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Diéma : Crise d’eau et délestages pendant le Ramadan

Cette année à Diéma, en ce mois béni de Ramadan craint et respecté par tous les fidèles musulmans, les jeûneurs, comme un peu partout, souffrent non seulement de la cherté de la vie mais aussi de la crise d’eau et des délestages intempestifs d’électricité qui coupent le sommeil à plus d’un habitant de la ville.

Malgré tout, des dizaines de frigos débarquent quotidiennement dans la ville. De nombreux magasins, boutiques, ateliers, maisons, hôtels, restaurants, bref partout où l’électricité existe, les frigos se dressent majestueusement comme des seigneurs blancs. Cette situation profite surtout aux frigoristes qui ne chôment plus. On les voit arpenter les rues de la ville, munis de leurs outils de travail. C’est qu’ils sont vraiment sollicités ces derniers temps.

Cependant, il faut reconnaître que le prix de la glace a baissé cette année. De 500 Fcfa le morceau, c’est-à-dire l’équivalent d’un kilogramme de sachet de sucre, il est ramené à 250 voire 150 Fcfa. Certains commerçants ne sont plus obligés de passer leurs commandes de glace jusqu’à Nioro du Sahel. Ils trouvent leur compte sur place. Ici, tout le monde s’adonne à la vente de glace. C’est une activité lucrative durant cette période.

Ce vendeur de glace, par exemple, affirme que ses recettes journalières peuvent atteindre, souvent, jusqu’à 15 000 Fcfa ou plus. « Mes clients résident, pour la plupart, dans des villages, explique l’homme, en maniant avec dextérité un long  cure-dents. Chaque jour, je charge ma moto, comme un âne, pour aller les ravitailler. Cela m’arrange plus que s’ils venaient chercher eux-mêmes leurs commandes ».

A partir de 8 heures déjà, le soleil commence à darder ses rayons. La température affiche souvent 45°C. Difficile de mettre la tête dehors à une certaine heure de la journée sans se faire griller par le gros disque du ciel. Selon Mamadou, le prêcheur, la récompense du jeûne appartient à Dieu seul. « Il l’a dit, Lui-même, dans Son saint Coran. Il n’accepte jamais de le partager avec qui que ce soit ». « C’est pourquoi, ajoute l’homme de Dieu, en se déplaçant d’un point à un autre, comme Jean-Baptiste dans le désert, nous sommes tenus d’observer strictement le deuxième pilier de l’islam, si nous voulons gagner la clémence du Tout-Puissant et entrer dans son paradis ».

Certains fonctionnaires, les plus nantis, se plaisent dans ces conditions de confort. Ils passent le plus clair de leur temps sous les climatiseurs de leurs bureaux ou de leurs maisons qui vrombissent sans cesse. On ne les voit plus assis, souvent, dehors en train de bavarder autour du thé. Même les week-end ne comptent plus pour eux. D’autres personnes préfèrent déverser continuellement sur leur corps de l’eau pour se rafraîchir et échapper aux affres de la chaleur.

A côté de ceux-ci, il y en a qui restent indifférents, ils supportent le jeûne sans rechigner. Boubou, lui, est allergique à la fraîcheur du climatiseur. Il n’en veut pas du tout et n’a jamais cédé à l’invitation de son ami qui en dispose dans son grand salon. « Si vous quittez le climatiseur, argumente-t-il, vous serez replongé dans la chaleur. C’est ce qui rend malade beaucoup de gens », soutient Boubou.

Henda, quant à elle, elle se plaint de la cherté des condiments sur le marché.  Ils ne sont pas à la portée de la ménagère.

MD/OB 

Source: AMAP

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