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Disparition : Maître Fodé Yaffa, un grand serviteur du judo s’en va

La famille des arts martiaux du Mali, singulièrement celle du judo est en deuil. En effet, le mercredi 4 novembre, elle a perdu l’un de ses plus grands serviteurs en la personne de Maître Fodé Yaffa. Entraîneur du dojo du stade Modibo Keïta, Maître Dani, comme on l’appelait familièrement, est décédé à l’âge de 60 ans, des suites d’une longue maladie. Il a été accompagné à sa dernière demeure, le même jour au cimetière de Niaréla par une foule composée de parents, d’amis, de disciples et collaborateurs de la Fédération malienne de judo (FMJ).

 

Né en 1960, Fodé Yaffa a commencé sa carrière en 1986, à l’âge de 26 ans. Deux ans plus tard (1988), il passe son grade de ceinture noire, 3è dan de judo (1988) en même temps avec son coéquipier stade Modibo Keïta, Abdoulaye Niambélé «Botio», qui est membre de l’actuel comité exécutif de la Fédération malienne de judo. L’ascension de Maître Dani est fulgurante, mais à cause de sa santé fragile, le pensionnaire du dojo du stade Modibo Keïta ne sera jamais sélectionné en équipe nationale.

C’est d’ailleurs la maladie qui l’obligera à arrêter prématurément sa carrière pour se consacrer à la formation. Avec feu Raymond Coulibaly, une autre figure du judo malien, il encadrera plusieurs judokas, dont Seydou Traoré, Aly Diallo, Mama Diarra qui ont remporté, chacun, au moins un titre de champion du Mali de judo. Parallèlement à son travail d’encadrement, Maître Dani a fait des formations en arbitrage et obtenu son diplôme en 1996.

Humble et social, Maître Fodé Yaffa a, selon plusieurs témoignages, joué un grand rôle dans l’apaisement des esprits au sein de la famille du judo malien et du développement de la discipline. Grand passionné d’arts martiaux en général et de judo en particulier, il venait tous les jours au dojo fédéral pour partager son expérience avec la jeune génération et prodiguer des conseils aux judokas. Malgré la maladie qui le rongeait, il s’efforçait à faire ce travail et de façon totalement désintéressée.

«Un jour, il m’a confié qu’il est sûr qu’il va mourir sur le tapis et m’a révélé qu’il a toujours été malade. Moussa, vous qui êtes de la nouvelle génération, donnez-vous la main pour que les efforts que nous avons consentis ne soient pas inutiles. Quand il m’a dit ça, j’ai versé des larmes», raconte Moussa Diarra, le secrétaire à la communication de la Fédération malienne de judo. Le directeur des compétitions de l’instance dirigeante du judo national, Abdoulaye Niambélé se souvient lui, aussi, «d’un homme qui a tout fait pour le judo malien et qui s’est toujours battu pour que la famille reste unie et solidaire».

«C’est grâce à lui qu’on a réussi à stopper l’hémorragie au sein de la famille du judo», témoigne le technicien qui a travaillé pendant de longues années avec le défunt. Maître Dani laisse derrière lui une veuve et cinq enfants inconsolables. Dors en paix, Grand Maître.

Boubacar THIERO

Source : L’ESSOR

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