Dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 janvier 2018, des forces composées de différents corps de la sécurité et de la défense de notre pays ont intercepté presqu’une compagnie de gendarmes nationaux armés jusqu’aux dents de retour du front. Ces gendarmes, selon des indiscrétions dans les casernes, auraient voulu perpétrer une insurrection armée dans la ville de Bamako pour manifester leur mécontentement. Ils n’ont pu accéder à la formation du Certificat Interarmes (CIA). Des révélations !
Nos sources sont formelles. Bamako vient d’échapper de justesse à une mutinerie planifiée par des gendarmes mécontents en service dans les régions du nord et du centre.
Selon nos sources, c’est à peu près une compagnie des éléments de la gendarmerie des zones sus-mentionnées qui aurait planifié une révolte armée sur la ville de Bamako. Pour ce faire, ils se sont regroupés, armés jusqu’aux dents et à bord de véhicules militaires avec pour destination la capitale, Bamako. Ce, avec comme seul objectif : mettre Bamako sens dessus dessous (chut !). Cette décision a été sue et signalée à qui de droit grâce à l’efficacité des services de renseignements de l’Etat en marche. Alertés, a-t-on appris d’une de nos sources confidentielles, les Départements de la Défense et de la Sécurité ainsi que de la Protection Civile ont du coup élaboré une stratégie d’intervention. Ce, en mettant urgemment en place une force spéciale mixte, composée des éléments de la Garde Nationale, de la Gendarmerie, de la Police Nationale et des FAMA. Toujours, d’après nos informations, c’est cette force spéciale mixte qui a intercepté, la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 janvier 2018, les gendarmes mutins au niveau de la forêt de Faya, en provenance.
« Ils ont été désarmés, arrêtés avant d’être placés dans des prisons militaires au niveau des différentes casernes de Bamako », assurera une source spécialisée.
Selon nos informations, ces gendarmes auraient voulu manifester leur colère suite à leur échec au concours pour la formation du Certificat Inter armes (CIA). Ils protesteraient contre un éventuel favoritisme dans ce concours. Pourtant, a-t-on appris de certains gendarmes, « ce sont des éléments de la gendarmerie qui ont été les plus favorisés lors de ce concours. On avait le même sujet avec les autres corps alors qu’on suppose que les gendarmes ont plus de niveau ou de diplômes que les autres corps de l’Armée. C’est ce qui explique d’ailleurs le nombre élevé de gendarmes parmi les participants à cette formation du CIA. »
Cependant, du côté du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, on écarte d’un revers de la main toute idée de mutinerie. Selon un cadre de ce Département, il était juste question d’une opération de désarmement des soldats en état de désobéissance au niveau de la forêt classée de la Faya.
« Ils n’ont pas été interceptés mais désarmés. Non, c’était des éléments qui rentraient de mission. Mais ils sont revenus sans l’autorisation certainement de leurs Chefs hiérarchiques ; donc, ils ont été interpellés et désarmés sans coup férir. », soutient cette autre source proche du dossier.
En tout état de cause, ces gendarmes répondent actuellement aux interrogatoires des services de renseignements spécialisés. Seulement, à Bamako, il est de notoriété publique qu’il n’y a pas de fumée sans feu. La hiérarchie militaire, comme d’ailleurs l’administration malienne, se distingue par l’incurie et l’arrogance de certains de ses premiers responsables. Le favoritisme et l’absence de communication sont légion et favorisent de tels mouvements d’humeur. Affaire à suivre !
Ben Abdoulaye
L’Enquêteur- Mali