L’ancien président du Haut conseil Islamique du Mali, l’imam Mahmoud Dicko, qui a conduit les contestations dans les rues ayant contraint le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, à la démission, veut renouer avec d’autres chefs religieux avec les missions « de bons offices« pour « chasser les démons de la division et de la haine dans notre pays« .
La longue expérience de l’imam Mahmoud Dicko à la gestion des organisations musulmanes lui a permis de diriger pendant 10 ans le Haut Conseil Islamique du Mali. Ces hautes fonctions que plusieurs leaders religieux musulmans rêvent d’occuper ont permis à cet imam qui parle le Français, l’Arable et plusieurs autres langues nationales de nouer des relations solides avec certains de nos compatriotes qui ont pris les armes aujourd’hui contre leur propre pays au nom de l’instauration de la « Charia ». Les plus connus sont : Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa .
Les contacts établis avec ces deux chefs djihadistes très recherchés par les services de renseignement maliens et occidentaux ont conduit l’imam Mahmoud Dicko à proposer ses services à l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré, en fin de mandat en 2012 et confronté à une rébellion Touareg au Nord, pour tenter une solution pacifique à la crise que le Mali vit dix ans après. Cette tentative qui fut vaine n’a pas découragé l’influent imam de Badalabougou d’organiser pendant la transition de 2012 à 2013 une collecte de dons avec d’autres chefs religieux basés à Bamako qu’ils ont ensuite distribués aux populations sinistrés des régions du Nord sous l’occupation Jihadiste.
Une mission que l’imam Dicko a mise à contribution pour étendre ses contacts à d’autres chefs de tribu dans la partie septentrionale du Mali. Ce qui l’aurait conduit à négocier toujours dans la période de la transition qui a précédé l’élection de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta la libération d’environ 160 militaires maliens détenus par certains groupes armés de connivence avec les groupes terroristes qui sévissent dans cette partie du Mali. Le succès de ses négociations et son soutien au candidat IBK à la présidentielle de 2013 lui ont valu d’importantes considérations au sommet de l’Etat. C’est pourquoi, il a été mandaté par l’ancien premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, pour mener une mission de « bons offices » à Kidal et dans le Centre en 2016 et 2017.
N’avait-il pas révélé sur Renouveau FM que « Iyad Ag Ghaly avait à l’époque accepté le principe d’un dialogue avec les autorités maliennes ».
L’imam Dicko cité régulièrement pour avoir été celui qui établit les contacts indirects entre les cercles de pouvoir bamakois et les groupes jihadistes du Nord et du Centre était devenu comme recours pour les autorités maliennes jusqu’à la nomination à la tête du gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga, le 31 décembre 2017, qui a aussitôt mis fin aux missions de « bons offices ». Puis, son départ à la tête du Haut conseil islamique du Mali suivi de sa rupture avec le sommet de l’Etat n’ont pas entamé son influence au niveau national tant les gens ont continué à le consulter et à prendre son avis sur les questions d’intérêt national.
La question du manuel de l’éducation sexuelle que le gouvernement voulait tester dans le cursus scolaire et récemment les contestations des résultats des élections législatives de mars-avril 2020 sont autant de combat qu’il a conduit avec brio.
Aujourd’hui, après la démission du Président IBK, celle du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée nationale, l’autorité morale du M5-RFP affirme vouloir en renouer avec les missions de bons offices pour prêcher la fin des divisions entre les Maliens de Kayes et à Ménaka. Ce nouveau chantier promis, il entend le bâtir avec d’autres leaders religieux. Il s’agit de Chérif Ousmane Madane Haïdara, le cardinal Jean Zerbo, le pasteur Nouh Yattara, avec le soutien du chérif de Nioro et de Cheick Soufi Lassana Kané. « Je voudrais prendre mon bâton de la réconciliation avec mes frères pour que nous fassions le tour du pays afin de parler entre les citoyens, faire la paix entre les citoyens », a-t-il déclaré, ajoutant qu’ « il est temps et il est grand temps de chasser les démons de la division et de la haine dans notre pays ».
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