Présent à l’ouverture des travaux de la 16e session du Conseil national de la sécurité alimentaire, le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou Cissé a expliqué les raisons pour lesquelles la distribution gratuite des vivres n’a pas pu se tenir en 2018. La mauvaise attribution du marché de distribution aux ONG de Bamako à des couts élevés serait la cause.
L’ouverture des travaux de la 16e session du Conseil national de la sécurité alimentaire a été l’occasion pour le Premier ministre, Dr Boubou Cissé d’apporter des précisions sur les raisons pour lesquelles la distribution gratuite des vivres n’a pas été possible. Si la représentant des partenaires techniques et financiers et le ministre Commissaire à la Sécurité alimentaire, Kassoum Dénon, ont pointé du doigt le problème de décaissement par l’État du montant prévu pour le plan de réponse et celui prévu pour le filet social, Dr Boubou Cissé défend le contraire ; il affirme avoir tout décaissé. « Par rapport à l’année dernière dont la distribution gratuite n’a pas pu se tenir, l’Etat a pourtant décaissé les 3 milliards de FCFA prévus pour le plan de réponse ainsi que 50% des 4 milliards prévus pour le filet social », a précisé le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances. Pour lui, le vrai problème s’est situé au niveau de l’attribution du marché de distribution aux ONG de Bamako à des coûts exorbitants. « Le problème a été que le marché de distribution des céréales fut attribué à des ONG de Bamako à des coûts trop élevés dépassant même le coût d’achat du stock de denrées à évacuer. Ce qui a expliqué le blocage dans leur acheminement », a-t-il expliqué devant le ministre Dénon, les gouverneurs des régions …
Se prononçant sur la situation de la sécurité alimentaire, le Premier ministre a été on ne peut plus clair : « la situation nutritionnelle, quoiqu’en nette améliora demeure toujours préoccupante dans le pays du fait de l’insécurité alimentaire, de l’insécurité civile et de la prévalence des maladies liées aux mauvaises conditions d’hygiène dans certaines zones ».
Cette année 2019, globalement 3 240 000 personnes sont en insécurité alimentaire modérée avec nécessité d’appui à la résilience, soit 1/5ème de la population malienne ; 548 644 autres sont en phase 3 avec une assistance alimentaire gratuite selon le ministre Commissaire à la Sécurité alimentaire.
Le besoin alimentaire est bien en hausse cette année, avec une situation nutritionnelle préoccupante et plus critique dans plusieurs régions où le taux reste au-dessus du seuil critique. Face à cette situation, le Premier ministre a rassuré le Commissaire à la sécurité alimentaire que le gouvernement mettra tout en œuvre pour honorer ses engagements en soutenant les personnes en situation alimentaire précaire.
Il faut préciser que le plan national de réponses 2019 prévoit d’apporter une assistance alimentaire gratuite à 954 000 personnes, dont 550 000 personnes qui recevront une aide de l’État
Boureima Guindo
Le Pays