Primée pour la qualité de ses cars, Diarra Transport fait l’objet de nombreuses critiques ces dernières semaines. La compagnie a attiré l’attention par trois accidents mortels en moins d’une semaine, occasionnant des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Comme quoi, la modernisation du parc auto ne saurait seule suffire pour assurer la sécurité des passagers, les responsables devraient se pencher davantage sur le professionnalisme de leurs chauffeurs qui laisserait à désirer. Gniè Diarra, héritière de Modibo Diarra, doit prendre des mesures.
Il est de notoriété que les accidents impliquant la compagnie Diarra Transport en général mettent en relief la qualité de la conduite. Entre Bamako et Ségou, ses véhicules ne passent pas inaperçus tant ils roulent à une vive allure. Les règles de dépassement établies par le code de la route, y compris dans les virages, ne semblent pas les concerner. Comme dans de nombreuses compagnies, la plupart des chauffeurs n’ont pas suivi une formation dans une auto-école. Ils ont appris à conduire sur le tas, si bien que beaucoup ignorent les règles élémentaires du code de la route. Si le fait de savoir faire bouger un véhicule est une chose, la maîtrise du code de la route s’apprend dans un centre professionnel.
Si l’on se réfère à son histoire, ce n’est pas par un pur hasard que Diarra Transport est devenu un géant du transport au Mali. Son fondateur, Modibo Diarra, a passé de nombreuses années dans le transport à Fana. Depuis sa tendre jeunesse, Modibo effectuait des voyages jusqu’à Lomé. Grâce à ces voyages, il a pu s’acheter un minicar, puis un camion ‘’dix tonnes’’. Très sérieux dans tout ce qu’il entreprenait, Modibo a économisé jusqu’à pouvoir s’offrir ses premiers cars. Malheureusement, il a été rappelé par Dieu pendant qu’il s’investissait à développer cette compagnie à laquelle il a donné son nom.
Ainsi, sa seule héritière, Gniè Diarra, a été obligée de reprendre le flambeau pour honorer la mémoire de son défunt père.
Cependant, il semble que de nombreux problèmes échappent à Gniè Diarra. Avec cette série noire, les passagers commencent à douter de la compétence des chauffeurs affectés aux trajets. Ils sont connus pour rouler à une vitesse excessive sur tous les tronçons. Selon des témoignages, il arrive à ceux qui font des remarques sur leur excès de vitesse de s’entendre dire : ‘’vous pouvez descendre du véhicule…’’.
Si la compagnie souhaite maintenir son leadership et préserver son image, il est impératif qu’elle soit plus regardante sur la qualité de ses chauffeurs. Elle devrait mieux se pencher sur leur formation et – pourquoi pas ?- procéder systématiquement à des tests pour apprécier leur capacité de conduire à bon port.
Drissa Togola
Le Challenger