Dans le cadre du dialogue politique et social inclusif lancé par le gouvernement malien, le Front Patriotique les Républicains en avec le soutien de la Primature a débuté depuis le 20 juin dernier des campagnes de sensibilisation des populations maliennes sur l’accord politique et le dialogue social inclusif gage d’une paix durable.
Si la première sortie avait ratissé les cercles de Kolokani, Nara, Diéma et Nioro du Sahel ; cette seconde étape concerne les 9 communes du cercle de Niono et Léré dans la région de Tombouctou.
Le Front Patriotique conscient de son rôle de société civile porteuse des germes de la cohésion sociale, a décidé d’aller à la rencontre des populations maliennes éprises de paix. Pour obtenir la paix aujourd’hui, l’on est désormais conscient qu’il faut écouter tous les fils et filles du Mali afin de circonscrire ce conflit qui nous divise et nous oppose.
Le Premier ministre Dr. Boubou Cissé dans son discours reconnait la nécessité du dialogue social inclusif « Il est nécessaire et indispensable que les acteurs des communautés concernées par les tensions inter et intracommunautaires se rencontrent dans un cadre de dialogue pour identifier et chercher des solutions aux problèmes qui font l’objet de manipulation par les ennemis de la paix ». Ainsi les différentes rencontres du Front patriotique avec la population aura permis de recenser leur vision de la crise malienne et d’obtenir des propositions.
A Ségou, tout comme à Nampala et Léré, les populations affirment leur volonté de coopérer avec les plus hautes autorités pour éradiquer la crise actuelle qui prend des proportions inimaginables.
Sur les difficultés de la population, à Nampala, les gens survivent, car selon eux, la vie s’est presqu’arrêtée depuis bientôt 5 ans. Avec la menace terroriste et l’insécurité grandissante, toutes les activités économiques sont arrêtées « Nous sommes en vie grâce à Dieu, car chaque jour nous dormons et nous nous réveillons avec la peur que risquions de quelqu’un puisse nous ôter la vie ou que nous pouvons mourir par une mine. Même tout récemment le lundi 08 Juillet dernier deux enfants sont montés sur une mine et ont perdu la vie » nous confie F.D. Côté éducation dans le cercle de NIONO, les écoles sont fermées dans plusieurs communes.
A Nampala, la seule école qui fonctionne est celle de Nampala ville et cela grâce à la présence militaire. « Depuis 2013, les écoles ont été fermées par les terroristes ; aujourd’hui les quatre écoles de la commune : Toladjé, ElHamassoula, walou Béré, et Diawambé sont fermées ; toutes ces écoles contenaient des classes de la 1ère année à la 6ème année. Après 7 ans que deviendront ces enfants ? » S’interroge le Directeur du 1er Cycle de Nampala.
En effet, pour une véritable solution à la crise malienne, la population des zones visitées réclame une véritable justice et demande à l’Etat de prendre ses responsabilités pour la sécurisation des populations et leurs biens « Ici nous sommes actuellement en paix car l’armée est là, mais notre souhait est de voir ces hommes renforcés en nombre» s’indigne un habitant de Nampala et d’ajouter « ici depuis 2014, aucun motocycle ne peut circuler, nous mourons de faim mais l’Etat ne donne rien même pas de vivres et on nous dit que nous sommes en zone rouge. Les ONG qui devraient nous venir en aide nous ont également abandonné, donc nous sommes laissés à nous-mêmes » nous affirme le premier adjoint au Maire.
A Léré la délégation est venue trouver une ville presque sinistrée par la crise de 2012. En ville on trouve une fraction de l’armée malienne mais la frontière est acquise sous le contrôle des éléments de la Coordination des Mouvements de l’AZAWAD. Les quelques rares habitants qui ont décidé de rester sont confrontés à toutes les difficultés : cherté de la vie, crise alimentaire, problème d’électricité etc…mais la rencontre avec celle-ci a permis de comprendre leur souci majeur, celui de voir retourner chez eux, ceux qui sont partis se réfugier dans les pays frontaliers tel qu’en Mauritanie.
« Le gouvernement doit tout faire pour que les populations qui ont quitté puissent revenir chez elles » nous confie un habitant sur place et d’ajouter « A Léré la vie était belle, mais aujourd’hui, c’est la galère».
Source : La Sirène