Echos du prétoire : le Dr. Boubacar Traoré accuse le Pr. Samba Sow d’entretenir des relations extraconjugales avec son épouse
A l’issue de son audience civile du jeudi 27 mars dernier, le tribunal de la Commune IV du district de Bamako a rendu son délibéré en prononçant le divorce entre le Docteur Boubacar Traoré, médecin chef du Centre de santé de référence d’Ansongo et Madame Moussokoro Diallo, secrétaire bilingue en service au Centre pour les vaccins en développement (CVD-Mali), un projet du Centre national d’appui à la lutte contre la maladie(CNAM), ex Institut Marchoux, financé par les Américains. Le divorce est prononcé au tort exclusif du mari et la garde des enfants, au nombre de deux, confiée à leur mère nous apprend le perdant au procès. Ce dernier a le droit de visite. La tentative de réconciliation faite au préalable le vendredi 21 février 2014 devant le même tribunal avait été un échec, les deux conjoints ayant opté chacun pour le divorce.
De la confiance à la méfiance
Nous sommes en 2003. Boubacar Traoré, jeune médecin vient d’être muté au Centre national d’appui à la lutte contre la maladie(CNAM). Un an après, il gagne la confiance du Pr. Samba Sow, coordinateur du projet CVD-Mali qui l’invite à travailler ses côtés. Les rapports de travail se raffermissent et s’apparentent à des relations de parenté. De ce fait, quand en 2005, il tomba malade, le Pr Samba Sow et son épouse, laquelle est en même temps superviseur du projet, font le déplacement au chevet du malade à son domicile pour lui souhaiter prompt rétablissement. Madame Sow est émerveillée par l’éveil précoce de la fille du patient, au regard de son âge. Elle interroge son mari en anglais sur son âge. Et c’est Madame Traoré Moussokoro Diallo qui répond dans un anglais parfait en précisant qu’elle est âgée de 2 ans.
Madame Sow qui a longuement conversé en anglais avec Madame Traoré en anglais a jugé le niveau de celle-ci assez bon. Séance tenante, elle a demandé au Dr. Traoré s’il pouvait permettre à son épouse de venir travailler au CVD-Mali en qualité de secrétaire, car ce besoin existe. Doléance immédiatement acceptée par le Dr. Traoré qui dit ne pouvoir rien refuser au Pr. Sow. En plus, son épouse est diplômée de la FLASH et elle a fait des études de secrétariat. Une semaine plus tard, Madame Traoré Moussokoro Diallo prend fonction et après trois mois d’essai concluant, elle est formellement embauchée et promue au rang de secrétaire particulière du chef de projet.
Des mois passèrent. En 2009, le Dr. Traoré est muté à l’hôpital de Markala. L’éloignement faisant, il redoute des relations extra professionnelles entre le Pr. Sow et sa secrétaire particulière. Selon ses aveux faits à Malijet, il a eu la preuve qu’après la fin de la journée de travail, son épouse reste dans le bureau ou même au domicile de son patron qui loge dans l’enceinte du service jusqu’à 19h pendant que les enfants sont à l’école. A cet effet, il a envoyé un émissaire auprès du Pr. Sow pour lui demander de ne pas faire de son épouse, sa secrétaire particulière.
Aux dires du Dr. Boubacar Traoré, le Pr. Sow est allé voir M. Sam, un juge du Pole Economique de Bamako qui lui a conseillé de porter plainte contre lui pour calomnie et diffamation. Sam l’aurait enfermé, dit-il, n’eut été l’implication personnelle du Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, M. Daniel Tessougué qu’il est allé voir à son tour. Ce faisant, le Dr. Traoré va porter plainte devant le tribunal de la Commune IV contre le Pr Sow et Mme Moussokoro Diallo pour relation extra conjugale et abandon de domicile conjugal.
Dans deux lettres, l’une datée du 16 décembre 2013 qu’il a adressée à Madame le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de la Commune IV et l’autre datée du 29 mars de la même année adressée au Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako(Malijet a les deux copies), il écrit ceci : « ..J’ai constaté qu’elle passe des journées entières au téléphone avec Samba Sow ou à s’envoyer des SMS à des heures tardives pendant la nuit. Le contenu des messages échangés établit de manière formelle, l’infidélité de mon épouse….Par ailleurs, depuis le 29 janvier 2013, mon épouse a abandonné le domicile conjugal sans motif légitime et sérieux… ».
Les deux plaintes régulièrement enregistrées sont restées lettre morte. Par contre, quand l’affaire a été évoquée dans l’Indépendant N°3429 du vendredi 31 janvier 2014, Madame Moussokoro va demander et obtenir de la même juridiction, la séparation de corps puis après la situation actuelle, c’est-à-dire le divorce. La procédure est allée très vite.
Réaction des parties
Dans les déclarations qu’il a faites à Malijet, le Dr. Boubacar Traoré dit que le divorce a été prononcé à son tort mais qu’il bénéficie néanmoins du droit de visite à ses enfants, uniquement pendant les congés. Or, se plaint-il, son ex-épouse l’empêche de voir ses enfants. Interrogée sur ce point par Malijet, Madame Moussokoro Diallo s’inscrit en faux. Pour elle, son ex-époux ne lui adresse même plus la parole. S’il a besoin de voir ses enfants, c’est son ami Pierre qui sert désormais d’intermédiaire qui vient les chercher et les ramener le moment venu. En outre poursuit Madame Moussokoro, « j’ai appris de la Directrice de l’école où sont inscrits les enfants qu’il vient les faire sortir pendant les heures de cours pour pleurer. Mon avocat m’a dit que le divorce est fait, mais je n’ai pas vu de papier qui me le certifie ».
Le Pr. Samba Sow qui a accepté volontiers de répondre aux questions de Malijet se dit surpris par le comportement de son « frère ». « ..On a passé de bons moments ensemble. Sa femme travaille avec moi à la demande de ma femme. Quand il a commencé à piquer ses crises, je l’ai fait asseoir de même que son épouse pour jurer en tant que musulman, la main sur le coran qu’il n y a rien entre son épouse et moi. Son épouse aussi, une dame sans problème en a fait autant. Je croyais que c’était fini et que la polémique était close. Mais, c’est après qu’il en parle dans les journaux, il a envoyé par internet un texto à mon épouse et paye les chauffeurs et les plantons pour chronométrer le temps que ma secrétaire particulière passe dans mon bureau. Moussokoro est une femme chaste et très correcte. A la suite de la plainte de Boubacar, le juge du tribunal de la Commune IV, la police du 5ème arrondissement et de la Brigade d’investigation judiciaire ont fait beaucoup d’enquête sur moi pour vérifier si j’ai des relations intimes avec sa femme, mais ils n’ont rien découvert. Lui-même n’a pas pu apporter la preuve de l’adultère. Mais pourquoi ne fait-il pas démissionner sa femme ? Il m’en veut pour autre chose. Il est allé pleurer dans le bureau du Procureur général. J’ai été convoqué. Boubacar se promène avec un sac rempli de slips et de soutiens gorge qu’il m’accuse d’avoir acheté pour son épouse. Or, c’est lui-même, pendant qu’il était en Belgique qui les a achetés pour son épouse. Celle-ci a produit l’email qui les accompagnait. Ce document est versé dans le dossier. Il a perdu sa femme par nervosité et il la regrette. Je ne suis pour rien. Boubacar jure de me détruire, mais je m’en remets à Dieu ».
Dénis T. Théra
Source: Le Prétoire