Le Premier ministre, Choguel kokalla MAIGA a déclaré, le vendredi dernier, que le processus de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) est irréversible lors d’un meeting d’information tenu au Palais des Sports de Bamako. Évoquant aussi la crise du M5, pour le chef du gouvernement, elle est orchestrée par des militaires pour affaiblir le mouvement.
À l’appel du Chef du gouvernement, des milliers de personnes ont pris d’assaut le Palais des Sports de Bamako pour participer à son meeting d’information dont les thèmes ont porté sur la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le retrait du Mali de la CEDEAO, la situation du M5-RFP qui traverse une période de turbulence.
Le chef du gouvernement, multipliant les sorties en faveur l’Alliance des Etats du Sahel, créée en septembre 2023 par le Mali, le Niger et le Burkina Faso, a réitéré son invitation à la population malienne à accompagner ce regroupement de pays qui envisage à court termes d’aller à une confédération.
Si le président en exercice de la CEDEAO, le Nigérian, avait taxé l’AES d’une organisation fantoche, pour le Premier ministre malien, elle est la volonté des Etats à sauvegarder leur souveraineté.
« Le débat sur l’AES est clos. Le processus de construction de l’AES est irréversible. Pas question de marche en arrière », a déclaré Choguel MAÏGA, rappelant que l’initiative de la création de l’AES était une réponse à l’isolation de nos pays.
Mise en place en septembre 2023, à travers la Charte de Liptako Gourma, par le Mali, le Niger et le Burkina Faso, l’Alliance des Etats du sahel AES est un « instrument de navigation politique pour instaurer notre indépendance », a indiqué le chef du gouvernement, déplorant l’attitude excessive de la CEDEAO pour avoir pris des mesures illégales, injustices et illicites contre le Mali et le Niger.
Le dessein était de terroriser les populations en vue de les pousser contre les régimes en place dans ces pays, a interprété Choguel Kokalla MAïGA.
Également, il a accusé les services secrets de certains pays, sans citer de nom d’un Etat, d’être à l’origine du drame sur le bateau Tombouctou en 2023 avec des dizaines de morts, essentiellement parmi les enfants et les femmes.
Abordant la crise du Mouvement du 5 juin rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), il a clarifié que le mouvement n’était pas une propriété de personne. Il appartient au Peuple malien, a-t-il ajouté.
Il a rappelé que bien avant la chute du pouvoir de feu Ibrahim Boubacar KEITA, il y avait de la divergence entre des leaders du mouvement quant à la conduite des manifestations et les contenus des messages. Il a indiqué à cet effet que l’Imam DICKO n’était pas pour la démission de IBK, alors que Cheick Oumar SISSOKO était l’aile dure qui planifiait des approches de manifestation violente.
De même, il y avait dans le groupe ceux qui participaient aux réunions et rendaient compte aux services de la Sécurité d’Etat. En clair, au M5, a déclaré le Premier ministre, les intentions n’étaient pas toujours sincères. Beaucoup avaient leur propre agenda, a-t-il fait savoir.
En marge de son meeting, Choguel K. MAÏGA, dans une déclaration aux journalistes, accuse des militaires d’entretenir la division au sein du M5 dans le but d’affaiblir le groupe.
« Il y a des militaires qui cherchent à affaiblir le M5. Je les connais, et je constate ce qu’ils font pour y parvenir. Je connais les noms de beaucoup d’entre eux et ils font leurs réunions toute la nuit. Ils veulent affaiblir le M5. Ils rassemblent les membres du M5-RFP pour leur faire croire que tous leurs problèmes viennent de leur président. On ne sait pas s’il veut être président ou pas. Ainsi, pour l’affaiblir, il faut dire que vous ne voulez pas de lui. De cette façon, quand il sera affaibli, il va se rendre », a déclaré le Premier ministre.
PAR SIKOU BAH
