Douze personnes ont été tuées dimanche dans l’attaque d’un village du nord-est du Nigeria par des hommes armés vêtus d’uniformes d’une milice d’autodéfense, a indiqué lundi soir à l’AFP la police.
Les attaquants lourdement armés ont envahi ce village d’éleveurs situé dans le district de Bali dans l’Etat de Taraba. Ils ont rassemblé certains des habitants et ont ouvert le feu, a affirmé à l’AFP le porte-parole de la police Usman Abdullahi.
“Nous avons retrouvé douze corps”, a-t-il déclaré, précisant que huit villageois manquaient toujours à l’appel après l’attaque.
Le nord et le centre du Nigeria sont en proie à des groupes criminels, connus localement sous le nom de “bandits”, qui attaquent et pillent des villages, tuent leurs habitants ou les enlèvent contre le paiement de rançons. Pour se protéger, certaines communautés ont constitué des milices d’autodéfense, souvent soutenues par les autorités locales, et elle-mêmes parfois accusées d’exactions, de vols, mais aussi d’exécutions extra-judiciaires.
“Les assaillants ont prétendu être des membres d’une milice luttant contre les groupes criminels et dit être là pour arrêter des suspects”, a précisé le porte-parole de la police. Ils ont volé 130 bovins, des motos et des vivres. La police déployée dans la zone a arrêté quatre des assaillants présumés.
“Les suspects arrêtés contribuent à l’enquête qui doit déterminer si les assaillants sont effectivement des membres d’une milice d’autodéfense ou s’ils sont simplement des criminels qui prétendent l’être”, a ajouté le porte-parole.
A l’origine de la montée des violences dans ces régions rurales du Nigeria, on retrouve la compétition féroce autour des ressources entre les éleveurs et les agriculteurs. Dans cette zone où la terre à cultiver ou pour le pâturage est de plus plus rare, les conflits se sont multipliés, et ces communauté ont mobilisé des groupes armés pour assurer leur protection.
L’État de Taraba a également connu cette dernière année une recrudescence des violences émanant de groupes jihadistes, avec des attaques visant des bars et des forces de sécurité.
Les forces armées nigérianes luttent depuis 13 ans contre une insurrection jihadiste dans le nord-est du Nigeria, concentrée principalement dans l’Etat du Borno. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes.
Le pays le plus peuplé d’Afrique, avec quelque 215 millions d’habitants, s’apprête à élire le 25 février prochain un nouveau président, Muhammadu Buhari se retirant à la fin de son second mandat comme prévu par la constitution.