“63 ans d’indépendance, le Mali, une nation qui cherche encore un Etat”. Tel était le thème que Dr. Ousmane Sy, ancien ministre de l’Administration territoriale, a animé le samedi 7 octobre 2023 au restaurant ‘’La pirogue’’ lors de la conférence-débat organisée par le mouvement “Génération engagée”.
Pour que la nation malienne ait un Etat, il est impératif que l’Administration, la Justice et les Forces armées soient au service des communautés, a souligné Dr Sy.
Une nation est une communauté humaine ayant conscience d’être unie par une identité historique, culturelle, linguistique ou religieuse. Quant à l’État, il désigne l’ensemble des pouvoirs d’autorité et de contrainte collective que la nation possède sur les citoyens et les individus en vue de faire prévaloir ce qu’on appelle l’intérêt général, et avec une nuance éthique : le bien public ou le bien commun.
Dr. Ousmane Sy a fait l’historique de la construction de la nation malienne et des crises au Mali lesquelles tirent leur origine dans la centralisation du pouvoir hérité de la colonisation. Car faut-il le rappeler le Mali, après les empires, les royaumes, a hérité d’un Etat colonial qui est à réformer. Or depuis 63 ans d’indépendance, le voilà encore en train de chercher sa voie. La cause réelle des crises au Mali est le décalage entre les réalités des communautés et la gestion du pouvoir.
«Un Etat, c’est une nation, une Administration, une justice, les Forces armées et de défense. Un bon Etat doit avoir un trépied constitué d’une bonne Administration, une bonne Justice et de véritables Forces de sécurité. La racine des crises se trouve dans la gestion du trépied Administration-Justice-Forces armées. Avec la gestion centralisée de l’Etat, l’Administration n’est pas au service des usagers.
Mais ce sont les usagers qui sont au service de l’Administration. L’Etat, dans son organisation, est en décalage par rapport aux réalités des communautés. La Justice est en décalage par rapport au peuple. L’Administration, la Justice et les Forces armées doivent être au service des communautés”. Quid de la refondation ? Elle ne doit pas un slogan, mais une réalité, a-t-il martelé
Moussa Diarra
Le Challenger