Demain, mardi 1er octobre 2019, est la rentrée scolaire 2019-2020 sur toute l’étendue du territoire malien. A la différence de l’année dernière complètement perturbée du fait des grèves intempestives des enseignants, tous, élèves et parents, espèrent une année normale cette fois-ci. Mais comment va-t-on arriver à passer cette année scolaire sans grève ? Nous pensons que cela passe par le respect des engagements pris par le gouvernement et le sens élevé de la responsabilité chez les syndicats d’enseignants. Ceci est une réalité. Le gouvernement n’a, visiblement, pas respecté les engagements qu’il a pris avec les syndicats des enseignants l’année dernière. Même s’il a pu sauver la dernière année scolaire avec fanfaronnade, il aura certainement beaucoup à faire avec les enseignants cette année.
Les signes d’une année perturbée sont, malheureusement, déjà là. Les syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016, mécontents du non-respect des engagements par le gouvernement, menacent déjà. Ils ont, à la faveur d’une conférence de presse tenue le samedi dernière à la maison de l’Enseignant, promis de prendre « toute leur responsabilité afin de mettre les enseignants du Mali dans leurs droits ». Quelle sera cette sanction des enseignants contre ce gouvernement qui ne respecte pas ses engagements ? Aller en grève, certainement, car c’est cela leur arme de guerre. Et le porte-parole des syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre, Adama Fomba, a clairement dit que le fonctionnement réel de l’année scolaire 2019-2020 dépendra de l’exécution du procès-verbal de conciliation signé le 18 mai 2019 entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation. En analysant les propos des leaders syndicaux des enseignants, on comprend aisément qu’ils commenceront leur mouvement de grève dès la reprise des cours si rien n’est fait. L’heure est donc grave, une maladie incurable guette l’école malienne cette année aussi.
Les prémices d’une année scolaire perturbée sont là. Des solutions durables doivent être cherchées dès maintenant pour éviter une année scolaire bâclée comme l’année dernière. Chaque année scolaire perturbée avec des grèves intempestives joue dangereusement sur l’avenir du pays. Le gouvernement doit le savoir, il le sait d’ailleurs. Et c’est pourquoi rares sont ces ministres qui ont leurs enfants dans les écoles publiques maliennes. Nos gouvernants doivent se rappeler de cette pensée d’un sage chinois : « Si vous voulez détruire un pays, inutile de lui faire une guerre sanglante qui pourrait durer des décennies et coûter cher en vies humaines. Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre vingt ans et vous aurez un pays constitué d’ignorants et dirigé par des voleurs. Il vous sera très facile de les vaincre. » Ils ne doivent donc pas détruire l’avenir de tout un peuple par leur non-respect des engagements. Les gouvernants et les enseignants doivent faire en sorte que les élèves puissent étudier normalement. L’école malienne ne peut plus supporter une autre année bâclée. Les dirigeants doivent prendre toutes les dispositions possibles pour respecter leurs engagements et apaiser la colère des syndicats. Quant aux syndicats des enseignants, ils doivent faire en sorte que l’avenir du tout le Mali ne soit pas mis en danger par leurs réclamations. Les parents d’élèves ont aussi leur part de responsabilité, ils ne doivent pas attendre deux mois de grèves des enseignants pour sortir. Cette année, tout le monde doit s’engager pour dire « Non à une année scolaire bâclée ». Telle est notre opinion. Le combat pour une école de qualité doit être celui de tous les Maliens.
Boureima Guindo
Source : Le Pays