Le premier ministre Dr Kokalla Maïga a justifié la décision des autorités transitoires à diversifier les partenaires du Mali dans la lutte contre la lutte contre l’insécurité sans confirmer la signature d’un contrat avec la société de sécurité privée russe, Wagner.
Les autorités maliennes négocient-elles avec le groupe privé russe parce que les partenaires étrangers présents au Mali depuis des années ont échoué ? La réponse est oui. En tout, cas en écoutant le premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga.
Dans son intervention, le premier ministre a d’abord reconnu les difficultés que traverse le Mali en matière de sécurité. Sans citer le nom, il tacle les partenaires qui se sont fâchés et qui menacent l’État du Mali concernant la signature d’un partenariat avec le groupe Wagner. « Nous avons des partenaires qui ont changé leur politique. Après le changement du 18 août sinon avant, il y a des partenaires qui ont décidé de quitter le Mali pour se replier sur d’autres pays ; il y a des zones qui sont abandonnées », a regretté le premier ministre qui a souligné la nécessité d’occuper ces zones abandonnées. Pour lui, face à l’insuffisance des forces sur le terrain, il faut diversifier les partenariats. « Nous sommes obligés de nous interroger si de la même manière dont les partenaires ont décidé de quitter certaines localités, s’ils décident, demain, de partir qu’est-ce qu’on fait », a-t-il indiqué. Selon le premier ministre, le Mali doit avoir un plan B pour ne pas rester seul au cas où les partenaires lâchent. « C’est cette réflexion qui a conduit à des débats aujourd’hui. On nous accuse de vouloir changer de stratégie », précise Dr Choguel Kokalla Maïga qui ajoute : « Le président a dit simplement à la CEDEAO qu’on ne peut pas rester, dans une situation où par exemple quand on a appris qu’il y a une attaque quelque part, on a un hélicoptère qu’on veut envoyer, on nous l’interdit au motif que ladite localité est une zone d’entrainement d’autres forces partenaires ».
A en croire le chef du gouvernement, cette situation ne peut pas continuer. Dr Choguel Kokalla Maïga ne mâche pas ses mots et jette des pierres dans le jardin de certains partenaires intouchables. « On ne peut pas nous interdire d’acheter de matériels avec un pays si on a un accord, parce qu’un autre ne veut pas. On ne peut pas nous empêcher d’envoyer former des gens dans un pays donné parce qu’un pays ne veut pas », a-t-il déclaré haut et fort.
L’échec des forces internationales au Mali
Le premier ministre Maïga a clairement indiqué, dans son intervention, que les forces internationales ont échoué leurs missions au Mali. Selon lui, au départ, l’intervention des forces internationales étaient justifiée par trois raisons : détruire le terrorisme, aider l’État malien à étendre son autorité et sa souveraineté sur tout le territoire, appliquer les résolutions des nations unies. Or, regrette-t-il, le terrorisme s’est répandu, l’autorité et la souveraineté de l’État ne sont pas restaurées, les résolutions des nations unies changent chaque année.
Dr Choguel Kokalla Maïga a aussi profité de cette intervention pour expliquer les raisons pour lesquelles le Mali a refusé l’augmentation de l’effectif de la Minusma en 2021. « Le Mali a refusé l’augmentation du contingent de la Minusma parce que ça été fait sans nous. D’habitude, ça se fait sans nous. Cette fois-ci, nous avons dit qu’on n’est pas d’accord. On a dit à notre ambassadeur de s’opposer. On ne peut pas augmenter le nombre des éléments de la MINUSMA sans savoir pourquoi », a révélé le chef du gouvernement de la Transition.
Boureima Guindo