Depuis le 20 décembre 2013 des dizaines de millions du contribuable malien sont perdus entre les mains du régisseur de l’ANASER, en mission de sa directrice Mme Assa Sylla. L’affaire est désormais devant le pôle économique du tribunal de première instance de la CIII, malgré tout, curieusement le premier responsable du département des Transports, Gal Abdoulaye Koumaré affiche une indifférence totale et fait la carpe comme si rien n’était. S’agit-il d’une complicité hautement fomentée contre la caisse publique ? Pour ainsi dire.
Dans une de nos parutions sous le titre ‘’Disparition des 25 Millions à l’ANASER : la directrice sur le gril !’’ Nous sommes revenu sur les conditions dans lesquelles le régisseur principal de l’ANASER a laissé s’envoler comme une fumée la faramineuse somme de plus de 25 Millions FCFA entre seulement l’ECOBANK et la direction de l’ANASER. Avant d’évoquer les argumentations développées par ce dernier dans sa déposition à la police du 2ème arrondissement. Qui donnent le goût d’un scénario monté de toutes pièces, histoire d’effacer toutes les traces du forfait. Et ce qui nous a fait dire que dans cette affaire, l’actuelle directrice de l’ANASER, Mme Assa Sylla ne saurait être blanche comme neige. Et pour cause.
D’abord les nombreuses tentatives d’étouffement de l’affaire exécutées par la directrice. Notamment, lorsqu’elle décide unilatéralement de garder entre les quatre murs de l’ANASER le régisseur coupable Abba Kassoum Touré, afin que l’affaire soit gardé dans les boisseaux de l’ANASER. S’y ajoutent entre autres, sa démarche précipitée et simpliste de déclaration de perte à la ‘’Poudrière’’, commissariat du 2ème arrondissement de Bamako. Sa détermination à dessaisir la police de la dite affaire, pour la confier à la gendarmerie. Mais aussi, son action personnelle auprès de la police afin d’accorder la liberté au régisseur pour besoin de service. Lequel, qui exercera ses fonctions plusieurs semaines durant, n’eut été la pertinacité de l’officier en charge du dossier, le compol Guindo du 2ème arrondissement, la directrice avait réussi à étouffer cette affaire gravissime. Surtout, sans daigné mesurer l’ampleur du crime, elle aurait engagé le même régisseur à effectuer une autre sortie de fonds pour la même cause. Comment pour une même activité, la directrice générale de l’ANASER a réussi à sortir deux fois successivement l’argent ? Toute chose qui laisse apparaître la mauvaise gestion qui caractérise cette boite.
Une relative complicité entre la directrice et le régisseur inculpé
Dans cette affaire tout de moins rocambolesque, il faut tirer le chapeau aux limiers du 2ème arrondissement qui ont pleinement joué leur rôle par une enquête poussée, non seulement lors de la phase policière que devant le parquet. Ainsi, le présumé coupable, le régisseur principal de l’ANASER, Abba Kassoum Touré aura été mis sous mandat de dépôt devant le pôle économique du TPI de la Commune III. Cependant, au regard où les choses se sont déroulées, il serait difficile pour l’actuelle directrice de cette agence de s’en tirer d’affaires comme ignorante. Si elle a failli dans la gestion du dossier après la perte de cette somme colossale, elle n’est pas autant sans reproche, dans les circonstances qui ont conduit l’inculpation du pauvre régisseur, qui dans une certaine mesure ne serait qu’un dindon de la farce. Et pour preuve :
D’abord, conformément à l’Arrêté N° 10-3319/ MEF-SG du 08 Octobre 2010, portant institution d’une régie d’avances auprès de l’Agence Nationale de la Sécurité Routière, le Ministre de l’Economie et des Finances arrête que le montant maximum de l’avance faite au Régisseur ne peut excéder dix millions (10. 000 000 FCFA). Dans ce contexte, comment la directrice aurait laissée entre les mains du Régisseur la colossale somme de plus de 25 Millions FCFA ?
Ensuite, étant donné que l’ANASER est dotée d’une DAF (Direction Administrative et Financière), à laquelle est rattaché le service de l’agent comptable, pourquoi la directrice continue de donner l’autorisation de signature au régisseur, au détriment de ces structures hiérarchiquement supérieures ?
Enfin, qu’ordonnatrice des dépenses pourquoi la directrice a exécuté deux dépenses pour une même activité ? A savoir la formation des enseignants des régions de Sikasso, Ségou et Koulikoro.
Le mutisme du ministre de l’Equipement et des Transports
Ça aurait été une autre structure relevant de son département, le Général de Brigade Abdoulaye Koumaré n’allait pas attendre du midi à quatorze heures pour faire descendre les sanctions. De la même manière qu’il s’est attaqué sans raison au directeur de l’autorité routière, Djibril Tall, à la société Yatassaye et bien d’autres. Cependant, cela fait maintenant presque deux mois que cette affaire de perte d’argent à l’ANASER défraie la chronique, à travers la ville et les couloirs du tribunal de la Commune III, le ministre Koumaré de son côté observe une attitude d’indifférence totale. La raison est toute simple, l’actuelle directrice générale de l’ANASER serait très puissante. Trop puissante. De sources bien introduites au niveau de l’ANASER soutiennent qu’elle serait une protégée du très puissant ministre de la sécurité, Gal. Sada Samaké auprès du président IBK. Du coup, à l’ANASER Assa Sylla serait sur un boulevard avec un casque en argent et une ceinture de sécurité dorée. C’est pourquoi, à en croire de sources dignes de foi, elle n’est aucunement inquiétée de la tournure que cette affaire est en train de prendre. Pour preuve, afin de clouer le bec à certains de la presse ‘’affamée’’ malienne, elle aurait promis d’organiser un déjeuner de presse (à ne pas confondre avec un point ou une conférence de presse) avec les sous de l’ANASER.
Le Mali est vraiment beau sous IBK.
A suivre toujours.
Moustapha Diawara
