Nous avons rencontré le Directeur du Centre Soleil d’Afrique, un centre spécialisé dans les arts visuels. Bourama Diakité nous explique ce qu’est le centre, et ce que sont les arts visuels.
Mali Tribune : Qu’est-ce que le Centre soleil d’Afrique ?
Bourama Diakité : Le Centre soleil d’Afrique est un centre d’échange culturel et artistique, créé en mars 1999. C’est un centre qui fait la promotion des jeunes artistes, dans le cadre de les ramener au travail.
Mali Tribune : Pourquoi avez-vous décidé de vous investir dans les arts visuels ?
B. D. : Nous avons décidé cette initiative, dans le but d’aider, d’appuyer les jeunes artistes sortant de l’Institut national des Arts, (INA). Nous quand on a fini l’institut national des Arts dans les années 87, il n’y’avait pas de structure qui pouvait répondre aux besoins des jeunes artistes, parce que quand tu finissais l’école, il y’avait beaucoup de jeunes qui partaient pour d’autres choses alors qu’ils avaient une formation d’artiste.
Nous, on a subi ce problème. Il fallait trouver une solution donc à notre niveau, on a eu des appuis de la Fondation du Prince néerlandais Prince Claus Fund et d’autres donateurs et un partenariat de longue durée avec le réseau d’artistes africain RAIN, qui ont voulu financer ce centre. Voilà, et le monde artistique évolue dans le temps, les artistes ont besoin de contacts pour se mettre à jour, et c’est donc pour permettre l’échange entre les artistes, pour que quand les jeunes finissent, qu’ils puissent plus pratiquer l’art en tant que tel. L’objectif premier du centre soleil d’Afrique est avant tout d’améliorer les conditions de travail et de vie des artistes maliens et maliennes, et d’offrir un espace de liberté pour le développement de concepts artistiques et d’idées.
Et au Mali, quand on prend le domaine sur le plan étatique, il y’a moins d’activité sur la chose artistique et de l’art visuel particulièrement, alors le Mali a besoin de se faire valoir, permettre aux jeunes artistes d’avoir un point de chute, exprimer leur savoir-faire et mettre leur talent en valeur. C’est la raison qui nous a poussés à s’investir dans les arts visuels.
Mali Tribune : Qu’appelle-t-on arts visuels ?
B. D. : Les arts visuels c’est un peu une brochette de pratique d’écriture artistique, photographie, peintre, vidéo etc…Et c’est pratiquement tout art qu’on peut représenter et ou on peut toucher.
Mali Tribune : Comment se présente le marché des arts visuels au Mali ?
B. D. : Le marché est très minime, assez lent, pas très porteur parce que c’est moins connu. Mais ce n’est pas une raison de ne pas s’y lancer. Le monde est global, c’est un terrain de compétition donc il faut essayer de s’afficher à tous les niveaux.
Mali Tribune : Y’a-t-il un centre de formation au Mali ?
B. D. : I y’a suffisamment de centre de formation. Heureusement avec le conservatoire, il est possible d’avoir des études supérieures en art dans tous les domaines particulièrement danse, photo, vidéo, peintre etc… ça fait suffisamment d’institut de formation. Il y’a aussi des privés qui s’intéressent à ce domaine.
Mali Tribune : Selon vous, les arts visuels ont-il un avenir au Mali ?
B. D. : Je le pense bien parce que l’avenir de toute chose est un travail de fond et ce travail est en train de porter fruits. Et l’œuvre d’artiste a sa part de contribution pour un avenir assez radieux.
L’artiste non seulement éveille la conscience, dénonce et sensibilise. Et c’est dans ce sens que nous savons tous que nous vivons une réalité du moment, crise sécuritaire, déplacement très difficile. Et le thème de notre festival de cette année était : CONSTRUSONS LA PAIX. Et donc voilà tout ça pour montrer que les arts visuels ont un avenir au Mali.
Mali Tribune : En tant qu’artiste peintre et citoyen malien, pouvez-vous nous proposer une sortie de crise scolaire que traverse notre pays afin que les enfants retournent sur le chemin de l’école ?
B. D. : Ceci est un problème assez sérieux depuis la démocratie naissante, tout développement est lié à l’éducation. Les dirigeants doivent essayer d’avoir un œil pour solutionner ce fléau, approcher les artistes pour les différentes expositions d’œuvres d’arts interprétées.
L’état doit s’y mettre, tout citoyen peut apporter sa pierre à l’édifice nationale.
Propos recueillis par
Chakane Saye
Mali Tribune