Malgré avoir permis une ère de liberté incontestables, la démocratie est devenue, en plein midi, un festival de brigands. Dans un tel contexte, s’arrête la séparation des pouvoirs exécutif, législatif, et judiciaire. Les institutions deviennent des coquilles vides. Après le coup d’Etat contre le président Mamadou Tandia du Niger, l’ancien président feu ATT avait dit, à juste raison, que c’est le mauvais fonctionnement des institutions qui entraîne les coups d’Etat.
Avec la 3ème République, l’Etat du Mali n’a fonctionné que pour les tenants du pouvoir. Toute personne disposant d’une parcelle de pouvoir en fait son fonds de commerce. Cela n’ayant plus suffit à l’appétit des tenants du pouvoir, ils ont versé dans le déni total de toute éthique et déontologie d’une bonne gouvernance à travers le développement de la corruption à cause de l’impunité érigée en mode de gouvernance. L’impunité entraîne automatiquement la perte d’autorité de l’Etat. D’où deux(2) coups de force sous les démocrates qui, en outre, doivent se remettre en cause et avoir le courage de présenter publiquement des excuses aux martyrs et au peuple malien.
A mon humble avis, pour qu’il y ait autorité il faut l’équité, pour qu’il y ait équité il faut sanctionner la faute et récompenser le mérite. Cette déliquescence de l’Etat malien explique en partie la pratique démocratique dans la lettre mais sans l’esprit, d’où le détournement du peuple des élections marquées par l’achat de conscience d’une part, et la non tenue des engagements électoraux d’autre part. Les politiciens maliens s’appauvrissent en faisant des promesses et s’enrichissent en ne les tenant pas. Après 30 ans de démocratie, que pouvons-nous faire pour changer la donne ? Voilà la question sur laquelle, les nouvelles générations doivent méditer mûrement.
Aliou Touré
Source: Le Démocrate