Après les séquences de chansons sans messages éducatifs sinon des échanges réciproques d’insultes de père et de mère sous forme de clash, revoilà les rappeurs de Bamako avec des tubes et des clips qui dénigrent la femme. Ces jeunes rappeurs, auteurs de ces dépravations font jaser la toile avec leurs musiques et leurs clips obscènes qui n’honorent ni le Mali, ni ces personnes encore moins le Rap qui a pour vocation à éduquer les masses juvéniles.
Ces jeunes de la nouvelle génération de rap au Mali rivalisent et excellent dans la déviance. Dans un premier temps, ils ont fait usage de ce qu’ils appellent le clash pour s’insulter père et mère à travers les chansons. Comme si cela ne suffisait pas, ils reviennent avec des chansons d’incitation au viol, à la promotion du sexe, à l’atteinte aux mœurs et autres. La liste est longue. Trois se hissent aujourd’hui au sommet de la dépravation des mœurs à travers le mouvement hip hop. Ce sont, Malakey, prodige de Diagueleya Music du jeune rappeur Tal B. C’est un jeune bourré de talent, dont toutes les chansons sont des tubes. Mais, au lieu de se servir de ce succès pour éduquer, il est en train de passer à côté en se livrant à des chansons peu catholiques. Dans une de ses chansons en duo avec une autre sociétaire de Diagueleya Faiza sous le titre « bad Girl », dans le vocal tout comme dans le clip, il ne fait pas honneur au Rap. Nous faisons économie du détail pour votre respect. Mais que c’est osé ! Comment peut-on se permettre dans une chanson de tels propos ? Vivons-nous sous les mêmes cieux ? Rien de surprenant quand on sait qu’avant eux, un jeune des 1008 logements sociaux du nom de Vieblou, à travers deux de ses chansons à savoir, Thiaga et un coup avait fait pire Impunément. En visionnant ses clips, on a l’impression de regarder un film pornographique. Les filles dansent presque nues. Il faut voir pour y croire. Une scène qu’on a l’habitude de voir ailleurs, mais jamais chez nous. Et pour ne rien arranger, le hic est cette autre chanson du jeune Wizi Wozo qui fait l’apologie du viol collectif. En écoutant ou en regardant ces jeunes, on n’apprend rien en termes d’éducation. On ne peut s’empêcher de se demander quelles mouches ont alors piqué nos jeunes pour qu’ils se mettent dans ces postures qui ne les honorent en rien, encore moins leur pays.
Pourtant, le rap a toujours été un vecteur de communication positive et de sensibilisation au Mali. C’est du moins ce que voulaient ses précurseurs comme Zotto boys, Les King Dadia ou encore les Tata Pound, Fanga Fing, des jeunes comme Mylmo, Master Soumi, Fouken J, Penzy, Iba One ou encore Sidiki Diabaté qui s’en sortent bien. Leurs clips sur Trace-TV font honneur au Mali. Certes, quand un artiste chante, c’est d’abord pour ses fans nationaux. Mais des clips comme « thiaga, chaa, un coup, bad girl » ne méritent même pas d’être joués dans les balanis Show, à fortiori sur les ondes des radios et télévisions du Mali. Le rap malien à sa naissance était sensibilisateur, festif et engagé. Mais avec ce détournement de vocation, ces jeunes donnent une image de bandits, de drogués et de déviants mal inspirés. Difficile de convaincre tout observateur du contraire à travers ces clips et ces chansons fades. La balle est dans le camp des Procureurs pour assainir ce milieu du mouvement Hip Hop. Si après trois décennies, le rap se porte de mal en pis, l’éducation des jeunes prend forcément un coup.
Fousseyni SISSOKO
Source : Notre Voie