« Ne forçons point notre talent. Nous ne ferions avec grâce. Jamais un lourdaud quoi qu’il fasse ne saurait passer pour galant ». Voici donc cette vérité qui nous vient tout droit de la fable : « L’âne et le petit chien » et qui peut être reversée au compte de certains de nos politiciens en mal d’inspiration et de créativité.
Ces politiciens sans identité ne peuvent se prévaloir de quoi que ce soit parce que préfèrent s’abriter à l’ombre de leur maitre à penser. Ils veulent paraitre mais ils sont sans talent et méritent d’être éconduits comme cet âne qui voulait se faire caresser par leur maitre comme le petit chien. Tout ce qu’ils disent résonne comme un tintamarre dérangeant. Voulant séduire, ils se rendent ridicules comme les trouvères ou troubadours du moyen-âge. Puisqu’ils ne sont pas capables de rien par eux-mêmes, ils sont capables de toutes les bassesses pour séduire les faibles esprits. Ils sont de véritables pantins. Ah, ces misérables politiciens aux âmes dénudées ont torpillé leur personnalité en devenant des caméléons aux multiples camisoles. Tantôt ils sont rouges, tantôt ils sont jaunes, tantôt ils sont blancs, tantôt ils sont noirs, ou bien ils incarnent tout à la fois. Ces gens-là, la fidélité n’est rien pour eux ; d’ailleurs ils s’en moquent. Combien de fois ils donnent raison à nos parents villageois qui pensent que la politique, c’est la trahison et la duplicité ! Si jamais l’histoire pouvait se refaire, certains auraient honte de se regarder tout droit dans les yeux. Heureusement que le temps passé ne revient plus. C’est honteux et même indigne de voir que certains cadres valeureux flanqués de grands et gros diplômes soient capables de se laisser manipuler comme la galette qu’on remue dans la poêle. Nombreux sont les politiciens qui se sont arrogé le droit d’appartenir à tous les régimes. Comme nous l’avons dit dans l’une de nos parutions, des « modibistes » inconditionnels sont devenus des « moussaistes udépémistes » fieffés. Le mouvement démocratique a englouti des udépémistes fieffés. Ils ont trimé avec Alpha Oumar Konaré, trimé avec Amadou Toumani Touré. Les voilà aux cotés d’IBK comme si hier n’avait jamais existé. Ironie du sort, ceux qui se disaient grands démocrates ont applaudi le coup d’Etat perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Beaucoup se sont rendus à Kati pour avoir sa bénédiction. Le changement, on ne le refuse pas lorsqu’il émane d’une conviction profonde et d’un idéal sincère. Généralement, qu’on le sache bien, ce n’est pas toujours le cas. Nos mauvais politiciens n’ont rien à proposer que de défendre leurs intérêts. Et c’est pourquoi, ils sont capables de vendre leur âme au diable pour peur que ces intérêts soient menacés. Ils appartiennent à tous les partis politiques de façon hypocrite. Ils sont tantôt de la majorité, tantôt de l’opposition. Ce sont de veritables beni oui oui ressemblant à ces yesmen descendants d’esclaves noirs affranchis qui voulaient toujours ressembler à l’homme blanc. Ils sont nombreux ces politiciens maliens qui ne pourront jamais donner une leçon de fidélité à leurs enfants. Encore que très souvent leurs progénitures ont honte de leurs agissements. Pour arriver à leurs fins, certains se sont muent en spécialistes créateurs d’associations de soutien. Mais, c’est du bluff, du « noise for nothing ». Pensant jouer à la séduction, il faut se méfier d’eux car leur comportement n’est différent en rien de celui de Judas. A un moment donné, ils vont tourner casaque : la trahison revient.
Le Mali veut de vrais politiciens convaincus, des politiciens patriotes qui se complètent dans l’action pour l’intérêt du Mali. Tant que certains s’abritent derrière leurs intérêts personnels, la démocratie malienne reculera.
M.M. Dembélé
Source: Ségou Tuyè