Le braquage n’est décidément plus l’affaire des petits délinquants de rue. Des militaires professionnels s’en mêlent désormais. Et il est illusoire de croire que ce sont de faux porteurs d’uniforme qui perpètrent le coup. Que nenni !
C’est dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 juin dernier, que deux éléments du Bataillon des Commandos Parachutistes (BCP) ont été arrêtés par la patrouille mixte à l’ACI 2000. Ils sont soldats de 1ère classe et répondent aux noms de Madi Koné et de Riba Diarra (vraiment dommage !). Le premier était en possession d’un fusil AK 47 (une kalachnikov) pendant que le second était muni d’une machette. Quelques instants auparavant, ils avaient suivi deux jeunes qui venaient de procéder à un important retrait d’argent et partaient faire leur versement. Ils ont été interceptés par les eux militaires, dépouillés de leurs biens, ligotés, bâillonnés et enfouis dans le coffre de leur véhicule. En clair nos deux militaires voulaient se débarrasser de leurs victimes. C’est chemin faisant qu’ils tombèrent sur les éléments de la patrouille mixte. Après les salamalecs d’usage, ces derniers fouillèrent quand le véhicule et trouvèrent les deux jeunes ligotés et bâillonnés. Mais que faisaient-ils là, interrogèrent-ils ? Parce que, répondirent les deux militaires, il s’agit de deux voleurs appréhendés alors qu’ils opéraient dans le quartier. Le commandant de la patrouille insista : Mais pourquoi sont-ils bâillonnés ? Sur ce pas, il ordonna qu’ils soient débâillonnés afin de leur permettre de parler. Et dès qu’ils eurent la possibilité de tchatcher, les deux jeunes gens expliquèrent tout. Les brigands, c’était plus tôt les deux militaires. Leurs explications convainquirent les éléments de la patrouille mixte. Et séance tenante, ils procédèrent à l’arrestation des deux suspects et libérèrent leurs victimes. Nos militaires indélicats ont été mis à la disposition du camp I de la Gendarmerie.
Les enquêteurs restent persuadés qu’ils sont à l’origine de nombreux autres cas de braquages dans cette zone (ACI 2000), réputée une des plus dangereuses de la capitale au-delà de 19 heures. C’est ici en effet qu’opèrent de nombreux gangs parmi lesquels, des porteurs d’uniformes.
En marge de l’ACI 2000, des éléments des forces de l’ordre, en l’occurrence des militaires et policiers peu recommandables, opèrent désormais un peu partout dans la capitale.
Mais qu’est ce qui peut donc expliquer ce phénomène, à savoir, la participation des agents de la sécurité à ces opérations de braquages ? L’impunité ! Rien que l’impunité ! Tenez : la pire des punitions généralement réservée à ces auteurs est la mutation après seulement quelques mois, voire quelques jours d’emprisonnement. Bien entendu, l’on assiste souvent à des cas de radiation, mais seulement quand le malfrat en question n’a pas les bras longs. Aussi, le phénomène est vivement encouragé par la même impunité accordée aux des chefs tout aussi indélicats.
En tout état de cause, il est inconcevable que des militaires, paisiblement établis dans la capitale s’amusent à braquer les populations pendant que leurs frères d’armes tentent de les protéger au prix de leurs vies sur les lignes de défense. Inconcevable !
B.S. Diarra
Source: 22 Septembre