Vendredi dernier à la Grande Mosquée de Bamako une séance de bénédictions a été initiée par le gouvernement du Mali. Ce, à l’endroit des victimes de la bousculade survenue le 24 septembre en Arabie Saoudite. L’événement s’est déroulé en présence du chef de l’Etat, de plusieurs membres du gouvernement, des élus de la nation et surtout en présence de plusieurs leaders religieux. Au delà des bénédictions, une prière funèbre a été effectuée à titre symbolique sur toutes les victimes maliennes.
Pour le Guide Cherif Ousmane Madani Haidara, le président du groupement des leaders spirituels du Mali, ceux-là qui sont morts à la Mecque sont tombés en faisant le «Jihad». Un jihadiste, a-t-il expliqué à la faveur de cette séance de prières et de bénédiction, c’est celui qui est mort sur « le chemin qui même à Dieu… Même si on meurt en cours de route en partant à la Mosquée, on est considéré comme mort dans le jihad», a-t-il souligné avant d’ajouter que ces jihadistes n’ont autre destination que le paradis. Une e manière pour le chérif de préciser que le vrai jihad ne se fait pas par les armes.
« L’aspect fatal n’est pas à écarter, mais il y a aussi des responsabilités à situer », a déclaré l’imam Mahmoud Dicko prenant la parole sous cette tribune. Le président du haut conseil islamique a déploré la prolifération des agences de voyages et appelé les autorités maliennes à sévir pour mettre de l’ordre dans ce secteur. Car, dit-il, les agences de voyage ont une grande part de responsabilité dans ce qui est appelé drame de Mina (Arabie Saoudite).
L’imam Mahmoud Dicko a profité de la même occasion pour rappeler au chef de l’Etat sa fameuse déclaration selon laquelle IBK, aux lendemains de son investiture, demandait aux chefs religieux de le rappeler à l‘ordre au cas où il se trompait de combat : « Vous l’avez dit ici dans cette mosquée M. le président ». Déplorant par-là, la situation chaotique du pays, le président du haut conseil islamique a appelé les autorités à prier aussi pour les vivants : «Priez ici pour les morts, mais priez aussi pour les vivants que nous sommes», a-t-il dit non sans rappeler la crise sécuritaire et les difficultés liées à la mise œuvre de l’accord.
Le président IBK a dit avoir pris note des différentes interventions. Pour lui, ces morts sont des âmes bénies, bienheureuses: «Nous ne devons pas nous en réjouir, mais reconnaissons que c’est une mort que nous envions tous, mourir sur le bon chemin», a déclaré le chef de l’Etat avant d’ajouter : « Dieu les a bénis (les morts de la Mecque) et qu’ils en soient ainsi bénis. Nous allons tous partir (mourir), mais que nous soyons sur le bon ce jour-ci».
Pour l’occasion, les leaders religieux l’ont vivement félicité pour avoir écourté son séjour aux USA et avoir décrété 3 jours de deuil national suite au drame du 24 septembre à la Mecque.
La CMP aussi
Soit un jour avant la prière collective à la Grande Mosquée, la convention de la Majorité présidentielle du Mali (CMP) a organisé, le jeudi 1er octobre, une séance de lecture du Saint CORAN pour les victimes de la bousculade du 24 septembre dernier à la Mecque. C’était au siège du parti RPM en commune II du district de Bamako. A l’occasion, les responsables de la CMP ont abattu deux bœufs dont la viande a été partagée entre les populations riveraines du siège du RPM.
Le président de la CMP (Convention de la Majorité présidentielle) a précisé que ce geste ne saurait être une quelconque récupération politique de ce deuil dont le bilan malien s’élève à 70 morts.
- Boulkassoum Haidara a également indiqué que ces prières sont faites à la mémoire de toutes les victimes de la sous-région ouest-africaine. Ce, a-t-il souligné, au nom du président de la République et des formations politiques de la CMP.
Tièblé annule sa conférence pour assister à la prière collective
C’est pratiquement à la même date et à la même heure qu’une conférence de presse du PARENA était annoncée à la Maison de Presse. Cette rencontre, nous signale-t-on, avait pour objet de débattre avec les hommes de médias sur le nouveau scandale financier qui concerne l’achat des 1000 tracteurs. Dans un document rendu public courant semaine dernière, le parti du bélier blanc a relevé une grosse « magouille » autour de l’achat de ces machines agricoles.
Et c’est pour aller assister à la prière collective que le président du PARENA qui devait animer cette conférence de presse, a reporté l’évènement. Cause nationale oblige !
Djibi Karim
Source: La Sentinelle