Iyad Ag Ghali nous revient sous une autre forme plus corsée cette fois-ci. Pendant l’occupation du nord du Mali, les groupes terroristes à savoir Ançardine, le MUJAO et AQMI s’étaient contentées de partager cette partie du territoire en zone d’occupation dans laquelle chacun exerçait ses activités terroristes et cela à la suite de la signature d’un pacte de non-agression.
La donne a changé depuis 10 jours. En effet, cinq groupes djihadistes viennent de décider de fusionner en un seul mouvement appelé Jamaat Nostrat El-Islam dirigée par le même Iyad. Cette fusion est une réponse à la décision des pays du G5Sahel de mettre en place une force conjointe pour lutter contre le terrorisme.
Traité d’ennemi numéro un par les français et les américains, l’homme vit presque caché depuis la fin de l’opération Serval dans le Sahara malien comme un rat . Premier responsable et fondateur du groupe djihadiste répondant au nom d’Ançar Dine une entreprise terroriste, il se déplace régulièrement depuis son sanctuaire du Sahara malien pour rencontrer ses lieutenants et les transmettre les plans de déstabilisation de l’ensemble du Sahel. Très mobile entre les dunes de l’Adrar des Ifoghas au Mali et le sud algérien, surnommé le ‘’lion’’ du désert il n’a rien perdu de son influence sur les rebelles kidalois et les autres leaders djihadistes. Entretenant un réseau puissant aussi bien à Bamako, qu’en Algérie, il est mainte fois passé à travers les mailles du filet des FAMAS, de Serval, de Barkhane et même des Américains. Il a toujours été au service de l’Algérie pour lutter contre le GSPC, du Président ATT pour ramener la paix au nord et pour tous les autres sales boulots au service des occidentaux à savoir la libération des otages. Son jeu est très subtil et il est très futè. C’est un véritable entrepreneur politique. Il peut changer au gré des alliances du jour au lendemain selon les rapports de force et en fonction de ses intérêts. Il doit donc sa longévité à sa capacité à jouer sur de nombreux tableaux à la fois. Il n’est pas à son premier coup d’essai pour regrouper sous sa coupe les leaders djihadistes du désert.
Avec cette nouvelle alliance les djihadistes vont-t-ils abandonner la Syrie, où les djihadistes ont perdu la guerre sous la pression militaire à la fois des Russes et des Américains pour venir occuper le nord et le centre où Amadou Koufa continue de malmener les FAMAS avec son lot de mort au quotidien ?
Il n’est pas exclu que d’autres vagues de combattants djihadistes Syriens se retrouvent au Mali, après avoir été escortée par l’armée mauritanienne jusque dans le désert malien. Si le projet d’appui au renforcement de la sécurité intérieure (PARSEC) qui a été officiellement lancé le vendredi 3 mars 2017 doit servir à quelque chose, c’est donc maintenant qu’il doit prendre les taureaux par les cornes par la surveillance aérienne de nos frontières. Sinon le pays n’est pas à l’abri d’une guerre totale par la faute des terroristes.