Faut-il ou pas prolonger la Transition ? C’est la principale question qui défraie la chronique. Et les avis sont divergents. Mais ce qui est sûr et certain, l’article 22 de la Charte est clair pour celui qui veut être honnête et objectif. La transition qui a commencé à partir de la prestation de serment de Bah N’Daw durera une période de 18 mois. Les autorités de la Transition crient sur tous les toits que ‘’ce délai sera resté’’. Faut-il leur croire ? Non, si l’on se réfère à leurs faits et gestes, surtout avec l’ambitieux et coûteux Plan d’action gouvernemental(PAG) du Premier ministre Choguel. On voit aisément que le très bouillant président du Comité stratégique veut manger son piment dans la bouche des autres.
Le pouvoir a un grain de sel spécial que le gouvernement de transition et une grande partie des membres du CNT voudront goûter le plus longtemps possible. Néanmoins, la parole est d’or et elle doit être respectée. C’est elle qui permet de mesurer la sincérité des hommes. Quand elle est violée une fois, elle le sera une deuxième fois, et ainsi de suite, tant les délices du pouvoir rendent ivres ceux qui en ont l’autorité. Et, on se sert de la rue pour manipuler l’opinion, afin de prolonger la transition. Très mauvaise lecture !
La prolongation de la transition ne se trouvera pas dans la rue, à la Bourse de travail ou à la Place de l’indépendance. Certes vous pouvez mobiliser des fonds auprès de certains pour l’organisation et la mobilisation, mais ce n’est pas la solution. De la manière dont vous sortez pour demander la prolongation de cette même manière, d’autres Maliens peuvent sortir pour dire « non à la prolongation de la transition » et notre pays n’a pas besoin de cela pour le moment. Et selon Amadou Chérif N’diaye, la meilleure façon d’obtenir la prolongation consensuelle de la transition est d’attendre les Assises nationales pour en faire un débat. C’est dans le dialogue ou dans la discussion qu’on peut avoir une solution et non dans la rue.
A mon humble avis, le débat ne doit pas être focalisé en ce moment sur la prolongation du délai de la Transition, mais plutôt sur le respect de la Charte de la transition qui a fixé la durée de la transition à 18 mois. Pour le moment, nous n’en sommes pas là, car les 18 mois ne sont pas encore bouclés pour que l’on demande une quelconque prorogation. Au regard de l’évolution inerte des choses, je suis de l’avis de ceux qui sont totalement opposé à une éventuelle prolongation du délai de la Transition.
Le colonel Assimi Goïta, le soldat d’hier qui recevait des ordres, qui veut symboliser le sauveur des Maliens est encore jeune. Il a l’avenir devant lui. Qu’il n’accepte surtout pas de tomber dans le piège (Prolonger le délai de la Transition) que lui tendent les thuriféraires et les crocodiles du microcosme politique malien. Car, ce sont des spécialistes du saupoudrage et du déni de la réalité. Qu’il se rappelle en particulier qu’il aura droit à une deuxième chance dans dix ans environ, tout au plus et que les Maliennes et les Maliens se rappelleront de ce qu’il aura réalisé s’il consent d’ores et déjà à asseoir les bases d’une refondation réussie et à assainir le pays de la corruption. Tels sont les sages du professeur Ousmane Ouane. A bon entendeur, salut !
Aliou Touré
Source : journal le Démocrate Mali