Délinquances financières à l’Agence Routière : Plus d’un milliard de FCFA d’irrégularités financières ont été décelées.
GESTION DE L’AGENCE D’EXÉCUTION DES TRAVAUX D’ENTRETIEN ROUTIER
VÉRIFICATION FINANCIÈRE
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Le Vérificateur Général du Mali
GESTION DE L’AGENCE D’EXECUTION DES TRAVAUX D’ENTRETIEN ROUTIER
VERIFICATION FINANCIERE
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
MANDAT ET HABILITATION :
Par Pouvoirs n°042/2021/BVG du 30 décembre 2021, modifiés, et en vertu des dispositions des articles 2 et 17 de la Loi n°2021-069 du 23 décembre 2021 l’instituant, le Vérificateur Général a initié la présente vérification financière de la gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier (AGEROUTE), au titre des exercices 2017, 2018, 2019 et 2020. Elle fait suite à une saisine du Premier ministre, Chef du Gouvernement.
PERTINENCE :
Le Mali est un pays continental qui s’étend sur une superficie totale de 1 241 238 km2. Il partage ses frontières avec sept (7) pays et dispose d’un réseau routier classé de 89 024 km dont 44 routes nationales d’une longueur de 14 102 km. N’ayant pas de débouché direct sur la mer, le désenclavement intérieur et extérieur du Mali est une préoccupation majeure des plus hautes autorités du Pays. Ainsi, l’approvisionnement régulier et à moindre coût de la population en biens et services est fortement tributaire du niveau d’entretien du réseau routier.
Selon les structures techniques du Département en charge de l’équipement et des transports, le mauvais état général du réseau routier s’explique par un déficit d’entretien chronique, l’insuffisance des ressources allouées à l’entretien routier, la mauvaise qualité des travaux de construction des routes et les effets de la surcharge des véhicules de transport qui accélèrent la dégradation des routes. Or, sans entretien adapté, la valeur et l’état d’un réseau routier peuvent rapidement se dégrader avec de graves conséquences pour les usagers. E
La création de l’AGEROUTE et du Fonds d’Entretien Routier (FER) est le fruit des réformes institutionnelles mises en œuvre pour mieux encadrer l’activité d’entretien routier et résorber le déficit de financement de ces besoins qui demeure une préoccupation nationale.
L’importance de l’entretien routier dans le désenclavement et le développement économique du Pays impose aux services techniques un suivi régulier et constant des fonds mis à la disposition de l’AGEROUTE. Plus de 18 ans après sa création et malgré des ressources de plus en plus importantes investies dans l’entretien routier, l’AGEROUTE peine à satisfaire les usagers de la route.
De 2017 à 2020, l’AGEROUTE a signé avec le Ministère chargé des routes, sur le Fonds d’Entretien Routier, 20 conventions de Maîtrise d’Ouvrage Déléguée (MOD) et trois (3) avenants pour lesquels elle a reçu 83 509 917 712 FCFA. Elle a également reçu 10 547 945 421 FCFA de l’Union Européenne dans le cadre de travaux d’entretien à Haute Intensité de Main d’Œuvre (HIMO).
Une vérification précédente effectuée en 2019 avait relevé des irrégularités financières, d’un montant total de 895 512 029 FCFA, du fait notamment
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 20201
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
du non-respect des procédures de passation des marchés, d’avantages indus accordés, d’impôts et taxes non retenus et de la prise en charge de dépenses inéligibles.
C’est à la lumière de ce qui précède et suite à la saisine du Premier ministre, Chef du Gouvernement ; que le Vérificateur Général a initié la présente vérification.
2 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
CONTEXTE :
Environnement général :
- Le Mali est l’un des vastes Pays de l’Afrique subsaharienne avec une superficie de 1 241 238 km2 et un réseau routier de 89 024 km.
- Dans le cadre de la mise en œuvre effective du processus de décentralisation du territoire national amorcé depuis 1993, et dans le but de préserver et de renforcer les acquis dans le domaine routier, l’État malien a entrepris depuis plus de deux décennies et conformément à la lettre de Déclaration de Politique Générale dans le Secteur des Transports (DPGST) du 02 novembre 1993, une série de réformes institutionnelles visant à améliorer les performances de l’entretien routier.
- Une Politique Nationale des Transports, des Infrastructure de Transport et du Désenclavement a été adoptée en 2015. L’objectif de cette politique est de contribuer à la croissance économique par le désenclavement intérieur et extérieur, de créer un environnement juridique et institutionnel propice aux investissements et à une gestion performante du secteur des transports, d’assurer une articulation entre les différentes politiques et stratégies d’intervention et de contribuer au renforcement des capacités afin de répondre aux besoins d’aménagement du territoire de façon pérenne d’un point de vue social, économique et environnemental
- Dans le cadre des réformes institutionnelles, le financement de l’entretien routier est assuré par le FER à travers des ressources provenant du recouvrement des différentes redevances d’usage routier, sur les produits pétroliers, la charge à l’essieu et le péage.
- La Maîtrise d’Ouvrage du patrimoine routier de l’État est assurée par le Ministère chargé des Routes, à travers la Direction Générale des Routes (DGR). A ce titre, elle exerce les missions de gestion du réseau routier, de planification des investissements et de programmation des travaux.
- L’exécution des travaux d’entretien routier est assurée par l’AGEROUTE à travers une convention de MOD conclue avec le Ministère chargé des Routes sur la base de programmes annuels d’entretien définis préalablement par la DGR. Les travaux sont confiés à des entreprises locales et contrôlés par des bureaux d’études locaux recrutés par l’AGEROUTE à la suite d’appels à concurrence.
- Cette restructuration cadre avec la Directive n°11/2009/CM/UEMOA du 25 septembre 2009 de l’UEMOA, portant sur l’harmonisation des stratégies d’entretien routier dans les États membres. Elle prône une organisation de l’entretien routier selon le principe de séparation des rôles et des responsabilités des volets suivants :
– le financement ;
– la planification et la programmation ;
– la mise en œuvre.
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Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
- Le réseau routier total éligible au FER correspond aux routes (revêtues et en terre) et aux pistes améliorées classées dont l’entretien relève jusqu’à présent de la responsabilité de l’État etant donné que les transferts du réseau routier classé aux Collectivités Territoriales et des ressources financières nécessaires à son entretien n’est pas encore effectif.
- Au-delà du FER, dans le cadre de l’entretien courant des routes, la Direction Nationale des Routes, a signé le 14 avril 2016 avec l’AGEROUTE la Convention de MOD n°01/2016/AGEROUTE/METD pour la mise en œuvre du programme des travaux d’entretien courant des routes à Haute Intensité de Main d’Œuvre « HIMO » au titre des exercices 2016, 2017 et 2018.
10.Les travaux de ce programme ont pour objectif principal la préservation du patrimoine routier et la création d’emplois. Il s’étend sur trois exercices budgétaires, et prévoit la création de près de 1,2 million équivalent d’emplois annuels. Les travaux des programmes ont commencé en 2016 et couvrent les Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal et le District de Bamako.
- L’un des objectifs de ce programme HIMO est d’accroitre la participation du secteur privé dans l’exécution des travaux et la fourniture des services (entreprise du BTP, Petites et Moyennes Entreprises, Groupements d’Intérêt Économique, Associations villageoises et bureaux de consultants).
12.Dans le cadre du 11ème Fonds Européen de Développement, le programme a été financé en trois (3) phases (2016, 2017, 2018) ayant fait l’objet d’audit respectivement par le cabinet d’expertise comptable SOCAFIM, le cabinet PYRAMIS Audit & Conseil et le cabinet GECI Expert Conseils pour le compte de l’Union Européenne.
13.Dans le cadre des travaux d’entretien routier, l’AGEROUTE n’est pas soumise au Code des Marchés Publics. En effet, suivant l’article 3 du Décret n°04-494/P-RM du 28 octobre 2004 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier, son Conseil d’Administration est chargé d’approuver un « manuel de procédures particulières suivies pour la passation des marchés » par dérogation au Code des Marchés Publics.
Présentation de l’AGEROUTE :
14.Créée par l’Ordonnance n°04-018/P-RM du 16 septembre 2004, ratifiée par la Loi n°04-061 du 08 décembre 2004, l’AGEROUTE est un Établissement Public à caractère Administratif (EPA) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle a pour mission d’assurer la gestion des travaux d’entretien routier exécutés en entreprise. A ce titre, elle est chargée de :
– élaborer les dossiers d’appel d’offres et les demandes de proposition de prix destinées aux entreprises et bureaux d’études soumissionnaires ;
4 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
– lancer les offres et attribuer les marchés ;
– contrôler les travaux exécutés par les entreprises attributaires des marchés ;
– assurer le paiement des prestations des entreprises chargées de l’exécution des travaux et des bureaux d’études commis pour la fourniture de services.
15.Suivant Décret n°04-494/P-RM du 28 octobre 2004, modifié, fixant son organisation et les modalités de son fonctionnement, les organes d’administration et de gestion de l’AGEROUTE sont le Conseil d’Administration, la Direction Générale et le Comité de Gestion.
16.Le Conseil d’Administration est composé de 12 membres représentant les pouvoirs publics, les usagers et le personnel. Son Président est nommé par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du Ministre chargé des routes.
17.La Direction Générale de l’AGEROUTE est dirigée par un Directeur Général nommé par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du Ministre chargé des routes. Le Directeur Général anime, coordonne et contrôle l’ensemble des activités de l’Agence, la représente dans les actes de la vie civile et est responsable de l’exécution des décisions du Conseil d’Administration. Le Directeur Général est assisté d’un Adjoint nommé par arrêté du Ministre chargé des routes.
18.Les services intervenant dans les opérations d’exécution des recettes et des dépenses de l’AGEROUTE sont la Direction Administrative et des Ressources Humaines, la Direction Technique et l’Agence Comptable.
19.La Direction Administrative et des Ressources Humaines est chargée, entre autres, de préparer et de suivre le budget de l’Agence, de procéder à l’engagement, au mandatement et à la liquidation des dépenses, de coordonner la passation des marchés de fournitures et services relatifs au fonctionnement courant de l’agence, d’assurer la gestion administrative du personnel.
20.La Direction Technique est chargée notamment de la passation des marchés relatifs aux travaux d’entretien routier, de vérifier les décomptes et factures des entreprises de travaux et bureaux d’études et leur conformité avec les rapports de chantier, d’assurer la supervision du contrôle des travaux et leur réception technique.
21.L’Agent Comptable a pour principales tâches la tenue de la comptabilité générale, la gestion de la trésorerie et la cosignature des instruments de paiement avec le Directeur Général.
22.Le Comité de Gestion est l’organe consultatif de l’AGEROUTE chargé d’assister le Directeur Général dans ses tâches de gestion. Il est composé du Directeur Général, de son adjoint, des Chefs de Départements de l’Agence et d’un représentant du personnel.
23.Au 9 mai 2022, l’AGEROUTE compte 36 agents dont 32 contractuels et quatre (4) fonctionnaires.
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Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
Objet de la vérification :
24.La présente vérification a pour objet la gestion de l’AGEROUTE, au titre des exercices 2017, 2018, 2019 et 2020.
25.Elle a pour objectif de s’assurer de la régularité et de la sincérité des opérations de recettes et de dépenses.
26.Les travaux de vérification ont porté sur les recettes et les dépenses de fonctionnement de l’AGEROUTE, les dépenses de travaux d’entretien routier et les marchés de contrôle et de surveillance de ces travaux.
