Une année, que Ibrahim Boubacar Keita prêtait serment au terme d’une élection historique à bien des égards : vu le contexte dans le quel était plongé le Mali ; douze mois après ; dans quel état se trouve le Mali ?
L’une des causes profondes de la crise multidimensionnelle qui a secoué le Mali était à chercher du côté de la mauvaise gouvernance chronique des régimes des 20 dernières années, mais force est de constater que la gouvernance actuelle s’est transformée en un pilotage en vue. Ce qui se passe au Mali est inquiétant.
Si nous avions applaudi l’élection d’IBK, nous pensions que cette élection ouvrait une nouvelle ère pour le pays. Ce pays longtemps tenu par une élite corrompue, sous le joug des puissances d’argent, soumis à des marionnettes manipulées par divers clans.
La coalition qui a porté IBK au pouvoir avait un objectif primordial : refonder le Mali, évacuer la corruption endémique, mettre sur pied un pouvoir pour le peuple dans le respect absolu de la bonne gouvernance. Hélas ! Nous avions regardé la face de la médaille sans prêter attention à son revers, le revers c’est cette arrogance du pouvoir qui l’amène à vouloir imposer des décisions iniques (achat ‘un avion à près de 20milliards, marché de gré à gré de 79 milliards à un proche) faisant fi de toutes les règles financières exposant ainsi le pays aux sanctions des institutions de Betton Wood. En outre qu’advienne les promesses phares de la campagne : respect de l’intégrité territoriale. Le revers c’est la volonté du président de gouverner sans tenir compte des aspirations profonde du pays.
Cette élection qui devrait servir à renouveler la classe politique a, au contraire, servi à renforcer de vieux chevaux sur le retour ; voir la composition du gouvernement.
Les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le plan politique, l’impasse est patent, on note une distanciation entre les politiques et les peuples, politiques assimilés à des menteurs loin des préoccupations quotidiennes. Les nouvelles économiques ne sont guerre rassurantes, elles sont mauvaises, les caisses de l’état sont vides, conséquence d’une gestion désastreuse des deniers publics par le régime en place.
Les nouvelles sociales ne sont plus réjouissantes, la grève de l’UNTM en est la preuve.
Ainsi en une année IBK a ruiné tout le crédit que lui avait apporté son succès aux élections.
A Vrai dire, la victoire du président Keita était avant tout la victoire d’un malentendu, du populisme, des compromissions les plus abjectes. A la lumière de sa gestion on peut se poser des questions sur la responsabilité de nos dirigeants. Ces dirigeants qui confondent la gestion des affaires du pays avec les affaires privées, le peuple avec les membres de leurs familles qu’ils entendent pouvoir aider lorsque l’opportunité se présente. Pour eux opposition signifie ennemi.
Tâchons de nous ressaisir afin d’éviter une faillite collective, somme de nos lâchetés individuelles.
Zé Coulibaly