Ne dit-on pas que le pouvoir est une drogue et rend aveugle les hommes. Opposant historique de son pays, il a suscité l’admiration et forcé le respect et le soutien de beaucoup d’africains par sa venue au pouvoir en 2010 par les urnes. Certes, Alpha Condé a travaillé et a mis son pays sur la voie du développement. Pendant ses deux mandats, la majorité de la population guinéenne a jugé son bilan positif. Cependant, cet octogénaire devrait avoir au moins un successeur qui aurait pu continuer avec ses projets mais hélas, il a opté pour le tripatouillage de la Constitution à sa guise pour un troisième mandat.
Cette décision a été dénoncée par la majorité du peuple guinéen et notamment ses opposants politiques. De même, cet acte a déçu beaucoup en Afrique. Pourtant, aux premières heures de sa présidence, ce professeur de droit avait déclaré qu’il ne briguera pas un troisième mandat. Malheureusement, il n’a pas tenu sa promesse à cause du goût du pouvoir. Malgré les mouvements de contestations avec leur bilan de pertes en vies humaines, Alpha Condé fut réélu pour son troisième mandat contesté. Il a asphyxié ses opposants par leurs emprisonnements. Il s’est cru intouchable car il pouvait compter sur son armée pour mater les manifestants. A la grande surprise de tous, le chef de l’Unité spéciale (Groupement des forces spéciales) qu’il a mise en place en 2018 contre les terroristes, le Lieutenant-Colonel Mamady Doumbouya a défoncé, dans la matinée, les portes du palais Sékhou Touré pour prendre le vieux dans son sommeil. Quelle humiliation ! Depuis son arrestation le peuple a exprimé sa joie à travers des manifestations dans les rues.
Cette arrestation doit enseigner les hommes au pouvoir, le respect des textes fondamentaux. Quels que soient les projets pour le pays. Personne ne doit s’éterniser au pouvoir et se considérer comme l’unique messie pour développer le pays.
S.K. KONE