Le Mali, un pays millénaire, des braves guerriers, Soundjata, Soumangourou, Firoun, Babemba, Tiéba, Samory…est sur une poudrière. Divisé en deux à cause d’une rébellion touarègue, la partie septentrionale du Mali est devenue de nos jours un ‘’Far West’’, le règne de la loi des hors-la loi. Eu égard de cela, son existence se trouve encore plus menacée par un projet de loi de la révision de la constitution, source d’une grande tension entre le président de la République IBK (soutenu par sa majorité présidentielle) et un Collectif dénommé ‘’ An Tè A Bana ne touche pas à ma constitution’’.
Composé par une écrasante majorité de la population, ce collectif qui regroupe en son sein des membres des différentes organisations de la société civile, des syndicats, des partis politiques de l’Opposition, des acteurs du mouvements démocratique, des artistes, des activistes… a fait trembler la république par une marche et un meeting, au cours desquels, la mobilisation était gigantesque.
Face à la détermination du Collectif ‘’ « AN Tè A Bana » ne touche pas à ma Constitution’’, le président IBK qui tient à cette révision comme l’escargot tient à sa coquille, a repoussé le referendum qui était prévu le 09 juillet dernier. Malgré cela, le président IBK qui, soutenu dans son dessein par le Collectif ‘’ An Sona’’, pense que la révision constitutionnelle est une exigence de l’Accord d’Alger et n’entend pas surseoir au projet.
A chacune de ses sorties médiatiques, il jure la main sur le cœur que l’élection référendaire se tiendra. C’est dans cette situation extrêmement tendue que la Cour constitutionnelle a répondu favorablement à une requête de l’opposition en renvoyant le projet de la révision constitutionnelle à une seconde lecture à l’Assemblée nationale. A l’allure où vont les choses, le pire est à craindre pour le Mali. Pour éviter le chaos pour notre Patrie commune, la nécessité d’un dialogue sincère autour de ce projet de la révision s’impose.
Il appartient cependant au Président de la République IBK de l’initier. Il doit rassembler toutes les composantes de la nation, comme la conférence nationale en août 1991 qui a accouché à la Constitution du 25 février 1992, autour de la table pour un dialogue sincère et franc. Chaque acteur doit mettre un peu d’eau dans son vin afin de sauver le bateau malien. Ce grand bateau ne chavirera pas car nous avons des anonymes qui croient encore en ce pays et qui se battent nuit et jour pour que l’ennemi ne réussisse pas dans son plan machiavélique.
Ici et maintenant chaque malienne et chaque malien s’engage individuellement et de manière permanente à mettre le Mali au-dessus des intérêts personnels et mesquins. Nous devons assumer notre responsabilité devant l’histoire car chaque acte que nous poserons aura un impact sur notre avenir. Nous avons un moyen d’éviter le pire pour notre pays et c’est un moyen qui pèse très lourd sur l’envahisseur et qui ne nous coûte presque rien: l’union autour du Mali.
Aliou Touré