27.Le présent rapport complète le rapport de vérification financière des dépenses exécutées sur le FER par l’AGEROUTE au titre des exercices 2016, 2017, 2018 et 2019 (1er octobre).
28.Les détails sur la méthodologie de la vérification sont présentés dans la section intitulée : « Détails techniques sur la vérification. »
6 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
CONSTATATIONS ET RECOMMANDATIONS :
Les constatations et recommandations issues de la présente vérification sont relatives aux irrégularités administratives et financières.
Irrégularités administratives :
Les irrégularités administratives, ci-dessous, relèvent des dysfonction nements du contrôle interne.
L’AGEROUTE n’a pas sollicité du Ministre chargé des Finances la révision de l’arrêté de création de sa régie d’avances.
29.L’article 17 de l’Arrêté n°2017-3867/MEF-SG du 17 novembre 2017 fixant les modalités de création, de fonctionnement des régies de recettes et des régies d’avances, ainsi que les conditions de nomination des régisseurs dispose : « Peuvent être payés par l’intermédiaire d’une régie d’avances :
– les dépenses relatives au fonctionnement des services dans la limite d’un montant maximum par opération fixé à deux cent mille (200 000) francs CFA sauf dérogation du ministre chargé des Finances ;
– […]
– les perdiems, primes, indemnités et les frais de transport, de mission, de stage, de restauration, d’hébergement et autres exécutés à l’extérieur pendant les compétitions ;
– […] »
L’article 20 de l’arrêté ci-dessus cité dispose : « Les fonds des régisseurs sont déposés dans un compte ouvert dans les écritures du comptable assignataire.
Toutefois, sur autorisation du ministre chargé des Finances, le régisseur d’avances peut détenir sous sa responsabilité un compte bancaire pour ses opérations. Aucun découvert bancaire n’est autorisé pour ce compte qui ne peut non plus avoir un solde débiteur. »
L’article 21 dudit arrêté dispose : « Le régisseur d’avances effectue le paiement des dépenses par virement, par chèque ou en numéraire dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur. »
L’article 37 du même arrêté dispose : « Le présent arrêté abroge les dispositions antérieures contraires, notamment celles de l’arrêté n°2016- 3476/MEF-SG du 03 octobre 2016 fixant les modalités de création, de fonctionnement des régies de recettes et des régies d’avances, ainsi que les conditions de nomination des régisseurs.
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Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
Les régies d’avances et les régies de recettes instituées en application de cet arrêté feront l’objet de régularisations nécessaires par les autorités habilitées à cet effet. »
L’article 40 de l’Arrêté n°2016-3476/MEF-SG du 03 octobre 2016 fixant les modalités de création, de fonctionnement des régies de recettes et des régies d’avances, ainsi que les conditions de nomination des régisseurs dispose : « Les dispositions relatives au fonctionnement des régies créées antérieurement à l’entrée en vigueur du présent arrêté demeurent applicables jusqu’au 31 décembre 2016. »
30.Pour s’assurer de l’application de ces dispositions, l’équipe de vérification a examiné l’arrêté de création de la régie d’avances de l’AGEROUTE.
31.Elle a constaté que l’AGEROUTE n’a pas sollicité du Ministre chargé des Finances la révision de l’arrêté de création de sa régie d’avances pour le mettre en conformité avec la nouvelle réglementation. En effet, la régie d’avances de l’AGEROUTE a été créée en 2006 par l’Arrêté n°06-
0958/MEF-SG du 8 mai 2006 portant institution d’une régie d’avances auprès de l’Agence d’Exécution et d’Entretien des Routes. L’article 2 de cet arrêté plafonne le montant des menues dépenses de fonctionnement payables sur ladite régie à un montant de 100 000 FCFA par opération alors que l’Arrêté n°2017-3867/MEF-SG du 17 novembre 2017, précité, a fixé ce plafond à 200 000 FCFA par opération et a donné la possibilité de payer les perdiems, les primes, les indemnités et les frais de transport, de mission, de stage, de restauration, d’hébergement sans limite de montant. En outre, la nouvelle réglementation donne la possibilité d’ouvrir un compte bancaire pour la régie sous la seule responsabilité du Régisseur d’avances alors que l’article 5 de l’arrêté de création de la régie de l’AGEROUTE place le compte bancaire sous les signatures conjointes du Directeur Général et du Régisseur d’avances.
32.La non-révision de l’arrêté de création de la régie d’avances de l’AGEROUTE limite les possibilités de paiement pouvant être effectués et accroît le risque de mauvaise gestion des ressources financières du fait de l’immixtion du Directeur Général dans les éventuelles opérations de paiement par banque.
L’AGEROUTE ne respecte pas le principe de séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable.
33.L’article 5 du Décret n°2018-0009/P-RM du 10 janvier 2018 portant Règlement général sur la comptabilité publique dispose en son alinéa 1er : « Les fonctions d’ordonnateur et celles de comptable sont incompatibles. »
L’article 119 dudit décret dispose en son alinéa 1er : « Le Directeur de l’établissement public national a qualité d’ordonnateur principal des recettes et des dépenses de l’établissement public. […] »
L’article 123 du même décret dispose : « L’Agent comptable exécute toutes les opérations de recettes et de dépenses budgétaires ainsi que toutes les opérations de trésorerie de l’établissement auprès duquel il est accrédité. Il est soumis à l’ensemble des obligations incombant
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aux comptables publics énoncées dans le présent décret. A ce titre, il est seul signataire des chèques et autres moyens de paiement sur les comptes de trésorerie. »
34.Afin de s’assurer de l’application de ces dispositions, l’équipe de vérification a procédé à l’examen des chèques et des ordres de virements. Elle s’est également entretenue avec l’Agent Comptable.
35.Elle a constaté que l’AGEROUTE ne respecte pas le principe de séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable. Le Directeur Général, qui n’est pas comptable public, cosigne avec l’Agent Comptable les chèques et ordres de virement. A titre illustratif, les chèques n°1713259 du 31 décembre 2020 et n°1763448 du 27 mai 2020, n°4234187 du 7 mars 2018 et les ordres de virement n°20 468 du 5 mai 2021, n°20 595 du 16 octobre 2020 et n°21 391 du 10 août 2020 ont été cosignés par le Directeur Général et l’Agent Comptable.
36.La non-séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable accroît le risque de mauvaise gestion des ressources financières de l’AGEROUTE.
L’AGEROUTE attribue des marchés publics à des soumissionnaires ne remplissant pas les critères de qualification des Dossiers d’Appel d’Offres.
37.Le point 31.2 des Instructions aux candidats (IC) des Dossiers d’Appel d’Offres (DAO) de travaux d’entretien routier indique : « L’Autorité contractante confirmera que les documents et renseignements ci-après sont inclus dans l’offre. Au cas où l’un quelconque de ces documents ou renseignements manquerait, l’offre sera rejetée :
- a) le formulaire de soumission de l’offre, conformément à l’alinéa 12.1 des IC.
- b) […]
- d) la garantie de soumission conformément à la clause 20 des IC. […]
- e) tout autre document stipulé dans les DPAO. »
L’article 35.3 des mêmes IC indique : « L’attribution du marché au Candidat est subordonnée à la vérification que le candidat satisfait aux critères de qualification. Dans le cas contraire, l’offre sera rejetée et l’Autorité contractante procédera à l’examen de la seconde offre évaluée la moins-disante en fonction de critères exprimés en termes monétaires afin d’établir de la même manière si le Candidat est qualifié pour exécuter le Marché. »
38.Afin de s’assurer du respect des dispositions ci-dessus, l’équipe de vérification a analysé les rapports des Commissions d’analyse et des Commissions de marché, les DAO et les offres des soumissionnaires. Elle a également procédé à des entrevues avec le Directeur Technique, le Spécialiste en passation des marchés et le Conseiller Juridique.
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 20209
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
39.Elle a constaté que l’AGEROUTE attribue des marchés publics à des soumissionnaires qui ne remplissent pas les critères de qualification exigés dans les DAO. En effet, ces entreprises, sélectionnées par les Commissions d’analyse et les Commissions de marché, n’ont pas fourni des documents exigés tels que les attestations INPS et OMH ou ont fourni des documents non conformes.
A titre illustratif, le titulaire du marché n°T1-ER1I-1001/2020/AGEROUTE/ MIE relatif aux travaux d’entretien des routes d’intérêt national dans la Région de Gao au titre du programme annuel d’entretien – SR de Ménaka Lot 1 : RN 20 (Ansongo – Ménaka – Anderamboucane) Partie II (Reprofilage) a fourni, en tant que société nouvellement créée, deux procès-verbaux de réception de marchés similaires respectivement du 10 avril 2019 et du 24 juin 2019 et une attestation de vente de bétonnières du 24 novembre 2018, avant la création de la société le 10 octobre 2019. De plus, les copies des cartes grises de camions fournies pour justifier la propriété desdits engins sont toutes au nom d’une autre société avec laquelle le titulaire du marché n’a pas de contrat de location.
Le titulaire du marché n°T1-ER1I-0103-0001/2020/AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes dans la Région de Kayes au titre du programme annuel d’entretien routier – SR de Kayes et Diéma Lot 1 : route bitumée (Dièma – Sandarè – Kayes – Diboli) n’a pas fourni les attestations INPS et OMH exigées dans le DAO.
40.Le non-respect des critères de qualification remet en cause la transparence dans la procédure de passation des marchés publics.
L’AGEROUTE ne tient pas une comptabilité-matières régulière.
41.L’article 8 du Décret n°10-681/P-RM du 30 décembre 2010 portant réglementation de la comptabilité-matières dispose : « La matière en service appartenant à l’Etat, aux organismes personnalisés, aux collectivités territoriales, au Bureau de coopération économique ou toute autre entité jouissant de l’autonomie financière, doit être codifiée. La codification doit faire l’objet d’un arrêté du ministre chargé des Finances. »
L’article 42 du Décret n°2019-0119/P-RM du 22 février 2019 portant réglementation de la Comptabilité-matières dispose : « Les documents de base sont ceux sur lesquels sont enregistrés l’existant et les mouvements de matériel :
– la fiche matricule des propriétés immobilières ;
– le livre journal des matières ;
– le grand livre des matières ;
– la fiche de stock ;
– la fiche détenteur ;
– la fiche utilisateur final ;
– le procès-verbal de passation de service ;
– la fiche de codification ;
– la fiche des bâtiments pris en bail. »
10 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
L’article 43 dudit décret dispose : « Les documents de mouvement sont ceux qui ordonnent et justifient les mouvements :
– le procès-verbal de réception ;
– l’ordre d’entrée et l’ordre de sortie du matériel ;
– le bordereau d’affectation du matériel ;
– le bordereau de mise en consommation des matières ;
– le bordereau de mutation du matériel ;
– le bordereau de mouvements divers ;
– le procès-verbal de réforme. »
L’article 44 du même décret dispose : « Les documents de gestion sont ceux qui reflètent le résultat d’une période de gestion :
– l’état récapitulatif trimestriel ;
– l’état de l’inventaire ;
– le Compte central des matières. »
L’article 81 du même décret dispose : « Toutes les matières à savoir : les fournitures, les consommables ainsi que les biens meubles et immeubles doivent faire l’objet de codification. Les biens meubles et immeubles doivent en plus, faire l’objet d’immatriculation. »
42.Afin de s’assurer de l’application de ces dispositions, l’équipe de vérification a examiné les documents de comptabilité-matières tenus par l’AGEROUTE et procédé à une entrevue avec par le Comptable matières.
