Ouvrant les travaux du deuxième segment de la 3ème édition du Forum international sur les peuples autochtones d’Afrique centrale (FIPAC) qui se tient présentement à Impfondo sous le thème « Populations autochtones, savoir-faire traditionnel et économie verte », Denis Sassou N’Guesso a souligné la nécessité d’intensifier la lutte contre la bio-piraterie en Afrique.
« Je voudrais saisir l’occasion présente pour m’insurger contre ce phénomène, il s’agit en réalité d’un véritable scandale. En effet, certains chercheurs et certaines entreprises s’accaparent les droits sur le matériel biogénétique, les techniques et les savoirs traditionnels. Ils privent ainsi les communautés détentrices de ces ressources ou de ces savoirs, de leur droit légitime. C’est le cas, hélas, des peuples autochtones et des Etats concernés. Il est temps que soit mis un terme à cette immoralité. », a déclaré le président congolais.
Pour lui, « dans un monde où une grande partie de la population continue d’utiliser des savoirs et les méthodes traditionnels pour se nourrir et se soigner, dans une Afrique où 80 % de la population recourt à la médecine traditionnelle, l’intérêt de vos travaux relève de l’évidence ».
« Ici à Impfondo, dans ce paradis écologique, l’homme est dans la nature et la nature est dans l’homme. Je parle de tous les hommes, certes, mais je parle particulièrement de l’homme autochtone, des peuples autochtones, peuples des origines, dépositaires de notre patrimoine originel.
En créant le FIPAC, nous avons voulu proclamer notre foi et notre engagement dans la juste cause de l’épanouissement de ces peuples dignes et respectables auprès de qui nous avons tant à apprendre », a encore dit le président congolais.
Il a formulé le vœu qu’au cours des travaux de cette rencontre, les experts portent « une attention particulière sur les problématiques tels que l’enjeu des savoir-faire traditionnels dans le cadre des droits de la propriété intellectuelle, l’évaluation du processus de mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique et le Protocole de Maboya de 2010 ».
Ces deux instruments « accordent aux savoir-faire traditionnels une part libre et équitable des bénéficies directs de l’exploitation des ressources biologiques », a-t-il fait remarquer.
Peu avant, d’autres intervenants se sont succédé à la tribune pour faire le plaidoyer des droits des peuples autochtones qui représentent 20 % de la population mondiale et 15% des plus pauvres du fait de leur situation.
Au Congo, les peuples autochtones représentent près de 10% de la population et le gouvernement a promulgué en avril 2011 une loi sur la protection de leurs droits.
source : apa