À la suite du Conseil de défense tenu ce 8 mai 2020, le gouvernement décide d’aller à une reprise partielle des cours à l’école, à partir de ce 2 juin. Ainsi, dans un communiqué signé du ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, cette reprise concerne les classes d’examen du fondamental, du secondaire (général et technique), de l’enseignement technique et professionnel, ainsi que des IFM. Les autres doivent se contenter des cours à distance qui vont se poursuivre.
La pandémie du coronavirus continue de bousculer les habitudes dans notre pays. Si le couvre-feu instauré de 21 heures à 5 heures du matin est levé depuis ce samedi, les écoles (publiques et privées) de tous les ordres d’enseignement resteront fermées pendant tout le mois de mai. C’est un communiqué signé du ministre de l’Éducation nationale, le Pr Mahamadou Famanta, qui l’annonce.
« Suite à la réunion du Conseil de défense, du vendredi 08 mai, et tenant compte de la progression de la pandémie du Covid-19, ainsi que des impératives éducatives, nous avons l’honneur et le plaisir d’informer les parents d’élève, les enseignants, les élèves et étudiants, l’ensemble des acteurs et partenaires sociaux de l’école, toute la communauté éducative des écoles publiques, privées, confessionnelles, y compris les medersas, que les cours pour les classes d’examen du fondamental, du secondaire (général et technique), de l’enseignement technique et professionnel, ainsi que des IFM, reprendront le mardi 02 juin 2020 sur toute l’étendue du territoire national », précise le communiqué.
Pour ce faire, rassure le ministre Famanta, le gouvernement prendra toutes les dispositions idoines pour assurer le respect des mesures barrières contre la pandémie du Covid-19 aussi bien dans les salles de classe que dans tous les lieux de regroupement des élèves et des enseignants (dispositifs de lavage des mains, le port du masque et le respect de la distanciation sociale).
En procédant ainsi, l’on a l’impression que le gouvernement veut repêcher les élèves des classes d’examen et abandonner les autres au bord de la route. En effet, pour les autres élèves, ‘’de tous les ordres d’enseignement ainsi que pour les étudiants des Universités, Grandes Écoles et Instituts, les écoles restent fermées jusqu’à nouvel ordre. Cependant, les cours à distance continueront pour l’ensemble des élèves et étudiants’’.
Va-t-on évaluer les autres élèves sur la base des cours dispensés à distance ? À l’allure où vont les choses, l’on en a toute l’impression. Et pour cause ? Si les classes doivent ouvrir pour les élèves des classes d’examen, et poursuivre en même temps les cours à distance, cela envoie le message que le gouvernement ne compte pas blanchir l’année qu’il arrive. Aussi, prend-il très au sérieux ses cours à distance qui ne semblent pas être bien suivis par les enfants à la maison. Pédagogiquement, la situation sera très difficile, pour la majorité des scolaires qui n’ont pas les moyens ou le temps de suivre ces cours. Ils sont également très peu ceux pourront se concentrer sur l’essentiel de ces leçons dispensées.
En tout état de cause, l’expérience a montré qu’en l’absence de moyen de pression et/ou de guide (enseignants, parents), l’assimilation des cours par les élèves à un certain âge est toujours sujette à caution.
Valider donc une année scolaire sur cette base, revient à sacrifier la carrière d’un nombre critique de scolaires, surtout que le premier trimestre de l’année avait été sérieusement perturbé par la grève des enseignants.
Par Sidi DAO
INFO-MATIN