43.Elle a constaté que l’AGEROUTE ne tient pas une comptabilité-matières régulière. Le Comptable-matières ne tient pas les documents de base, de mouvement ou de gestion tels que le livre journal des matières, le grand livre des matières, l’ordre de sortie du matériel, le bordereau d’affectation du matériel, le bordereau de mise en consommation des matières, le bordereau de mutation du matériel et l’état récapitulatif trimestriel. Des documents tenus sont mal renseignés. A titre illustratif, les colonnes « Genre », « N° », « Date » et « Compte » des fiches détenteurs ne sont pas renseignées. De plus, le Comptable-matières n’a pas procédé à la codification de l’ensemble des matières.
44.La non-tenue d’une comptabilité-matières régulière ne permet pas à l’AGEROUTE de sécuriser son patrimoine.
Le Régisseur d’avances a payé des factures non certifiées et non visées.
45.L’article 51 du Décret n°2019-0119/P-RM du 22 février 2019 portant Réglementation de la Comptabilité-matières dispose : « Dans tous les cas, la certification de la fourniture faite doit être portée sur le document comptable par le Comptable-matières, sur la base de l’ordre d’entrée des matières. »
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202011
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
- L’article 51 du Décret n°2019-0119/P-RM du 22 février 2019 portant Réglementation de la Comptabilité-matières dispose : « Dans tous les cas, la certification de la fourniture faite
doit être portée sur le document comptable par le Comptable-matières, sur la base de L’article 16 de l’Arrêté n°2011-4795/MEF-SG du 25 novembre 2011 fixant l’ordre d’entrée des matières. »
les modalités d’application du Décret n°10-681/PRM du 30 décembre L’article 16 de l’Arrêté n°2011-4795/MEF-SG du 25 novembre 2011 fixant les modalités
2010 portant Réglementation de la Comptabilité-matières dispose : « La référence de l’inscription de l’entrée de matière au livre journal des
d’application du Décret n°10-681/PRM du 30 décembre 2010 portant Réglementation de matières doit être mentionnée et certifiée par le Comptable-matières sur
la Comptabilité-matières dispose : « La référence de l’inscription de l’entrée de matière au les factures de fournitures. Il est fait défense aux comptables du Trésor
livre journal des matières doit être mentionnée et certifiée par le Comptable-matières sur et aux régisseurs d’avances de payer des factures de fournitures qui ne les factures de fournitures. Il est fait défense aux comptables du Trésor et aux régisseurs seraient pas revêtues de cette mention. »
d’avances de payer des factures de fournitures qui ne seraient pas revêtues de cette L’article 3 de l’Arrêté n°06-0958/MEF-SG du 08 mai 2006 portant mention. »
institution d’une régie d’avances auprès de l’agence d’exécution et L’article 3 de l’Arrêté n°06-0958/MEF-SG du 08 mai 2006 portant institution d’une régie
d’entretien des routes (AGEROUTE) dispose : « L’Ordonnateur des d’avances auprès de l’agence d’exécution et d’entretien des routes (AGEROUTE)
dépenses exécutées sur la régie spéciale d’avances est le Directeur Général de l’AGEROUTE qui doit obligatoirement viser toutes les pièces
dispose : « L’Ordonnateur des dépenses exécutées sur la régie spéciale d’avances est le justificatives des dépenses proposées au paiement du régisseur. »
Directeur Général de l’AGEROUTE qui doit obligatoirement viser toutes les pièces 46.Afin de s’assurer du respect de ces dispositions, l’équipe de vérification
justificatives des dépenses proposées au paiement du régisseur. »
a examiné les pièces justificatives des dépenses effectuées sur la régie.
- Afin de s’assurer du respect de ces dispositions, l’équipe de vérification a examiné les Elle s’est également entretenue avec le Régisseur d’avances.
pièces justificatives des dépenses effectuées sur la régie. Elle s’est également entretenue 47.Elle a constaté que le Régisseur d’avances a payé des factures non
avec le Régisseur d’avances.
certifiées par le comptable-matières et non visées par l’ordonnateur.
- Elle a constaté que le Régisseur d’avances a payé des factures non certifiées par le Des exemples de factures figurent dans le tableau n°1, ci-dessous. comptable-matières et non visées par l’ordonnateur. Des exemples de factures figurent 48.Le paiement de factures non-certifiées et non visées peut favoriser la
dans le tableau n°1, ci-dessous.
prise en charge de dépenses fictives.
- Le paiement de factures non-certifiées et non visées peut favoriser la prise en charge de dépenses fictives.
Tableau n°1 : Exemples de factures non visées et non certifiées Tableau n°1 : Exemples de factures non visées et non certifiées
N° | Date facture | N° facture | Objet |
1 | 06/01/2020 | Fact/MP20-0001 | Location de salle et
restauration |
2 | 24/01/2020 | 073 | Achat de cuillères et verres à boire |
3 | 30/09/2020 | 0336 | Achat de cartouche d’encre et de clé USB |
4 | 30/09/2020 | 0561 | Achat de cartouches d’encre |
5 | 6/10/2020 | 0571 | Achat de cartouches d’encre |
6 | Sans date | 001 | Restauration |
Recommandations :
49.Le Directeur Général doit :
– solliciter, du Ministre chargé des Finances, la relecture de l’arrêté instituant la régie d’avances de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier ;
– faire signer les moyens de paiement uniquement par l’Agent Comptable, conformément à la réglementation en vigueur ;
– veiller au respect des critères de qualification dans l’attribution des marchés publics ;
– veiller à la tenue régulière de la comptabilité-matières.
12 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
50.Les Commissions d’analyse et les Commissions de marché doivent :
– respecter les critères de qualification dans la sélection des attributaires des marchés publics.
51.Le Comptable-matières doit :
– tenir tous les documents de la comptabilité-matières conformément à la réglementation en vigueur ;
– codifier et immatriculer les matières conformément à la réglementation en vigueur.
52.Le Régisseur d’avances doit :
– payer uniquement les factures visées par le Directeur Général et certifiées par le Comptable-matières.
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202013
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
Irrégularités financières :
Le montant total des irrégularités financières, ci-dessous, s’élève à 1 373 032 898 FCFA.
Le Directeur Général a attribué des marchés publics à des soumissionnaires non préqualifiés.
53.Le point 3.4.2.2.3 relatif à la présélection et post qualification du manuel de procédures particulières suivies pour la passation des marchés précise : « La présélection a pour objectif de réduire le nombre de soumissionnaires aux seules entreprises présentant la capacité et la compétence requises. Dans ce cas, les critères de post-qualification du règlement d’appel d’offres auront pour objet de vérifier que la situation des entreprises présélectionnées n’a pas changé depuis la présélection.
Au cas où l’appel d’offres est précédé d’une présélection pour les travaux, au cas par cas, ou pour un programme de travaux, par exemple sur une base annuelle, la procédure suivante sera suivie : la liste des entrepreneurs présélectionnés pour chaque nature de travaux et chaque taille de marché sera établie après un avis public sollicitant les candidatures, qui inclura :
– la liste indicative des travaux du programme qui seront adjugés par cette méthode ;
– les critères de présélection, étant entendu que ces critères devront être parfaitement définis, objectifs et mesurables et seront les seuls utilisés pour la présélection ;
– les modalités de dépôts des demandes de qualification ;
– le modèle de présentation des demandes de qualification ;
– les modalités d’analyse et de publication des résultats. »
54.Afin de s’assurer de l’application de ces dispositions, l’équipe de vérification a examiné les dossiers des marchés publics attribués durant la période sous revue comprenant le rapport de préqualification, le DAO, les rapports de la Commission d’analyse et ceux de la Commission des marchés, les offres des soumissionnaires et les marchés publics. Elle a rapproché la liste des soumissionnaires retenus dans le rapport de préqualification à celle des attributaires des marchés publics et procédé à des entrevues avec le Directeur Technique, des chargés de projets et le Spécialiste en Passation des Marchés.
55.Elle a constaté que le Directeur Général de l’AGEROUTE a attribué des marchés publics à des entreprises non préqualifiées. Il a attribué des marchés publics à des entreprises dont l’offre a été rejetée dans le rapport de préqualification ou qui n’ont pas participé à la phase de préqualification. Le montant total des marchés publics attribués à des entreprises non retenues lors de la préqualification s’élève à 617 073 450 FCFA.
14 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
La Commission d’Analyse a effectué une augmentation irrégulière du montant de l’offre de l’attributaire d’un marché public.
56.Le point 30.3 des Instructions aux Candidats (IC) des DAO de travaux d’entretien routier stipule : « Si une offre est conforme pour l’essentiel, l’Autorité contractante rectifiera les erreurs arithmétiques sur la base suivante :
- S’il y a contradiction entre le prix unitaire et le prix total obtenu en multipliant le prix unitaire par la quantité correspondante, le prix unitaire fera foi et le prix total sera corrigé, à moins que, de l’avis de l’Autorité contractante, la virgule des décimales du prix unitaire soit manifestement mal placée, auquel cas le prix total indiqué prévaudra et le prix unitaire sera corrigé ;
- Si le total obtenu par addition ou soustraction des sous totaux n’est pas exact, les sous totaux feront foi et le total sera corrigé ; et
- S’il y a contradiction entre le prix indiqué en lettres et en chiffres, le montant en lettres fera foi, à moins que ce montant ne soit entaché d’une erreur arithmétique, auquel cas le montant en chiffres prévaudra sous réserve des alinéas a) et b) ci-dessus. »
57.Pour s’assurer du respect de ces dispositions, l’équipe de vérification a examiné les dossiers de marchés publics de la période sous-revue, notamment les rapports de préqualification, les rapports de la Commission d’analyse, ceux de la Commission des marchés, les offres, les DAO et les marchés publics. Elle a également procédé à des entrevues avec le Directeur Technique, des chargés de projet et le Spécialiste en Passation des Marchés.
58.Elle a constaté que, dans le cadre du marché n°T1-ER1I-0002/2020/ AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes dans le District de Bamako au titre du programme annuel d’entretien routier – Rive gauche lot 2 : RN3-RN5 ET RN7 (commune III et IV) en 2020, la Commission d’Analyse a irrégulièrement augmenté le montant de l’offre de l’entreprise titulaire du marché de 110 000 000 FCFA à 125 850 000 FCFA. En effet, la Commission d’analyse a produit, dans son rapport d’analyse du 21 avril 2020, un bordereau des prix unitaires dans lequel le prix unitaire de la rubrique « Renforcement du revêtement en BB3 cm au finisher au niveau de la place des Martyrs et sur la piste cyclable » est de 9 000 FCFA en chiffres et 13 580 FCFA en lettres. Sur cette base, elle a augmenté le montant de l’offre de l’entreprise titulaire du marché en tenant compte du montant en lettre. Or, le bordereau des prix unitaires figurant dans l’offre de ladite entreprise, remis à l’équipe de vérification, indique un prix unitaire de la rubrique concernée de 9 000 FCFA en chiffres et en lettres. Le montant total de cette irrégularité s’élève à 15 850 000 FCFA. Toutefois, après la séance du contradictoire, l’entreprise concernée a procédé au remboursement de la totalité du montant indûment perçu suivant les bordereaux de versement BMS n°300277 de 12 267 000 FCFA et n°300285 de 3 583 000 FCFA, tous du 26 janvier 2023.
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202015
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé des marchés publics ne portant pas la preuve du paiement de la redevance de régulation.
59.L’article 2 du Décret n°09-687/P-RM du 29 décembre 2009, modifié, fixant les taux de la redevance de régulation des marchés publics et des délégations de service public, des produits des ventes des dossiers d’appels d’offres versés à l’autorité de régulation des marchés publics et des délégations de service public et des frais d’enregistrement des recours non juridictionnels dispose : « Les taux de la redevance de régulation sont fixés comme suit :
– 0,5% du montant hors taxes des marchés publics ; […] »
L’article 5 de l’Arrêté n°10-0496/MEF-SG du 24 février 2010 fixant les modalités de recouvrement et de mise à la disposition de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public de la redevance de régulation sur les marchés publics et les délégations de service public, des produits des ventes des dossiers d’appels d’offres et des frais d’enregistrement des recours non juridictionnels dispose : « La redevance de régulation est liquidée et recouvrée dans les formes et sous les mêmes sanctions que les droits d’enregistrement. Le recouvrement sera matérialisé par un cachet distinct. »
60.Afin de s’assurer du respect des dispositions ci-dessus citées, l’équipe de vérification a examiné les marchés publics et les liasses de paiement de la période sous revue. Elle a également procédé à des entrevues avec le Conseiller Juridique et des Chefs de Centre des Impôts.
61.Elle a constaté que le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé deux (2) marchés publics de travaux d’entretien routier ne portant pas la preuve du paiement de la redevance de régulation. Le montant total des redevances de régulation non acquittées s’élève à 633 808 FCFA. Le détail par marché public est donné dans le tableau n°2 ci-dessous.
Tableau n°2 : Situation des marchés publics n’ayant pas fait l’objet de Tableau n°2 : Situation des marchés publics n’ayant pas fait l’objet de paiement paiement de redevance de régulation en FCFA
de redevance de régulation en FCFA
N° marché | Libellé | Titulaire | Montant
TTC |
Montant HT Redevance due | |
T1-ER2I
0119- 0406/2019/ AGEROUTE/ MED |
Relatif aux travaux
d’entretien des routes dans la Région de Ségou au titre du programme annuel d’entretien routier – exercice 2019. SR de Ségou : Lot 6 RN 34 : Banankoro – Dioro (route en terre) |
SOCOSA SARL | 29 850 000 | 25 296 610 | 126 483 |
T1-ER1I
1001- 0002/ 2020 /AGEROUTE/ MIE |
Travaux d’entretien des routes dans la Région de Ménaka au titre du
programme annuel d’entretien routier – SR de Ménaka Lot 2 : RN 20 Partie II exercice 2020 |
TAGHLAMTEBTP SARL | 119 728 750 | 101 465 042 | 507 325 |
Total | 633 808 |
Le Chef de Division Recette de la Direction des Moyennes Entreprises et le Chef du Centre I des Impôts ont procédé à des enregistrements irréguliers de marchés publics. 16 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
- L’article 357 de la Loi n°06-067 du 29 décembre 2006, modifié, portant Code Général des Impôts dispose : « Les actes constatant les adjudications au rabais et marchés de toutes
Le Chef de Division Recette de la Direction des Moyennes Entreprises et le Chef du Centre I des Impôts ont procédé à des enregistrements irréguliers de marchés publics.
62.L’article 357 de la Loi n°06-067 du 29 décembre 2006, modifiée, portant Code Général des Impôts dispose : « Les actes constatant les adjudications au rabais et marchés de toutes natures (travaux publics et immobiliers, prestations de services divers), qui ne contiennent ni vente, ni promesse de livrer des marchandises, denrées ou autres objets mobiliers, sont assujettis à un droit de 3 %. »
L’article 2 du Décret n°09-687/P-RM du 29 décembre 2009, modifié, fixant les taux de la redevance de régulation des marchés publics et des délégations de service public, des produits des ventes des dossiers d’appels d’offres versés à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public et des frais d’enregistrement des recours non juridictionnels dispose : « Les taux de la redevance de régulation sont fixés comme suit :
– 0,5% du montant hors taxes des marchés publics ; […] »
L’article 5 de l’Arrêté n°10-0496/MEF-SG du 24 février 2010 fixant les modalités de recouvrement et de mise à la disposition de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public de la redevance de régulation sur les marchés publics et les délégations de service public des produits des ventes des dossiers d’appels d’offres et des frais d’enregistrement des recours non juridictionnels dispose : « La redevance de régulation est liquidée et recouvrée dans les formes et sous les mêmes sanctions que les droits d’enregistrement. Le recouvrement sera matérialisé par un cachet distinct. »
63.Afin de s’assurer du respect des dispositions ci-dessus citées, l’équipe de vérification a examiné les dossiers des marchés publics exécutés au cours de la période sous revue. Elle a recalculé les montants des droits d’enregistrement et des redevances de régulation et les a rapprochés aux montants figurant sur les contrats et sur les reçus. Elle a également procédé à des entrevues avec les responsables des services des impôts ayant procédé aux enregistrements.
64.Elle a constaté que le Chef de Division Recette de la Direction des Moyennes Entreprises et le Chef du Centre I des Impôts ont procédé à des enregistrements irréguliers de marchés publics. Ils ont minoré le montant des droits d’enregistrement et de la redevance de régulation sur deux (2) marchés de travaux d’entretiens routiers et un (1) marché d’achat de matériels informatiques pour un montant total de 39 693 661 FCFA dont 34 003 131 FCFA au titre des droits d’enregistrement et 5 690 530 FCFA au titre de la redevance de régulation. Après transmission du rapport provisoire, l’AGEROUTE et la Direction Générale des Impôts (DGI) ont transmis à l’équipe de vérification la preuve de la régularisation des minorations de droits d’enregistrement et de redevances de régulation des marchés de travaux d’entretiens routiers pour un montant total de 39 653 711 FCFA à travers les reçus n°7193421 de 22 472 867
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202017
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
FCFA, n°7193425 de 3 745 478 FCFA, n°7193409 de 11 490 314 FCFA et n°7193404 de 1 945 052 FCFA, tous du 11 janvier 2023. La DGI a transmis la preuve de la régularisation des minorations de droits d’enregistrement du marché de fourniture de matériels informatiques par reçu n°7192278 du 10 janvier 2023 de 39 950 FCFA.
Des titulaires de marchés publics ont procédé à des faux enregistrements.
65.L’article 357 de la Loi n°06-067 du 29 décembre 2006, modifiée, portant Code Général des Impôts dispose : « Les actes constatant les adjudications au rabais et marchés de toutes natures (travaux publics et immobiliers, prestations de services divers), qui ne contiennent ni vente, ni promesse de livrer des marchandises, denrées ou autres objets mobiliers, sont assujettis à un droit de 3 %. »
L’article 2 du Décret n°09-687/P-RM du 29 décembre 2009, modifié, fixant les taux de la redevance de régulation des marchés publics et des délégations de service public, des produits des ventes des dossiers d’appels d’offres versés à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public et des frais d’enregistrement des recours non juridictionnels dispose : « Les taux de la redevance de régulation sont fixés comme suit :
– 0,5% du montant hors taxes des marchés publics ; […] »
L’article 3 (nouveau) du Décret n°09-687/P-RM du 29 décembre 2009, modifié, fixant les taux de la redevance de régulation des marchés publics et des délégations de service public, des produits des ventes des dossiers d’appels d’offres versés à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public et des frais d’enregistrement des recours non juridictionnels dispose : « La redevance de régulation des marchés publics et des délégations de service public est perçue sur tout marché public dont le montant est égal ou supérieur à vingt-cinq millions (25 000 000) de francs CFA pour les marchés de fournitures, de services courants et de travaux et à quinze millions (15 000 000) de francs CFA pour les marchés de prestations intellectuelles ainsi que sur toutes les conventions de délégation de service public. »
L’article 3 de l’Arrêté n°10-0496/MEF-SG du 24 février 2010 fixant les modalités de recouvrement et de mise à la disposition de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public de la redevance de régulation sur les marchés publics et les délégations de service public, des produits des ventes des dossiers d’appels d’offres et des frais d’enregistrement des recours non juridictionnels dispose : « Le titulaire d’un marché, en procédant aux formalités d’enregistrement aux Impôts, procède en même temps au versement de la redevance de régulation. »
L’article 5 du même arrêté dispose : « La redevance de régulation est liquidée et recouvrée dans les formes et sous les mêmes sanctions que les droits d’enregistrement. Le recouvrement sera matérialisé par un cachet distinct. »
18 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
66.Afin de s’assurer du respect des dispositions ci-dessus citées, l’équipe de vérification a examiné les dossiers des marché publics exécutés durant la période sous revue. Elle a également circularisé des Services des Impôts.
67.Elle a constaté que des titulaires de marchés publics ont procédé à des faux enregistrements. En effet, il est ressorti de la circularisation de la Direction Générale des Impôts que les cachets d’enregistrement figurant sur certains marchés publics sont faux et que les droits d’enregistrement et les redevances de régularisation n’ont pas été payés. Le montant total des droits compromis s’élève à 144 424 313 FCFA dont 123 792 268 FCFA au titre des droits d’enregistrement et 20 632 045 FCFA au titre de la redevance de régulation. Suite à la transmission du rapport provisoire à l’AGEROUTE, quatre (4) titulaires de marchés ont procédé au paiement des droits d’enregistrement et des redevances de régulation dus pour un montant total de 38 229 186 FCFA. Le reliquat non régularisé s’élève à 106 195 127 FCFA dont 90 302 212 FCFA au titre des droits d’enregistrement et 15 892 915 FCFA au titre de la redevance de régulation.
Le Régisseur d’avances n’a pas reversé des produits issus de la vente des DAO.
68.Le Manuel de procédures administratives, comptables et financières, dans sa partie relative aux encaissements liés aux ventes de dossiers d’appel d’offres, prévoit : « […]
7- les recettes relatives aux ventes de dossiers d’appel d’offres doivent être reversées au plus tard le lendemain de la vente dans l’un des comptes destinés à recevoir les fonds propres de l’Agence.
8- Les pièces de versement sont ensuite remises à l’Agent Comptable qui les impute par la suite à l’assistant financier chargé de la comptabilité pour l’enregistrement comptable.
9- Seul le Régisseur est habilité à encaisser les fonds issus des ventes de dossier d’appel d’offres. Les entrées et les sorties provenant des ventes de dossier d’appel d’offres sont récapitulées dans un journal différent du journal de régie destiné aux dépenses courantes. Aucune dépense ne devra directement être faite à partir de la caisse de vente de DAO. Les recettes doivent être d’abord reversées à la banque. Le solde devra être à zéro au début de chaque journée. »
69.Pour s’assurer du respect de ces dispositions, l’équipe de vérification a analysé et calculé, à partir des souches des reçus de vente de DAO, des rapports d’ouverture des plis et d’autres informations de la Direction Technique, la totalité des fonds issus de la vente des DAO. Elle a également examiné les justificatifs de reversement et procédé à des entrevues avec le Directeur Technique, l’Agent Comptable et le Régisseur d’avances.
70.Elle a constaté que le Régisseur d’avances n’a pas déclaré dans sa comptabilité et reversé dans le compte bancaire de l’AGEROUTE,
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202019
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
l’ensemble des produits issus de la vente des DAO. En effet, il n’a pas pu fournir les souches de reçus de 197 DAO vendus en 2019 et 2020 pour un montant total de 13 560 000 FCFA dont 2 460 000 FCFA pour les quatre derniers mois de 2019 et 11 100 000 FCFA pour 2020. Ce montant n’a pas été non plus reversé dans le compte bancaire de l’AGEROUTE. De plus, sur un montant total de 5 120 000 FCFA de produits de vente de DAO collectés à travers les reçus, il a reversé à la banque un montant de 5 100 000 FCFA soit un écart de 20 000 FCFA. Le montant total des produits de vente de DAO non reversés s’élève à 13 580 000 FCFA.
Le Directeur Général et l’Agent Comptable n’ont pas reversé des cotisations sociales des employés de l’AGEROUTE.
71.L’article 181 de la Loi n°99-041 du 12 août 1999, modifiée, portant Code de prévoyance sociale en République du Mali dispose : « Les employeurs sont responsables de la fourniture de la déclaration de salaire, du relevé nominatif, du versement des cotisations de prévoyance sociale, aussi bien de la part ouvrière que de la part patronale. »
L’article 203 de la même loi dispose : « Les employeurs sont tenus de fournir à l’Institut à chaque échéance de paiement des cotisations, une « déclaration récapitulative de versement des cotisations » indiquant le montant des salaires ayant servi de base au calcul des cotisations. »
L’article 2 de l’Ordonnance n°79-7/CMLN du 18 janvier 1979, modifiée, fixant le régime des pensions des fonctionnaires de la République du Mali dispose : « La Caisse des Retraites de la République du Mali est chargée d’assurer la gestion du régime de pension des fonctionnaires visés à l’article 1er ci-dessus.
Elle est, à ce titre, habilitée à percevoir les cotisations prévues au titre II ci-après et à calculer, concéder et payer les pensions prévues par la présente Ordonnance. »
L’article 5 de la même ordonnance fixe le taux des prélèvements pour la cotisation en ces termes : « Les fonctionnaires supportent sur les sommes brutes perçues à titre de traitement indiciaire une retenue pour pension dont le taux est fixé à 4%.
Pour chaque retenue personnelle, l’État verse à la Caisse des Retraites du Mali une contribution égale au double de la contribution personnelle.
Aucune pension ne peut être concédée si le versement des retenues exigibles n’a pas été effectué. »
L’article 2 alinéa 1 de la Loi n°2018-053 du 11 juillet 2018 portant Code des pensions des fonctionnaires, des militaires et des parlementaires dispose : « La gestion de l’ensemble de ces régimes est assurée par la Caisse Malienne de Sécurité Sociale. »
L’article 6 de la même loi précise : « Les fonctionnaires supportent une retenue pour pension égale à un taux des sommes brutes perçues au titre de l’ensemble de leur rémunération.
20 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Pour chaque retenue salariale supportée par le fonctionnaire, l’Etat verse à la Caisse Malienne de Sécurité Sociale un abondement sur l’ensemble de sa rémunération.
Aucune pension ne peut être concédée si le versement des retenues exigibles n’a été effectué.
Un décret pris en Conseil des Ministres fixe le taux des différentes retenues sus visées. »
L’article 70 de la Loi n°09-015 du 26 juin 2009 portant institution du régime d’assurance maladie obligatoire dispose : « Sont organismes gestionnaires délégués du régime d’assurance maladie obligatoire :
– la Caisse des Retraites du Mali pour les fonctionnaires, civils et militaires, les députés et pensionnés de ces catégories ;
– l’Institut National de Prévoyance Sociale pour les salariés et les pensionnés de cette catégorie. »
Le Décret n°2018-0707/P-RM du 04 septembre 2018, fixant les paramètres techniques et les conditions de réversion de la pension au veuf du Code des pensions des fonctionnaires, des militaires et des parlementaires, précise en son article 2 : « Les cotisations sont constituées des contributions salariales et patronales assises sur l’ensemble de la rémunération brute y compris les primes et indemnités du fonctionnaire et du militaire. »
L’article 3 du même décret dispose : « Le taux de cotisation pour pension supporté par les fonctionnaires et les militaires est fixé à 4% des sommes brutes perçues au titre de leur rémunération. L’abondement versé par l’État à la Caisse malienne de Sécurité sociale est fixé à 13%. »
L’article 9 dudit décret dispose : « Le présent décret prend effet pour compter du 1er janvier 2019. »
72.Afin de s’assurer de l’application de ces dispositions, l’équipe de vérification a examiné les pièces justificatives des salaires et cotisations sociales et a circularisé la Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS). Elle a également procédé à des entrevues avec le Directeur Administratif et des Ressources Humaines et l’Agent Comptable.
73.Elle a constaté que le Directeur Général et l’Agent Comptable ne reversent pas régulièrement les cotisations sociales des employés contractuels et fonctionnaires. En effet, les retenues sont effectuées, les déclarations sont faites en ce qui concerne l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS), les mandats de paiement sont établis mais des reversements ne sont pas effectifs. Le montant des cotisations sociales non reversées du personnel contractuel s’élève à 70 744 074 FCFA dont 53 843 384 FCFA au titre de l’INPS et 16 900 690 FCFA au titre de l’AMO. Au cours de la mission de vérification, l’AGEROUTE a procédé le 7 avril 2022 à des régularisations de cotisations INPS pour un montant total de 13 024 856 FCFA par reçu de caisse n°CRE82201421 de 7 527 266 FCFA dont 6 842 976 FCFA au titre des cotisations sociales INPS et reçu de caisse n°CRE82201422 du 7 avril 2022 de 6 800 060 FCFA dont
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202021
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
6 181 880 FCFA au titre des cotisations sociales INPS. Le reliquat des cotisations non régularisées est de 57 719 218 FCFA dont 40 818 528 FCFA au titre de l’INPS et 16 900 690 FCFA au titre de l’AMO. Pour le personnel fonctionnaire, le montant des cotisations sociales non reversées s’élève à 71 823 229 FCFA dont 53 002 589 FCFA au titre de la CMSS et 18 820 640 FCFA au titre de l’AMO. Le montant total des cotisations sociales non reversées s’élève à 129 542 447 FCFA.
Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont irrégulièrement déclaré et payé des surplus de cotisations sociales à l’INPS.
74.L’article 187 de la Loi n°99-041 du 12 août 1999, modifiée, portant Code de prévoyance sociale en République du Mali dispose : « Les cotisations sont assises sur l’ensemble des rémunérations, salaires ou gains, y compris les avantages en nature et indemnités diverses, à l’exception de celles ayant un caractère de remboursement de frais perçus par les travailleurs assujettis aux différents régimes de prévoyance gérés par l’Institut National de Prévoyance Sociale. »
L’article 188 de la même loi dispose : « Pour le calcul des cotisations afférentes à une période déterminée, tous les éléments de rémunération perçus pendant cette période doivent être pris en considération, qu’il s’agisse de payes normales ou d’éléments occasionnels, réguliers ou exceptionnels, sans qu’il soit tenu compte de la période de travail à laquelle ils se rapportent. »
L’article 203 de ladite loi dispose : « Les employeurs sont tenus de fournir à l’Institut à chaque échéance de paiement des cotisations, une déclaration récapitulative de versement des cotisations indiquant le montant des salaires ayant servi de base au calcul des cotisations. »
L’article 70 de la Loi n°09-015 du 26 juin 2009 portant institution du régime d’assurance maladie obligatoire dispose : « Sont organismes gestionnaires délégués du régime d’assurance maladie obligatoire :
– la Caisse des Retraites du Mali pour les fonctionnaires, civils et militaires, les députés et pensionnés de ces catégories ;
– l’Institut National de Prévoyance Sociale pour les salariés et les pensionnés de cette catégorie. »
75.Afin de s’assurer de l’application de ces dispositions, l’équipe de vérification a examiné les documents de déclaration des salaires et cotisations sociales, les états de paie et les pièces de paiement. Elle a également procédé à des entrevues avec le Directeur Administratif et des Ressources Humaines et l’Agent Comptable.
76.Elle a constaté que le Directeur Général et l’Agent Comptable ont déclaré et payé auprès de l’INPS des cotisations sociales basées sur des salaires bruts supérieurs à ceux figurant dans les états de paie correspondants. En effet, aux mois de février, mars et avril 2017, au lieu d’une masse salariale totale de 79 512 248 FCFA, ils ont déclaré 95 589 843 FCFA, soit un écart de 16 077 595 FCFA. Cette surévaluation
22 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
a engendré le paiement d’un surplus de cotisations sociales de 4 218 067 FCFA à l’INPS. L’AGEROUTE n’a pas pu justifier les montants indûment payés.
Par ailleurs, le Directeur Général et l’Agent Comptable ont déclaré au mois de novembre 2020 auprès de l’INPS une masse salariale de 3 836 229 FCFA au nom du Directeur Général sortant, au lieu de 1 918 116 FCFA, soit un écart 1 918 113 FCFA, d’où le paiement d’un surplus de cotisations sociales à l’INPS de 509 452 FCFA.
De plus, ils ont déclaré et payé au nom de l’Assistant du PCA une somme de 602 108 FCFA correspondant au montant de ses cotisations sociales pour les mois d’octobre, novembre et décembre 2020 et le 13ème mois, alors que son contrat avait pris fin depuis le 16 septembre 2020.
Aussi, ont-ils déclaré et payé une cotisation indue de 314 550 FCFA en mars 2018 correspondant au salaire brut de 1 338 514 FCFA d’un agent dont le nom ne figure pas sur la déclaration nominative de versement des cotisations. Pour ce mois de mars 2018, l’AGEROUTE avait 33 employés affiliés à l’INPS alors qu’elle a déclaré 34 agents. Le montant total des surplus de cotisations sociales irrégulièrement payés à l’INPS s’élève à 5 644 177 FCFA.
Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont effectué des remboursements indus de cotisations sociales à des fonctionnaires.
77.L’article 5 de l’Ordonnance n°79-7/CMLN du 18 janvier 1979 fixant le régime des pensions des fonctionnaires de la République du Mali, dispose : « Les fonctionnaires supportent sur les sommes brutes perçues à titre de traitement indiciaire une retenue pour pension dont le taux est fixé à 4%.
Pour chaque retenue personnelle, l’Etat verse à la Caisse des Retraites du Mali une contribution égale au double de la contribution personnelle.
Aucune pension ne peut être concédée si le versement des retenus exigible n’a pas été effectué. »
L’article 47 de la Loi n°09-015 du 26 juin 2009 portant institution du régime d’assurance maladie obligatoire dispose : « L’employeur est débiteur vis-à-vis de I ’organisme de gestion de la totalité de la cotisation et est responsable de son versement. […] Les cotisations font I’objet d’un prélèvement à la source par I’employeur et sont versées à l’organisme de gestion selon les conditions, modalités et délais fixés par décret pris en Conseil des Ministres. »
L’article 110 du Décret n°09-552/P-RM du 12 octobre 2009, modifié, fixant les modalités d’application de la loi portant institution du régime d’assurance maladie obligatoire dispose : « La couverture des charges du régime de l’assurance maladie obligatoire est assurée par :
– une cotisation en deux parts : la part de l’employeur et celle du travailleur pour les agents publics et les salariés ; dans ce cas, la part
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202023
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
ouvrière ne peut dépasser cinquante pour cent du taux fixé pour ce régime ;
– une cotisation unique pour les pensionnés. »
Le dernier alinéa de l’article 7 du Décret n°10-601/P-RM du 18 novembre 2010 fixant les conditions, délais et modalités de recouvrement des cotisations des assurés du régime de l’assurance maladie obligatoire dispose : « La différence, le cas échéant, entre le montant des cotisations dues et celui des cotisations effectivement perçues fait l’objet d’un versement de régularisation ou d’un remboursement. »
78.Afin de s’assurer de l’application des dispositions susvisées, l’équipe de vérification a examiné les documents et pièces justificatives de paiement des cotisations sociales de l’AGEROUTE. Elle a aussi effectué des entrevues avec le Directeur Administratif et des Ressources Humaines, l’Agent Comptable et un Chargé de projets.
