Une ligne éditoriale indépendante, c’est ce que la première équipe du journal « Le Pays », hebdomadaire au départ, s’est imposée. Malgré la pauvreté imposée par les autorités de l’époque, les menaces, les intimidations, Le Pays a maintenu sa ligne éditoriale. Pour sa position qualifiée souvent de « radicale » contre le régime IBK, le journal était qualifié par certains « d’appartenir » à Moussa Mara, à Poulo ou encore à feu Soumaïla Cissé. Mais la réalité est tout autre. Certaines positions de ces personnalités ont été également dénoncées dans les colonnes du Le Pays. Nous n’appartenons à personne. Nous ne sommes au service d’aucune personnalité, qu’elle soit politique ou non.
Pour sa position, le journal était privé des contrats, des partenariats dans les structures publiques de l’État. Malgré tout, on a maintenu le cap. Nous avons continué notre combat pour une société juste, pour une gouvernance vertueuse.
En 2016, nous avons passé en bihebdomadaire. Là aussi, le Pays a gardé sa ligne éditoriale indépendante. Notre combat contre la corruption, la mauvaise gouvernance, l’injustice a continué malgré que nous n’eussions pas de contrats et que nous avions beaucoup plus de charges.
Deux ans plus tard, en 2018, le journal est passé de bihebdomadaire en quotidien. Et oui, nombreux étaient de ceux qui n’en croyaient pas, mêmes nos proches. Mais nous avons perché tout en maintenant notre ligne éditoriale. Nous avons cru à notre jeune équipe. Et grâce à vous, nos partenaires, lecteurs et abonnés, nous maintenons le cap aujourd’hui.
Durant ces années d’existence dans le milieu médiatique du Mali, Le Pays s’est prononcé sur des sujets, quelques fois polémiques et qualifiés souvent de « tabous ». Le journal a fait des révélations croustillantes. A cause de certaines de ces révélations, nous avons été victimes d’intimidations, d’injures virulentes, de sabotages, d’annulations de contrats avec certaines structures étatiques. Mais il fallait continuer, il fallait honorer notre promesse envers la population malienne : celle de lui donner des bonnes informations. Ce combat, nous le continuons toujours et nous allons le faire tant que le Pays existera.
Pendant ces années d’existence, nous n’avons pas, peut-être, atteint tous nos objectifs. Mais nous avons un mérite, pas le moindre : celui d’avoir essayé de jouer notre rôle dans la construction du Mali comme il le fallait, cela contre vents et marées, contre nos intérêts.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS