Pour le bon déroulement des examens du Diplôme d’Etudes fondamentales (DEF) et du baccalauréat, la ministre de l’Education Dédéou Ousmane, son équipe et les enseignants s’étaient fixés des défis à relever. Vaincre la fraude, les fuites de sujets et les faux sujets. Moussa Cissé du Centre national des Examens et des concours de l’éducation s’exprime…
Mali Tribune : Cette année, il y a un grand durcissement autour du déroulement des examens. Quelles sont les raisons qui ont motivé de cet endurcissement ?
Moussa Cissé : Le pays est confronté à un véritable défi dans l’organisation des examens du Diplôme d’Etudes fondamentales et du baccalauréat. Ces deux examens sont extrêmement sensibles. Ce sont les seuls examens que l’on organise dans les villages, les cercles, les régions et dans le district et les communes. Cela fait des années qu’à chaque organisation du diplôme du DEF et du baccalauréat, nous avons constaté qu’il a toujours un sabotage manifeste qui s’organise autour de ces examines. Tout tourne autour de ce que nous, nous appelons les trois F (fraudes, fuites et faux sujet). Il fallait chercher à résoudre cette équation coûte que coûte.
Mali Tribune : Comment avez-vous opéré pratiquement ?
M.C. : Pour ce faire, il faut surtout remercier le chef de Division, Zeynou Maïga. Il est un acteur central dans la bonne organisation du DEF. C’est l’examen le plus difficile à organiser. Il a mis en place une équipe de réflexion pour apporter des réponses concrètes aux jeux de sabotage. Puisqu’en réalité, c’est un jeu de sabotage qui s’organise autour de ces examens. L’équipe a pu développer un système qui permet de tracer tout ce qui se cache derrière les fraudes et sabotages par un système de contrôle. Ce système permet dès l’instant qu’une personne décide de saboter l’examen à partir de son téléphone, de pouvoir les traquer et les arrêter.
Mali Tribune : De qui est venue, cette initiative ? Est-ce politique ?
M.C. : C’est lors d’un atelier en juillet 2021, que la ministre très coriace sur le sujet a demandé à ce qu’on aille jusqu’au bout. « Pas de pitié pour les fraudeurs. Il faut mettre fin à ce système. Il faut arrêter les voleurs, les fraudeurs, les saboteurs ». Comme slogan pour pouvoir organiser des examens sans bruit, sans mensonge où il y a égalité de chance pour tous les enfants. Et après il y a eu un travail très sérieux et costaud pour mettre en confiance les autres partenaires inclus dans la chaine d’organisation des examens.
Mali Tribune : Est-ce que l’on peut dire que les mesures ont été respectées ?
M.C. : Pour les mesures de surveillance, nous ne pouvons que saluer les syndicats de l’éducation. Ils ont appliqué à la lettre la police de surveillance. Rien n’a été laissé au hasard. Tous les acteurs sans exception ont joué leur rôle. Les présidents de centre ont appliqué strictement la police de surveillance. Tout était dicté. Il n’y avait rien à inventer.
Mali Tribune : Quel peut-être l’impact de ces mesures de surveillance endurcies ?
M.C. : Des examens sous des mesures de surveillance endurcies ne peuvent être positifs. Ce sera le mérite et c’est la bonne graine qui va émerger. Ceux qui seront admis, refléteront exactement le niveau réel des élèves. Les résultats ne seront que le travail manuel de chaque enfant. Pour pérenniser ce système, il faudra être ferme dans l’organisation des examens. Le sentiment et le social ne doivent pas prévaloir. Il faut l’application stricte de la police de surveillance.
Mali Tribune : Comment vous vous sentez, après l’organisation de ces examens ?
M.C. : Je peux vous affirmer c’est le meilleur examen de ces 10 dernières années. Les épreuves se sont bien déroulées malgré les petits incidents. Comme ce qui s’est passé à Kéniéba mais ça n’a rien entaché au déroulement du baccalauréat. Il faut saluer tous les acteurs du premier responsable, la ministre de l’Education jusqu’au dernier du rang de l’organisation.
Propos recueillis par
Koureichy Cissé
Mali Tribune