79.Elle a constaté que le Directeur Général et l’Agent Comptable ont effectué des remboursements indus de 31 177 958 FCFA à des fonctionnaires en détachement à l’AGEROUTE entre 2012 et 2016, au titre des cotisations sociales payées à la CMSS. En effet, ils ont remboursé à un ancien Directeur Technique et un ancien Auditeur Interne respectivement les sommes de 3 255 030 FCFA et de 6 698 550 FCFA correspondant aux parts patronales et salariales des cotisations à l’AMO effectuées à leur profit entre mai 2013 et décembre 2016. Les chèques BMS n°5645187 du 9 janvier 2018, n°5645188 du 9 janvier 2018 et n°7345883 du 6 mars 2019 ont servi pour effectuer lesdits remboursements. Le même Auditeur Interne a indûment reçu, par chèque BMS n°7345709 du 23 mai 2018, la somme de 3 262 199 FCFA qui correspond aux cotisations versées à la CMSS en 2016 en son nom.
En outre, suite à la Lettre n°0825/CMSS du 3 novembre 2016 de la CMSS faisant état de paiement de cotisations en trop par l’AGEROUTE au nom des fonctionnaires et le remboursement du trop-perçu de 26 943 266 FCFA par la CMSS, le Directeur Général et l’Agent Comptable ont irrégulièrement reversé à cinq (5) fonctionnaires le surplus de la part patronale cotisée en leurs noms pour un montant total de 17 962 179 FCFA à travers les ordres de virement n°21661 et n°21877 de 2021. Précisons que la part salariale, uniquement due, leur avait déjà été remboursée par l’AGEROUTE en 2019. Suite à la transmission du rapport provisoire, deux (2) anciens chargés de projet ont procédé au remboursement des montants indûment perçus suivant bordereau de versement BMS n°291963 du 23 janvier 2023 de 1 450 875 FCFA et bordereau de remise de chèque BMS du 23 janvier 2023 de 2 802 751 FCFA. Le reliquat non régularisé s’élève à 13 708 553 FCFA. Le montant total des remboursements irréguliers de cotisations sociales s’élève à 26 924 332 FCFA. Les détails sont donnés dans les tableaux n°3 et n°4.
24 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Tableau n°3 : Situation des remboursements indus des cotisations sociales au Directeur Technique et à l’Auditeur Interne en FCFA
Tableau n°3 : Situation des remboursements indus des cotisations sociales au Tableau n°3 : Situation des remboursements indus des cotisations sociales au Directeur Technique et à l’Auditeur Interne en FCFA
Date du
paiement Date du |
N° de
chèque N° de |
Directeur Technique et à l’Auditeur Interne en FCFAAgent
Agent |
Part
salariale Part |
Part
patronale Part |
Total | Montant
restitué Montant |
salariale | patronale | Total | restitué | |||
09/01/2018 paiement | 5645188 chèque | Technique
Directeur Directeur |
2 930 727 | 3 579 333 | 6 510 060 | 3 255 030 |
09/01/2018 09/01/2018 | 5645188 5645187 |
Technique Auditeur Interne Auditeur Interne |
2 930 727
3 018 651 3 018 651 |
3 579 333
3 679 899 3 679 899 |
6 510 060
6 698 550 6 698 550 |
3 255 030
3 349 275 |
06/03/2019 09/01/2018 | 7345883 5645187 | 3 349 275
3 349 275 |
||||
23/05/2018 06/03/2019 | 7345709 7345883 | 1 197 612 | 2 395 211 | 3 592 823 | 3 262 199
3 349 275 |
|
Total 23/05/2018 7345709 1 197 612 2 395 211 | 16 801 433 3 592 823 | 13 215 779 3 262 199 |
Total 16 801 433 13 215 779
Tableau n°4 : Situation des reversements de surplus de cotisations sociales de trois (3) Tableau n°4 : Situation des reversements de surplus de cotisations sociales Tableau n°4 : Situation des reversements de surplus de cotisations sociales de trois (3)
fonctionnaires en FCFA
de trois (3) fonctionnaires en FCFA
fonctionnaires en FCFA
Poste de l’agent
Poste de l’agent Directeur Technique |
Part ouvrière
restituée en 2019 Part ouvrière restituée en 2019 3 065 977 |
Part patronale
restituée en 2021 Part patronale restituée en 2021 6 131 954 |
Montant total
remboursé Montant total remboursé 9 197 931 |
Auditeur Interne Directeur Technique | 3 390 447 3 065 977 | 6 780 894 6 131 954 | 10 171 341
9 197 931 |
Chargé de projet Auditeur Interne | 1 401 375 3 390 447 | 795 705 6 780 894 | 2 197 080
10 171 341 |
Total Chargé de projet | 7 857 799 1 401 375 | 13 708 553 795 705 | 21 566 352
2 197 080 |
Total | 7 857 799 | 13 708 553 | 21 566 352 |
Le Directeur Général et l’Agent Comptable n’ont pas reversé les impôts et taxes dus sur Le Directeur Général et l’Agent Comptable n’ont pas reversé les impôts et taxes dus sur
les salaires.
Le Directeur Général et l’Agent Comptable n’ont pas reversé les impôts les salaires.
- L’article 1er de la Loi n°06-067 du 29 décembre 2006, modifiée, portant Code Général des et taxes dus sur les salaires.
- L’article 1er de la Loi n°06-067 du 29 décembre 2006, modifiée, portant Code Général des Impôts dispose : « Il est institué au profit du budget de l’État un Impôt sur les Traitements Impôts dispose : « Il est institué au profit du budget de l’État un Impôt sur les Traitements
et Salaires applicable à toutes les sommes payées dans l’année aux salariés par les 80.L’article 1er de la Loi n°06-067 du 29 décembre 2006, modifiée, portant et Salaires applicable à toutes les sommes payées dans l’année aux salariés par les
employeurs publics et privés, directement ou par l’entremise d’un tiers, en contrepartie ou Code Général des Impôts dispose : « Il est institué au profit du budget employeurs publics et privés, directement ou par l’entremise d’un tiers, en contrepartie ou
à l’occasion du travail, notamment à titre de traitements, indemnités, émoluments,
de l’État un Impôt sur les Traitements et Salaires applicable à toutes les à l’occasion du travail, notamment à titre de traitements, indemnités, émoluments,
commissions, participations, primes, gratifications, gages, pourboires et autres
sommes payées dans l’année aux salariés par les employeurs publics commissions, participations, primes, gratifications, gages, pourboires et autres
et privés, directement ou par l’entremise d’un tiers, en contrepartie ou
rétributions, quelles qu’en soient la dénomination et la forme. »
à l’occasion du travail, notamment à titre de traitements, indemnités, rétributions, quelles qu’en soient la dénomination et la forme. »
L’article 413 de la loi susvisée dispose : « Toute personne physique ou morale qui paye émoluments, commissions, participations, primes, gratifications, gages,
L’article 413 de la loi susvisée dispose : « Toute personne physique ou morale qui paye
des sommes imposables est tenue d’effectuer, pour le compte du Trésor, la retenue de pourboires et autres rétributions, quelles qu’en soient la dénomination
des sommes imposables est tenue d’effectuer, pour le compte du Trésor, la retenue de
l’impôt. »
et la forme. »
l’impôt. »
L’article 414 de ladite loi dispose : « Les retenues afférentes aux paiements effectués L’article 413 de la loi susvisée dispose : « Toute personne physique ou
L’article 414 de ladite loi dispose : « Les retenues afférentes aux paiements effectués
pendant un mois déterminé, doivent être déclarées et versées, au plus tard le 15 du mois morale qui paye des sommes imposables est tenue d’effectuer, pour le pendant un mois déterminé, doivent être déclarées et versées, au plus tard le 15 du mois
suivant ou le cas échéant le premier jour ouvrable suivant cette date lorsque celle-ci tombe compte du Trésor, la retenue de l’impôt. »
suivant ou le cas échéant le premier jour ouvrable suivant cette date lorsque celle-ci tombe
sur un jour non ouvrable, à la caisse du Receveur du Centre des Impôts ou du Chef de L’article 414 de ladite loi dispose : « Les retenues afférentes aux
sur un jour non ouvrable, à la caisse du Receveur du Centre des Impôts ou du Chef de
Division de Recouvrement de la Sous-Direction des Grandes Entreprises du lieu du paiements effectués pendant un mois déterminé, doivent être déclarées Division de Recouvrement de la Sous-Direction des Grandes Entreprises du lieu du et versées, au plus tard le 15 du mois suivant ou le cas échéant le premier jour ouvrable suivant cette date lorsque celle-ci tombe sur un jour non ouvrable, à la caisse du Receveur du Centre des Impôts ou du Chef de Division de Recouvrement de la Sous-Direction des Grandes Entreprises du lieu du domicile de la personne ou du siège de l’établissement ou du bureau qui les a opérées […] »
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202025
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
L’article 421 de la même loi dispose : « En cas de retard dans le paiement des retenues exigibles, le redevable doit payer en sus une amende fiscale de 2 % par mois de retard ne pouvant en aucun cas être supérieure à 20 %, décomptée du 16 du mois au 15 inclus du mois suivant, tout mois commencé étant considéré comme un mois entier. »
L’article 6 de l’Arrêté n°98-0343/MF-SG du 13 mars 1998 fixant les modalités de perception de la taxe-logement dispose : « La taxe est déclarée et payée à la Recette des Taxes Indirectes ou le cas échéant au centre des impôts du domicile ou du siège de l’Employeur.
Les déclarations se font dans les mêmes conditions, délais et sur les mêmes imprimés que la Contribution Forfaitaire et l’Impôt Général sur le Revenu dus au titre des traitements et salaires des employés. »
L’article 8 du même arrêté dispose : « Les sanctions prévues en matière d’assiette et de recouvrement de la Contribution Forfaitaire sont applicables à la Taxe-Logement. »
L’article 258 de la Loi 06-068 du 29 décembre 2006 portant Livre de Procédures Fiscales dispose : « Les impôts directs, contributions, taxes et produits assimilés non acquittés à l’expiration du mois de leur exigibilité sont majorés de deux pour cent par mois de retard jusqu’au cinquième mois inclus, toute fraction de mois étant considérée comme un mois entier. ».
81.Afin de s’assurer du respect de ces dispositions, l’équipe de vérification a procédé à la vérification des dossiers de déclaration et de paiement de l’Impôt sur les Traitements et Salaires (ITS) et de la Taxe-Logement (TL) de la période sous-revue. Elle a également procédé à des entrevues avec le Conseiller Juridique et l’Agent Comptable.
82.Elle a constaté que le Directeur Général et l’Agent Comptable de l’AGEROUTE n’ont pas reversé, aux Impôts, l’ITS et la TL retenus à la source sur les salaires et traitements du personnel de l’AGEROUTE au titre des mois de mai 2018 à décembre 2020. En effet, ils ont déclaré auprès de la Direction des Grandes Entreprises, pendant la période susmentionnée, un montant total de 295 850 594 FCFA au titre de l’ITS et de 14 690 655 FCFA au titre de la TL mais n’ont procédé à aucun paiement. L’amende calculée suite aux retards de paiements s’élève à 59 170 119 FCFA pour l’ITS et 1 469 065 FCFA pour la TL. Le montant total non reversé s’élève à la somme de 371 180 433 FCFA.
Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé des avantages indus au Président du Conseil d’Administration.
