« Il n’est pas possible de dormir à côté d’autant de potentialités et d’être obligé d’investir ailleurs, ce qui existe à côté de soi », estime le gouverneur de la Banque africaine de développement pour le Tchad, Issa Doubragne. À l’en croire, les pays africains doivent investir en eux-mêmes en investissant dans les infrastructures de base pour stimuler leurs économies.
Aux dires du gouverneur de la BAD, le système d’exportation des pays africains de leurs ressources fait d’eux des créateurs d’emploi à l’étranger alors que leurs populations croupissent sous le poids de la pauvreté. Pourtant, ces matières premières transportées aux États unis, en Chine, etc., contribuent à renforcer la position dominante de ces pays, fait-il savoir. Toujours dans ses précisions, il estime important de transformer les matières premières à l’interne. Cela peut alors aider ces pays à sortir de la pauvreté en créant de l’emploi, remarque-t-il. « Nourrir l’Afrique veut dire nous positionner sur nos ressources existantes, investir dans les structures basiques de nos économies », précise-t-il.
Selon M. Doubragne, la production pour l’autosuffisance en Afrique est bien possible, surtout avec l’existence abondante de l’eau, des bras valides, des terres agricoles, etc. À l’en croire, il est important de diversifier l’économie en investissant dans les secteurs structurants.
Doubragne finit par exhorter les pays d’Afrique centrale à se concentrer sur la diversification économique tout en réduisant leur dépendance à l’égard des exportations de pétrole. Il demande aux gouvernements d’envisager d’investir dans six secteurs à forte valeur ajoutée afin d’éviter la stagnation économique.
Cette conception de M. Doubragne garde de fortes similitudes avec la pensée de tant de penseurs africains, notamment Marcien Towa ainsi que Youssouph Mbargane Guissé. Tous ces penseurs estiment que le développement de l’Afrique passe par la transformation de ses matières premières sur son propre sol.
Togola
Source: fasomali