Les populations du quartier Ouolfobougou Bolibana sont sorties en grand nombre pour soutenir leur voisin de très longue date, de la famille feu Sidiki Diakité, jeté dans la rue par Alhousseyni Maïga sur la base des faux papiers, d’après un fils héritier de la famille. C’était hier dimanche 21 juillet.
Il est 7 h 00 ce jeudi matin du 4 juillet 2019 dans la famille feu Sidiki Diakité à quelques mètres du feu tricolore de Ouolofobougou Bolibana. Les hommes sont allés au travail, les femmes et les enfants sont dans la famille en paix et en quiétude. Soudain, un huissier avec des engins lourds et des centaines de policiers et de gardes et commence à démolir la maison de Alhousseyni Oumarou Maïga, une famille bis de la famille Diakité. Très vite, les policiers ont encerclé le périmètre. Personne ne pouvait accéder à ces deux familles. Et après la maison de M. Maïga, les hommes de l’huissier ont continué avec les maisons de la famille Diakité. Sans notification préalable, les fondations ont été démolies sur les affaires des membres de cette famille. Ainsi, l’on peut voir sous les décombres les ordinateurs, les téléviseurs, les chaises, des bals de friperie etc.
Depuis, la famille entière (plus de 30 personnes dont deux vieilles femmes d’environs 90 ans) vit dans la rue sur le goudron. En effet, devant les décombres de leurs habitations, la famille a installé deux bâches sous lesquelles elle passe jour et nuit en plein soleil et en pleine pluie.
Or, il se trouverait que M. Alhousseyni Oumarou Maïga, commanditaire de cette démolition, est passé par mille et un chemin tordus pour avoir un titre foncier sur un autre pour se proclamer propriétaire d’une maison dont le permis d’occupation a été délivré depuis 1952. Comment en est-on arrivé à ce stade ?
Connaissant l’histoire et sentant des choses, feu Sidiki Diakité a fait une demande de titre foncier en 2002 qui lui sera délivré en 2004. Mais, le titre englobe deux parcelles 324 et 324 bis. Dans ces genres de cas, selon Bani Diakité, un des fils héritiers, le domaine procède à une mise à jour pour départager les deux parties. Un jour, Alhoussey Oumarou Maïga se pointe et informe la famille qu’elle est installée sur le 1/3 de sa parcelle. Mais, Bani et ses frères se sont rendus compte que le 1/3 qu’il demande est un plan croquis sans cachet ni signature. Ensuite, ils ont mené des enquêtes qui leur ont révélés qu’il y a eu deux jugements le même jour avec contenu et fond différents pour l’obtention de cette partie. Par la suite, M. Maïga les informa qu’ils doivent payer 100.000 FCFA par jour pour l’occupation des 1/3 de sa supposée parcelle et que la somme de cela a atteint 23 millions. Il dit ensuite, d’après Bani Diakité, que le titre foncier de la parcelle de la famille a été transformé en permis d’occupation qu’il l’a mis à la vente aux enchères, que lui-même l’a acheté au nom de son fils. Alors que lorsque la famille a saisi le Ministre de la justice de l’époque, Me Malick Coulibaly, celui-ci leur a clairement dit que seul l’Etat peut retirer ou transformer un titre foncier. Puis, il a cherché un surtitre 508 sur le titre dont disposait déjà la famille. Donc, les héritiers ont fait une demande du PV de bornage du surtitre 508. C’est dans l’attente des résultats de cette demande que Alhousseyni Oumarou Maïga est venu démoli la famille entière.
En quelques heures, la famille Diakité est devenue sans toit chez elle. De surcroit dans un local où elle habitait depuis avant l’indépendance.
Selon les témoignages des fils héritiers de la famille, la parcelle en question appartient à la mère de feu Sidiki Diakité. A la mort du père de ce dernier, sa maman s’est remariée à un autre mari comme le recommande notre tradition. Mais, ils n’ont pas pu s’entendre et Mme Diakité a voulu expulser le nouveau mari de la famille. A cause de l’intervention des voisins, la femme a donné une partie de sa parcelle au monsieur à côté. Après, ce monsieur s’est marié avec une femme sonrhaï. Et la petite parcelle est revenue à cette dernière à la mort de son mari. C’est aussi cette femme qui se trouve être une parente de M. Alhousseyni. D’ailleurs, il a passé une partie de ses scolarités chez cette femme.
Yacouba TRAORE
Source: Le Zenith Bale