Mahamoud Dicko, président du Haut Conseil du Mali depuis dix ans est en passe de devenir un véritable cauchemar pour le régime actuel à cause de ses prises de position sur les sujets nationaux. Après avoir fléchi le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga qui a fait marche arrière dans le cadre du projet d’éduction sexuelle, il vient de faire trembler toute la République encore en organisant une marche géante. Dans la matinée du vendredi dernier, l’administration malienne était vidée avant midi. Et pour preuve des notes de services circulaient pour aviser les agents à rentrer chez eux avant midi. C’est la panique généralisée dans l’administration dès l’annonce de cette marche du puissant président du haut conseil islamique.
Le grand meeting le vendredi dernier a mobilisé selon les estimations un millions de manifestants dans la capitale malienne. C’était une marée humaine dans les rue de Bamako avec des slogans comme : « départ du premier ministre, IBK dégage, Abas la MINUSMA et la France ».
Cette foule n’était pas seulement des religieux, elle était composée également des hommes politiques du front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) ; la COFOP ; certains membres de la majorité présidentielle. Aussi, il faut compter parmi les marcheurs, les enseignants en grève et qui font l’objet de deux mois de rétention de salaires ; les Maliens meurtris dans leur chair à cause de la folie meurtrière du centre dont le récent cas a fait 152 morts à Ogossagou (Région de Mopti) .
Dans son adresse à la foule, le président du haut conseil islamique demande aux peulhs de ne pas se venger. Ensuite il a martelé devant des milliers de marcheurs que la marche sera organisée désormais tous les vendredis jusqu’à ce que le Président de la République réagisse face à la gravité de la situation au Mali. La grande mobilisation du président du haut conseil confirme son leadership religieux au Mali.
Le président du HCI reste donc populaire voire très populaire pour faire trembler toute la République malgré un dispositif sécuritaire impressionnant composé des policiers, gendarmes et la garde nationale.
On se rappelle encore la grande mobilisation de l’iman Dicko contre le code de la famille en 2011. Plus de 50.000 personnes avaient répondu à l’appel de Mahamoud Dicko au stade 26 mars en 2011. Du coup, cette mobilisation populaire de Dicko avait obligé le Gal ATT et son gouvernement à reculer sur cet important projet.
Aujourd’hui, le Mali est fragilisé par un malaise social, une tension politique et un problème d’insécurité grandissante. Les questions de gouvernance en lien avec la religion musulmane doivent être abordées avec l’implication entière des leaders religieux, furent-ils pro ou anti pouvoir. C’est la seule alternative pour IBK et son gouvernement afin de canaliser la colère des religieux qui constituent aujourd’hui la vraie menace pour le régime en place. Quand Mahamou Dicko ménace, le gouvernement panique.
Modibo L. Fofana
Mali24