Une enquête est en cours pour démasquer les auteurs et intermédiaires des biens mal acquis au Canada. Pourtant sur la liste publiée des pays africains concernés par ladite enquête le Mali n’y figure pas.
L’association Sherpa demande une enquête sur les biens mal acquis au Canada. Selon “Le Journal de Montréal”, des dizaines de propriétés sont entre les mains de proches de “dirigeants corrompus d’Afrique”.
L’ONG française Sherpa réclame l’ouverture d’une enquête concernant les conditions ayant permis à des responsables africains et leurs proches de se constituer un patrimoine immobilier au Canada, selon un communiqué publié jeudi 1er mars. L’organisation basée à Paris précise que sa saisine de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) intervient “en étroite coordination” avec la Coalition biens mal acquis du Canada.
Plusieurs procédures sont déjà en cours en France dans ces dossiers dits des “biens mal acquis”. Au Canada, les autorités ont refusé de confirmer qu’une enquête était en cours. “Nous sommes au courant de l’affaire”, a seulement dit à l’AFP une porte-parole de la GRC. La Coalition biens mal acquis du Canada a pour sa part relevé à l’AFP que “l’enquête devrait être enclenchée vu que la GRC a reçu la plainte”.
Le Journal de Montréal, qui a révélé l’information, a recensé “des dizaines de propriétés entre les mains de ministres, d’ex-ministres et autres personnalités proches de dictateurs et de dirigeants corrompus d’Afrique”. Ces biens immobiliers, selon le quotidien, se situent à Montréal, à Ottawa et dans une cossue région montagneuse québécoise. Le Journal de Montréal évoque plus de 30 millions de dollars canadiens (19 millions d’euros) investis au total.
Blanc comme neige ?
Les personnes visées sont originaires du Tchad, du Congo-Brazzaville, du Gabon, du Sénégal, du Burkina Faso, d’Algérie et de la République démocratique du Congo (RDC). Selon la Coalition, certaines d’entre elles possèdent le statut de résident permanent au Canada. La Coalition a indiqué à l’AFP que des poursuites seraient également entamées contre “les intermédiaires – les cabinets d’avocats et même les banques – qui ont collaboré avec ces gens-là”.
Pourtant, des articles de presse ont fait état de l’existence des biens appartenant à des Maliens dans ce pays. Sur quelle enquête se basent ses allégations ? Une chose est sûre, la liste présentée par la très dévouée et respectée association Sherpa n’en fait pas cas. Peut-être, elle fera l’objet d’une autre enquête ? Attendons de voir.
A. M. C. avec lemonde.fr/afrique