II ne fait aucun doute que la France est à l’origine profonde des malheurs du continent et du Mali en particulier. Mais nullement responsable de nos échecs et de nos fuites de responsabilité.
Par la force des choses, elle (la France) est devenue le bouc émissaire nous évitant de nous regarder en face et d’affronter nos propres démons. La France par-ci, la France par-là… Hum !
Oui la France est coupable de la colonisation, d’avoir fait et défait nos présidents et chefs d’Etat, coupable de la guerre en Libye et ses répercussions sur le Sahel…
Mais est-elle coupable au Mali du choix des électeurs pour le Président déchu, Ibrahim Boubacar Keïta? Est-elle responsable de la mauvaise gouvernance à l’origine de l’instabilité récurrente dans nos Etats ?
Est-elle responsable du détournement et de l’impunité au sujet du budget affecté à la Loi de Programmation Militaire ? De nos avions «cloués au sol» ? De l’absence de couverture aérienne pour nos troupes au sol ? Du déficit de confiance des gouvernés envers les gouvernants ?
Est-elle responsable de la mauvaise distribution de la justice et ses corollaires ? Des tares de notre administration ? De la corruption ? Des actes mensongers et de trahison des autorités de la transition ? Est-elle responsable de ces hauts gradés de notre Armée qui désertent les campagnes pour le luxe insolent dans les villes pendant que les fils et soldats d’autres pays restent à nos chevets ? Quand même !
«Dehors la France ! ». D’accord, que la France parte ! Et puis après ? Quelle caution nos illuminés donnent-ils sur l’avènement d’unMali meilleur? Que gage que le véritable cauchemar ne commencera dès lors après le départ du dernier français ? Quel gage que ce n’est pas pour mieux profiter des Maliens désormais dépourvus de recours ?
La France n’est certes pas sans reproche, que nenni, mais que l’on nous montre une Puissance parmi les pays ou une doctrine sans faille ! Le mieux ne serait-il pas d’apprendre à grandir et à nous assumer d’abord au lieu d’accuser et de vivre des autres ?
Sachons raison garder, comme dirait l’autre !
B.S. Diarra
Source: La Sentinelle