83.L’article 1er du Décret n°09-152/P-RM du 9 avril 2009 accordant une indemnité de responsabilité et de représentation au Président du Conseil d’Administration de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier dispose : « Le Président du Conseil d’Administration de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier (AGEROUTE) bénéficie d’une indemnité de responsabilité et de représentation dont le montant mensuel est fixé à neuf cent mille (900 000) Francs CFA. »
26 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
L’article 23 de l’Accord d’établissement de l’AGEROUTE, adopté le 27 décembre 2007 par le Conseil d’Administration, stipule : « Dans le cadre de la motivation, et au cas où les ressources le permettent, la Direction de l’AGEROUTE peut octroyer une gratification annuelle à l’ensemble du personnel qui correspond à un mois de salaire net. »
84.L’équipe de vérification, pour s’assurer du respect de ces dispositions, a examiné les pièces justificatives des dépenses effectuées au profit du Président du Conseil d’Administration (PCA) et s’est entretenue avec le Conseiller Juridique.
85.Elle a constaté que le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé au PCA des avantages indus. En effet, ils ont accordé au PCA, de 2017 à 2020, une somme de 900 000 FCFA à titre de 13ème mois d’indemnité de responsabilité et de représentation, soit un montant total de 3 600 000 FCFA, alors que le PCA n’est pas membre du personnel de l’AGEROUTE et bénéficie d’un traitement spécifique déterminé par le Décret n°09-152/P-RM du 9 avril 2009.
Le Directeur Général a autorisé et payé des jetons de présence indus à des membres du Conseil d’Administration.
86.L’article 1er de la Délibération n°05-007/CA-AGEROUTE du 15 décembre 2005 portant adoption des jetons de présence des membres du Conseil d’Administration dispose : « Le Conseil d’Administration de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier a, copier coller sur bamada net lors de sa première session extraordinaire tenue le 15 décembre 2005, fixé les montants des jetons de présence aux sessions du conseil comme suit :
Président du Conseil 300 000 FCFA par session ;
Administrateurs 250 000 FCFA par session. »
87.Afin de s’assurer l’application de cette disposition, l’équipe de vérification a examiné les pièces justificatives de paiement des jetons de présence et a procédé à des entrevues avec le Conseiller Juridique et le Régisseur d’avances.
88.Elle a constaté que le Directeur Général a autorisé et payé des jetons de présence indus à trois (3) administrateurs lors de la 25ème session ordinaire du Conseil d’Administration tenue le 6 mars 2020. En effet, lesdits administrateurs étaient absents et n’ont pas fourni de documents écrits donnant mandat à un autre administrateur de les représenter lors de cette session. Cependant, le Directeur Général a payé une somme de 250 000 FCFA à chacun desdits administrateurs. Le montant total des jetons de présence indûment payés s’élève à 750 000 FCFA.
Les Membres du Conseil d’Administration, le Directeur Général et l’Agent Comptable ont accordé des avantages indus au Délégué du Contrôle Financier.
89.L’article 22 du Décret n°2016-0214/P-RM du 1er avril 2016 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Direction Nationale du Contrôle Financier dispose : « Les Délégués du Contrôle
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202027
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
Financier sont indépendants vis-à-vis des Structures et Organismes qu’ils contrôlent et relèvent de l’autorité du Directeur National du Contrôle Financier ou du Directeur Régional en ce qui concerne les Délégués locaux. »
Les Décrets n°2014-0349/P-RM du 22 mai 2014 et n°2018-0009/P RM du 10 janvier 2018 portant Règlement général sur la Comptabilité Publique disposent en leur article 92 : « Les contrôleurs financiers exercent des contrôles a priori. Ils peuvent exercer des contrôles a posteriori des opérations budgétaires. Ils relèvent du ministre chargé des Finances et sont placés auprès des ordonnateurs. »
L’article 23 de l’Accord d’établissement de l’AGEROUTE stipule : « Dans le cadre de la motivation, et au cas où les ressources le permettent, la Direction de l’AGEROUTE peut octroyer une gratification annuelle à l’ensemble du personnel qui correspond à un mois de salaire net. »
90.Afin de s’assurer du respect de ces dispositions, l’équipe de vérification a examiné les pièces justificatives des dépenses, les décisions et les délibérations du Conseil d’Administration.
91.Elle a constaté que les membres du Conseil d’Administration et le Directeur Général ont accordé des avantages indus au Délégué du Contrôle Financier placé auprès de l’AGEROUTE. Le Conseil d’Administration a, par Décision n°14-02/CA-AGEROUTE du 17 mars 2014, autorisé le paiement de 200 000 FCFA de jetons de présence au Délégué du Contrôle Financier. Le Délégué du Contrôle Financier a ainsi perçu un montant total de 400 000 FCFA lors de la 25ème
session ordinaire du Conseil d’Administration tenue le 6 mars 2020 et de la 8ème session extraordinaire du Conseil d’Administration tenue le 12 mars 2020, alors qu’il n’est pas membre de ce Conseil. Les membres du Conseil d’Administration ont également autorisé, par Délibération n°13-02/CA-AGEROUTE du 4 avril 2013, le paiement d’une indemnité
mars 2020, alors qu’il n’est pas membre de ce Conseil. Les Membres du Conseil forfaitaire mensuelle de 300 000 FCFA au Délégué du Contrôle Financier.
d’Administration ont également autorisé, par Délibération n°13-02/CA-AGEROUTE du 4 Le montant total perçu à ce titre, entre octobre 2019 et octobre 2020, avril 2013, le paiement d’une indemnité forfaitaire mensuelle de 300 000 FCFA au Délégué s’élève à 3 900 000 FCFA.
du Contrôle Financier. Le montant total perçu à ce titre, entre octobre 2019 et octobre De même, le Directeur Général et l’Agent Comptable ont irrégulièrement 2020, s’élève à 3 900 000 FCFA.
payé le montant de 300 000 FCFA au Délégué du Contrôle Financier à De même, le Directeur Général et l’Agent Comptable ont irrégulièrement payé le montant
titre de 13ème mois d’indemnité forfaitaire en 2019, alors qu’il n’est pas de 300 000 FCFA au Délégué du Contrôle Financier à titre de 13ème mois d’indemnité
membre du personnel de l’AGEROUTE. Le montant total des avantages indus accordés s’élève à 4 600 000 FCFA.
forfaitaire en 2019, alors qu’il n’est pas membre du personnel de l’AGEROUTE. Le montant total des avantages indus accordés s’élève à 4 600 000 FCFA.
Le détail est donné dans le tableau n°5 ci-après.
Le détail est donné dans le tableau n°6 ci-dessous.
Tableau n°5 : Situation des paiements indus au profit du Délégué du Contrôle
Tableau n°6 : Situation des paiements indus au profit du Délégué du Contrôle Financier en FCFA
Financier en FCFA
Désignation | Montant |
Jetons de présence de la 25ème session ordinaire et de la 8èmesession extraordinaire de 2020 (200 000 x 2) | 400 000 |
Indemnités mensuelles d’octobre 2019 à octobre 2020 (300 000 x 13) | 3 900 000 |
13ème mois d’indemnité forfaitaire au titre de l’année 2019 | 300 000 |
Total | 4 600 000 |
Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé un avantage indu à un membre du
28 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
personnel qui occupait un poste supérieur de façon intérimaire.
- L’article 17 de l’Accord d’établissement dispose : « Le fait pour un travailleur d’assurer
Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé un avantage indu à un membre du personnel qui occupait un poste supérieur de façon intérimaire.
92.L’article 17 de l’Accord d’établissement de l’AGEROUTE dispose : « Le fait pour un travailleur d’assurer provisoirement un emploi classé à une catégorie supérieure ne lui confère pas automatiquement le droit au classement dans cette catégorie. Cependant, il bénéficie des avantages matériels liés à ce poste, au-delà d’un mois.
Toutefois, la durée de cette situation ne peut excéder :
– 3 mois pour les travailleurs des catégories AMA et PS ;
– 6 mois pour les travailleurs des catégories CSAT. »
93.Afin de s’assurer de l’application de la stipulation susvisée, l’équipe de vérification a examiné les décisions de nomination et les fiches de traitement des salaires. Elle a également procédé à des entrevues avec l’Assistant des Ressources Humaines.
94.Elle a constaté que le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé un avantage indu au Chef du Département de l’Administration, Budget et Finances par intérim nommé suivant la Décision n°2020-59/ MIE-AGEROUTE du 5 octobre 2020. Ce paiement a été effectué en violation de la stipulation suscitée de l’accord d’établissement de ladite Agence. En effet, du 5 octobre au 18 novembre 2020, un cadre de l’AGEROUTE, précédemment Comptable-matières Assistant, a assuré l’intérim du Chef du Département de l’Administration, Budget et Finances pendant une période d’un mois et 13 jours. Pendant cette période, le Directeur Général et l’Agent Comptable lui ont payé les avantages en numéraire liés à son poste d’intérimaire dès le premier mois. Le montant irrégulièrement payé s’élève à 932 172 FCFA représentant la différence entre son salaire brut de 1 338 514 FCFA et le salaire payé à titre de Chef du Département de l’Administration, Budget et Finances s’élevant à 2 270 686 FCFA.
Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé des primes indues d’assurance maladie et d’assurance mixte groupe.
95.L’article 3 du Décret n°04-494/P-RM du 28 octobre 2004 et du Décret n°2019-0662/P-RM du 26 août 2019 tous deux fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier dispose : « Le Conseil d’administration exerce les attributions suivantes :
[…] ;
fixer les conditions et les modalités d’octroi d’indemnités et autres avantages spécifiques au personnel de l’Agence ;
[…] »
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202029
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
L’article 28 de l’Accord d’établissement de l’AGEROUTE stipule : « L’AGEROUTE s’engage à mettre en place un fonds destiné à la couverture médicale des agents et de leur famille.
Le budget du fonds sera financé à 80% par l’Agence et 20% par les agents et retenu sur leurs salaires. »
96.Afin de s’assurer du respect de cette disposition et de cette stipulation, l’équipe de vérification a analysé les contrats d’assurance et les documents de paiement. Elle a également procédé à des entrevues avec le Conseiller Juridique, l’Agent Comptable et l’Auditeur Interne.
97.Elle a constaté que le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé des primes d’assurance indues. Ils ont payé la totalité des primes de deux (2) contrats d’assurance maladie du personnel de l’AGEROUTE. Le premier contrat a été conclu avec la compagnie ASSURANCE SAHAM, en 2017, pour un montant de 33 891 000 FCFA. Sur ce montant, 6 778 200 FCFA, représentant la quote-part à payer par les salariés, a été entièrement payé par le Directeur Général et l’Agent Comptable sur les ressources de l’Agence en lieu et place des employés. Pour le deuxième contrat conclu avec la compagnie SUNU Assurances en 2020 pour un montant de 34 866 000 FCFA, ils ont également payé, sur les ressources de l’Agence, la quote-part des salariés qui s’élève à 6 973 200 FCFA. Le montant total des primes d’assurances maladie indues payées, représentant la part du personnel fixée à 20%, s’élève à
montant total des primes d’assurances maladie indues payées, représentant la part du 13 751 400 FCFA. Le tableau n°6, ci-après, donne le détail du montant.
personnel fixée à 20%, s’élève à 13 751 400 FCFA. Le tableau n°7, ci-après, donne le De plus, ils ont payé les primes d’un contrat d’assurance mixte groupe
détail du montant.
souscrit, en 2014 auprès de la SONAVIE, afin de faire bénéficier au
De plus, ils ont payé les primes d’un contrat d’assurance mixte groupe souscrit, en 2014 personnel le versement de capitaux au cas où l’assuré serait vivant à auprès de la SONAVIE, afin de faire bénéficier au personnel le versement de capitaux au l’échéance du contrat,copier coller sur bamada net en cas d’invalidité absolue et définitive de l’assuré cas où l’assuré serait vivant à l’échéance du contrat, en cas d’invalidité absolue et définitive
avant l’échéance du contrat et le versement de capitaux aux ayants de l’assuré avant l’échéance du contrat et le versement de capitaux aux ayants-droits de
droit de l’assuré au cas où il décèderait avant l’échéance du contrat. Cette souscription est matérialisée par le Contrat simplifié n°030/DAB
l’assuré au cas où il décèderait avant l’échéance du contrat. Cette souscription est AGEROUTE 2014 et reconductible si le budget le permet. Or, cette
matérialisée par le Contrat simplifié n°030/DAB-AGEROUTE 2014 et reconductible si le prise en charge n’est prévue ni par l’accord d’établissement, ni par une budget le permet. Or, cette prise en charge n’est prévue ni par l’accord d’établissement, ni délibération du Conseil d’Administration. Le montant cumulé des primes par une délibération du Conseil d’Administration. Le montant cumulé des primes
d’assurance mixte indûment payées, durant la période sous revue, d’assurance mixte indûment payées, durant la période sous revue, s’élève à 78 625 552
s’élève à 78 625 552 FCFA. Le tableau n°7, ci-après, donne le détail des paiements effectués.
