et de la quiétude, pour le développement, pour la restauration de la souveraineté et de la dignité bafouées.
D’autres s’opposent à la transition pour des raisons objectives et font des propositions pour un redressement. C’est bien normal. Quand il y a de failles, il faut dénoncer pour que les autorités puissent les corriger. C’est d’ailleurs une valeur incontestable de la démocratie.
Mais, il y a également des Maliens qui sont dans la guerre d’égo. C’est triste, dangereux pour la réussite de la transition, l’avenir du Mali, mais c’est une réalité. Il y en a parmi les soutiens à la transition comme dans l’opposition. Ces citoyens, au lieu de penser à la souffrance des Maliens qui sont en train de traverser toutes les difficultés en espérant un lendemain meilleur, ont préféré divertir le peuple par des combats de personnes. La division actuelle au sein du mouvement M5-RFP en est une parfaite illustration. Il faut avoir le courage de le dire : la guerre qui oppose les deux camps de ce mouvement est loin d’être celle de la construction d’un Mali nouveau. C’est simplement une guerre de positionnement.
Pourtant, on doit sortir de ce jeu aujourd’hui. Face aux sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, au chantage de la France, aux djihadistes qui, en difficultés, changent leurs modes opératoires, les Maliens doivent dépasser leur égo pour se donner la main. L’avenir du pays en dépend.
Autant les autorités doivent aller vers tout le monde, même ceux qui ne sont pas d’accord avec elles, autant les opposants doivent sortir des questions de personnes pour faire des concessions en faveur du Mali. C’est à ce prix qu’on pourra travailler à la réussite de la transition et à l’avènement du Mali kura tant rêvé.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS