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Droit de réponse de « La Sentinelle » à l’article de l’Ambassade de France, publié sur le site Malijet le 28 mars 2015: Déjà mouillée, l’Ambassade doit éviter la noyade

Cette sortie attribuée à l’Ambassade de France est une fuite en avant pour se soustraire de cette affaire de la BMW X6. Pour laquelle nous allons publier de nouveaux éléments afin de prouver à quel point l’Ambassade de France, dans ce dossier, devrait plutôt garder le profil bas au lieu de se lancer dans cette sortie maladroite aux allures de réquisitoire contre « La Sentinelle ». Les journalistes, en fait, ont dit tout haut ce qui se chuchote dans certains milieux du pays.

Ambassade France bamako mali

Nous sommes effarés par l’argumentaire fourni dans ce texte, au point de douter du sérieux de son auteur et également de son origine. En effet, il n’est pas directement signé par l’Ambassade de France, mais par un laconique, « source : Ambassade de France ». Evidemment, pour les professionnels de la presse que nous sommes, la nuance est importante : cela peut signifier que le site qui l’a mis en ligne, Malijet, n’a pas directement publié un texte écrit par l’Ambassade de France, mais s’est inspiré d’informations reçues de l’Ambassade de France. Si c’est le cas, nous saurons quelle conduite tenir… Mais passons, pour l’instant…

Déjà mouillée, l’Ambassade doit éviter la noyade

Dans le fond de cette espèce de droit de réponse, il est ridicule de lire que ledit véhicule « a été remis à la direction générale de la police nationale qui l’a conservé pour les besoins de l’enquête » car nous savons les méthodes utilisées pour arracher ce bolide des mains du propriétaire malien, le sieur Niakaté qui lui a été expédié par son frère, un Malien de l’extérieur.  Tout ceci pour que le DG de la police nationale se l’approprie et le conduit fièrement.

Par ailleurs, dans pareils cas, c’est Interpol qui doit se charger des enquêtes. Cette structure n’a pas été saisie, comme cela se fait d’habitude. Interpol a été isolée par le DG de la police nationale qui a tout piloté de bout en bout, allant jusqu’à exiger d’assister au traitement de l’affaire au niveau du commissariat de police du 15è arrondissement de Bamako. Doit-on conclure que c’est justement parce que cette BMW X6 intéressait tant le DG de la police nationale que l’Ambassade de France a accepté qu’une procédure particulière soit appliquée. Il faut en rire !

Un document d’Interpol prouve que le véhicule n’a pas été volé

Surtout que nous avons la preuve que ce véhicule n’a pas été déclaré volé, suite à des investigations menées par Interpol-Mali qui a reçu une réponse claire d’Interpol- Monde. Nous publions le fac-similé de ce document pour prouver que nous avons mené toutes les enquêtes nécessaires concernant cette affaire, pour laquelle l’Ambassade de France, déjà mouillée en couvrant le DG de la police nationale Hamidou Kansaye, risque finalement de se retrouver au fond de l’eau, complètement noyée par la vérité.

Nous aurions pu comprendre que l’Ambassade de France s’adressât à nous directement soit en demandant de s’expliquer dans les colonnes de notre journal soit en nous adressant, à nous directement, un droit de réponse signé d’une autorité de l’Ambassade et non d’un laconique « source : Ambassade de France ».

Pourtant, les diplomates français en poste au Mali savent bien comment il faut s’y prendre. Et en d’autres circonstances, ils n’auraient certes pas agi de la sorte. On connaît bien leur capacité de lobbying en matière médiatique.

La France pour laquelle nos parents sont tombés au champ de bataille

Loin de nous donc une quelconque intention de manquer de respect à qui que ce soit. Encore moins à cette France qui nous doit encore beaucoup, pour avoir fait couler des millions de litres de sang de nos parents et grands-parents, partis à son secours pour la tirer des griffes de l’Allemagne d’Hitler.

Et plus récemment encore, combien de nos parents sont-ils morts en Algérie, au Cambodge, etc, pour y défendre les couleurs de la France lors des guerres d’indépendance ? Et pourtant, jusqu’à leur mort, nos anciens combattants qui sont rentrés au pays après avoir échappé à la mort, parfois avec de profondes blessures, n’ont pas été traités de la même manière que les anciens combattants français qui étaient avec eux dans les mêmes champs de bataille. Cela ne nous a pas poussés à les brandir pour rappeler à l’ordre la France, à la moindre occasion.

Quand la presse française s’en prend à IBK

C’est dire que la mort de Damien Boiteux au Mali, évoquée dans ce prétendu droit de réponse pour nous rabattre le caquet, ne saurait effacer l’énorme dette de la France envers l’Afrique en général et le Mali en particulier. Nous nous inclinons pieusement devant la mémoire du militaire français, comme nous le faisons pour tous ceux qui ont perdu la vie par solidarité pour notre pays.

Mais ce n’est pas adroit de la part de l’Ambassade de France, de nous rappeler la mort de Damien Boiteux au Mali, comme un souvenir qui devrait nous obliger à renoncer à la quête de la vérité dans notre métier de journaliste. Et pourtant, en France, le journaliste se voit libre de traiter notre chef d’Etat de tous les noms d’oiseau, notamment en faisant allusion au dossier du maffioso Tomi Michel. Cela n’émeut pourtant pas l’Ambassade de France. Elle n’en pipe d’ailleurs mot !

Comme si parler de tout ce qui porte le mot « France » était bougrement trop sacré pour être interdit au Mali et plus précisément aux journalistes maliens. Même si l’Ambassade de France se trouvait citée dans une affaire tordue, de surcroit qui implique un gros bonnet de la police nationale qu’il faut dénoncer si on aime le Mali et ses services de sécurité. Au lieu de chercher à le couvrir pour sauver sa tête.  Le couvrir ? Peut-être de pou et de boue pour son comportement dans ce scandale de la BMW X6 !

Des députés interpellent le ministre de tutelle et saisissent IBK

Pour prendre l’opinion à témoin, ce prétendu droit de réponse nous pousse à publier le document d’Interpol qui prouve le mensonge entretenu autour de cette voiture qu’on a voulu arracher des mains du propriétaire, en le déclarant faussement volé. Il ne l’a nullement été. Alors, finalement, qui ment vraiment dans cette affaire que nous suivrons jusqu’au bout ? Et pour quelles raisons l’Ambassade de France, qui a normalement d’autres chats à fouetter, se laisse-t-elle autant entrainer dans ce débat qui ne l’honore guère ?

Rappelons que des députés, outrés par ce scandale qui implique la sommité des services de sécurité, ont entreris d’interpeller le ministre de la Sécurité sur la question et en même temps, ont adressé une lettre à IBK sur la question. Parmi ces députés, il y a Oumar Mariko et Toumani Diarra. Des élus qui ne se laisseront pas facilement blackbouler parce qu’il s’agit de parler du DG Kansaye et de l’Ambassade de France.

Cheick Mouhamed Diarra

Source: La Sentinelle

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