L’information relative à la démission du ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté, est tombée dans la nuit du lundi au mardi dernier. Le désormais ex Garde des sceaux a, dans une lettre, évoqué les raisons de sa démission, après avoir rencontré le président de la République. Cela vient-il confirmer le constat selon lequel un membre de la famille judiciaire parvient difficilement à se faire un chemin au poste de ministre de la Justice ? Au-delà de toute interprétation, Me Konaté a fait preuve de sens de responsabilité, contrairement à un certain Housseyni Amion Guindo, ministre des Sports. Celui-ci, après avoir été désavoué dans la gestion de la crise du football malien, n’a pas eu le courage de rendre le tablier, mais reste en poste pour faire du sabotage.
La dignité, l’honneur et le sens de la responsabilité sont des vertus qui caractérisent un homme d’Etat. On ne les force pas et ils ne se créent pas non plus. Ils se cultivent en soi. Le désormais ex ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté, a donné la preuve qu’il faut savoir quitter le navire, après un constat particulier. Une décision de justice est toujours sujette de commentaires et d’interprétations et les différentes voies de recours sont là pour illustrer cette assertion. Mais en prenant la lourde responsabilité de rendre le tablier, après le verdict de la Cour d’Appel dans l’affaire Ras Bath, le ministre de la Justice a voulu dénoncer des pratiques inconvenantes dans un dossier qu’il maîtrise parfaitement.
Certainement que dans les jours, voire les semaines à venir, le contenu de ce dossier, ainsi que les tenants et les aboutissants seront mis sur la place publique et en ce moment-là tout ce qui se niche derrière cette affaire ne sera plus qu’un secret de polichinelle. Mais en attendant, l’histoire retiendra quand même que Me Konaté a fait preuve de responsabilité et de bon sens. Et ce, contrairement à son homologue des Sports, Housseyni Amion Guindo.
En effet, dans la gestion de la crise du football malien, le ministre Poulo a manqué de courage pour démissionner. Sinon, comment comprendre qu’il fût dessaisi du dossier ensuite confié à deux autres ministres (Empé et Koïta) et ensuite qu’on le fît revenir sur ses décisions de dissolution du C.E de la Femafoot et de création de son Conor, mais qu’il reste encore au gouvernement ? C’est ce manque de courage auquel nous assistons, de la part d’un homme, qui continue de prendre le football malien en otage. En tout cas, son homologue de la justice vient de lui donner une vraie leçon de sens de la responsabilité.
En d’autres termes, cela se comprend. Me Konaté vivait mieux avant de rentrer dans le gouvernement et a tout fait pour garder son indépendance d’esprit en tant que praticien du droit. Ce qui justifie bien la décision qu’il vient de prendre.
Mais c’est aussi parce qu’il n’est pas de ceux-là qui sont criblés de dettes pour pouvoir se faire un toit et par conséquent doivent s’accrocher à un fauteuil ministériel, même éjectable.
La rédaction
Source: Le Reporter