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Edito: Permis de tuer

Même si la CPI est critiquable à plus d’un titre, elle a tout de même un rôle positif : faire office d’épée de Damoclès dans un continent miné par les conflits,où une justice équitable peine à émerger

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Charles Taylor, Laurent Gbagbo, Uhuru Kenyatta, William S. Ruto, et Omar El Bechir ont plusieurs points communs : être ou avoir été des dirigeants de leur pays, être ou avoir été ciblés par la Cour pénale internationale (CPI), mais surtout, être tous des Africains. De là à dire que la CPI est un outil au service de l’Occident, il n’y a qu’un pas. Un pas allègrement franchi par l’Union africaine, dont les chefs d’État présents lors du sommet du 31 janvier à Addis Abeba, ont adopté à huis clos une résolution en faveur d’un retrait du statut de Rome, qui a créé la CPI en 1998. Ces derniers digèrent mal que cette instance internationale, à laquelle certains grands pays comme les États-Unis, la Chine, l’Inde, ou la Russie n’adhèrent pas, ne s’en prennent qu’aux présumés criminels africains. Ce vieux débat est d’autant plus d’actualité que s’est ouvert la même semaine le procès public de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, dont plusieurs chefs d’État n’ont pas caché leur malaise, voire leur indignation.

Même si la CPI est critiquable à plus d’un titre, elle a tout de même un rôle positif : faire office d’épée de Damoclès dans un continent miné par les conflits, où une justice équitable peine à émerger. Un retrait des pays africains aurait pour conséquence d’envoyer un message d’impunité à tous ces dirigeants ou chefs de guerre qui rêvent de prise de pouvoir par la force, de conquête territoriale, ou encore de vengeance ethnique. C’est en quelque sorte un permis de tuer qui leur serait délivré.

Le Mali, qui sort difficilement d’une crise consécutive à une rébellion armée, a vu ses populations subir des crimes inqualifiables restés impunis. C’est pourquoi, il ne devrait pas soutenir ce projet de retrait de la CPI, dont l’Afrique ne tirera aucun bénéfice en dehors d’un semblant de revanche sur l’Occident.

 

La rédaction

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