FCFA. Le tableau n°8, ci-après, donne le détail des paiements effectués.
Le montant total des primes d’assurance indûment payées, au titre de l’assurance maladie
Le montant total des primes d’assurance indûment payées, au titre de l’assurance maladie et de l’assurance mixte groupe, s’élève à
et de l’assurance mixte groupe, s’élève à 92 376 952 FCFA.
92 376 952 FCFA.
Tableau n°6 : Situation de la quote-part de la prime d’assurance maladie Tableau n°7 : Situation de la quote-part de la prime d’assurance maladie payée par
payée par l’AGEROUTE (en FCFA)
l’AGEROUTE (en FCFA)
Désignations | Montant total des Primes | Part de
AGEROUTE (80%) |
Part employés (20%) |
Police d’assurance maladie (11- 07-2017 au 10-07 -2018) | 33 891 000 | 27 112 800 | 6 778 200 |
Police d’assurance maladie (14- 09-2020 au 13-09-2021) | 34 866 000 | 27 892 800 | 6 973 200 |
Total | 68 757 000 | 55 005 600 | 13 751 400 |
Tableau n°8 : Situation des primes d’assurance mixte groupe du personnel payé 30 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
indûment par l’AGEROUTE
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Année Date de règlement N° de chèque Montant (en CFA) 2017 18/08/2017 5645108 19 692 483
09-2020 au 13-09-2021) 4 7 7 Total 68 757 000 55 005 600 13 751 400
Tableau n°7 : Situation des primes d’assurance mixte groupe du personnel Tableau n°8 : Situation des primes d’assurance mixte groupe du personnel payé payé indûment par l’AGEROUTE
indûment par l’AGEROUTE
Année | Date de règlement | N° de chèque | Montant (en CFA) |
2017 | 18/08/2017 | 5645108 | 19 692 483 |
2018 | 03/08/2018 | 7345748 | 19 548 103 |
2019 | 21/05/2020 | 1763437 | 19 692 483 |
2020 | 22/10/2020 | 1713242 | 19 692 483 |
Total | 78 625 552 |
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202031
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
TRANSMISSION ET DÉNONCIATION DE FAITS PAR LE VÉRIFICATEUR GÉNÉRAL AU PRÉSIDENT DE LA SECTION DES COMPTES DE LA COUR SUPRÊME ET AU PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE PRÈS LE TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE LA COMMUNE III DU DISTRICT DE BAMAKO, CHARGÉ DU PÔLE ÉCONOMIQUE ET FINANCIER RELATIVEMENT :
– à l’attribution de marchés à des soumissionnaires non préqualifiés pour un montant total de 617 073 450 FCFA ;
– au non-reversement des produits issus de la vente des DAO pour un montant total de 13 580 000 FCFA ;
– aux avantages indus accordés au Président du Conseil d’Administration pour un montant total de 3 600 000 FCFA ;
– au paiement de jetons de présence indus pour un montant total de 750 000 FCFA ;
– à l’octroi d’avantages indus au Délégué du Contrôle financier pour un montant total de 4 600 000 FCFA ;
– au paiement d’avantages indus à un personnel qui assurait un intérim pour un montant total de 932 172 FCFA ;
– au paiement de primes d’assurances indues pour un montant total de 92 376 952 FCFA.
TRANSMISSION DE FAITS AU DIRECTEUR GÉNÉRAL DES IMPÔTS RELATIVEMENT :
– au paiement de marchés ne portant pas la preuve du paiement de la redevance de régulation pour un montant total de 633 808 FCFA ;
– aux faux enregistrements pour un montant total de 106 195 127 FCFA ; – au non-reversement de l’Impôt sur les Traitements et Salaires et de la Taxe Logement pour un montant total de 371 180 433 FCFA.
32 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
TRANSMISSIONS DE FAITS AU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’INSTITUT NATIONAL DE PRÉVOYANCE SOCIALE RELATIVEMENT :
– au non-reversement de cotisations sociales pour un montant total de 57 719 218 FCFA ;
– au paiement de surplus de cotisations sociales pour un montant total de 5 644 177 FCFA.
TRANSMISSION DE FAITS AU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CAISSE MALIENNE DE SÉCURITÉ SOCIALE RELATIVEMENT :
– au non-reversement de cotisations sociales pour un montant total de 71 823 229 FCFA.
TRANSMISSION DE FAITS AU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGEROUTE RELATIVEMENT :
– au remboursement indu de cotisations sociales pour un montant total de 26 924 332 FCFA.
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202033
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
CONCLUSION :
La vérification financière de la gestion de l’AGEROUTE a mis en exergue un ensemble de faiblesses et dysfonctionnements relevant du contrôle interne qui ont affecté la qualité de la gestion financière de la structure.
Au nombre de ces faiblesses et dysfonctionnements, il y a le déphasage entre l’acte de création de la régie d’avances et les dispositions réglementaires en vigueur, l’attribution de marchés à des soumissionnaires qui ne respectent pas les critères de qualification des DAO, la signature irrégulière des moyens de paiement par le Directeur Général, la non-tenue des documents de la comptabilité-matières et la non-codification des matières. A ces insuffisances, il faut ajouter le paiement par la régie de factures non visées ou non certifiées. Des recommandations ont été formulées pour corriger les insuffisances constatées.
Quant aux irrégularités financières, elles s’élèvent à 1 373 032 898 FCFA et sont relatives, entre autres, à l’attribution de marchés à des entreprises éliminées lors de la phase de préqualification ou à des entreprises qui n’ont pas participé à cette phase, au non-enregistrement ou au faux enregistrement des marchés, à l’octroi d’avantages indus au personnel, au Délégué du Contrôle Financier et aux membres du Conseil d’Administration ainsi qu’au non-paiement des cotisations sociales et impôts et taxes sur les salaires. En ce qui concerne les avantages accordés au personnel, ils doivent figurer dans l’accord d’établissement approuvé par délibération du Conseil d’Administration de l’AGEROUTE pour être éligibles.
L’équipe de vérification a effectué des contrôles d’effectivité de certains travaux d’entretien routiers avec l’appui d’un ingénieur des constructions civiles mis à disposition par le Ministre des Transports et des Infrastructures. Ces contrôles n’ont pas décelé d’anomalies significatives en raison de certaines limites :
– la fin de la période de garantie de travaux examinés ;
– l’absence de schéma itinéraire dans les rapports finaux des missions de contrôle, ce schéma permet de connaître la localisation des tâches exécutées dans le cadre d’un marché ;
– les difficultés pour identifier les zones concernées par la vérification, à cause des interventions de plusieurs années antérieures (2017, 2018, 2019, 2020 et 2021), avec des risques de chevauchement entre les travaux exécutés ;
– les difficultés d’identification des « début et fin » des zones de reconstruction et des zones de renforcement en BB3 ou BB5 ;
– les difficultés de mesurer les linéaires des dalles d’accès et de traversée, posées sur les caniveaux, ces dalles sont généralement occupées par des riverains ou remplacées par d’autres types de dalles ;
– l’inaccessibilité de certaines zones pour des raisons d’insécurité.
34 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Il est souhaitable de programmer les futures missions de vérification des travaux d’entretiens routiers immédiatement après la réception définitive.
Bamako, le 26 janvier 2023
Le Vérificateur
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202035
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
DÉTAILS TECHNIQUES SUR LA VÉRIFICATION :
Les travaux de la présente vérification ont été menés conformément au guide d’audit du secteur public approuvé par l’Arrêté n°10-1251/MEF-SG du 11 mai 2010 du Ministre chargé des Finances et au manuel de vérification financière du Bureau du Vérificateur Général, tous deux inspirés des normes ISA.
Objectifs :
La présente vérification a pour objet la gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier, au titre des exercices 2017, 2018, 2019 et 2020.
Elle a pour objectif de s’assurer de la régularité et de la sincérité des opérations de recettes et de dépenses.
Etendue :
Les travaux de vérification ont porté sur les recettes et les dépenses de fonctionnement de l’AGEROUTE, les dépenses de travaux d’entretien routier et les marchés de contrôle et de surveillance de ces travaux au titre des exercices 2017, 2018, 2019 et 2020.
Méthodologie :
L’approche méthodologique retenue a consisté en :
– la collecte et l’analyse de l’ensemble des textes législatifs et réglementaires régissant l’AGEROUTE ;
– les entrevues avec les responsables et les autres personnels de l’AGEROUTE ;
– l’examen des pièces justificatives des dépenses et des recettes au regard de la réglementation ;
– le recoupement des informations avec d’autres structures ;
– des visites de terrain pour le contrôle physique des travaux.
36 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
RESPECT DU PRINCIPE DU CONTRADICTOIRE :
Le principe du contradictoire a été observé tout au long du déroulement de la mission, des échanges ont continué et les résultats préliminaires des travaux ont été discutés avec les principaux responsables concernés.
La séance de restitution des travaux avec les responsables de l’AGEROUTE a eu lieu le mercredi 23 novembre 2022 dans les locaux de l’entité.
Le rapport provisoire a été transmis à l’AGEROUTE par lettre n°Conf. 0646/2022/BVG du 12 décembre 2022. L’AGEROUTE a fait parvenir ses réponses écrites au rapport provisoire par lettre n°41 MTI/AGEROUTE du 12 janvier 2023.
La séance du contradictoire avec l’AGEROUTE s’est tenue le 24 janvier 2023 dans les locaux du BVG.
Un extrait du rapport provisoire a été transmis au Directeur Général des Impôts par lettre n°Conf. 0647/2022/BVG du 12 décembre 2022. Le Directeur Général des Impôts a fait parvenir ses réponses écrites à l’extrait du rapport provisoire par lettre n°0157/MEF-DGI du 23 janvier 2023.
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202037
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
Liste des recommandations
Au Directeur Général :
– solliciter, du Ministre chargé des Finances, la relecture de l’arrêté instituant la régie d’avances de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier (paragraphes 29 à 32) ;
– faire signer les moyens de paiement uniquement par l’Agent Comptable, conformément à la réglementation en vigueur (paragraphes 33 à 36) ;
– veiller au respect des critères de qualification dans l’attribution des marchés publics (paragraphes 37 à 40) ;
– veiller à la tenue régulière de la comptabilité-matières (paragraphes 41 à 44) ;
Aux Commissions d’analyse et aux Commissions de marché :
– respecter les critères de qualification dans la sélection des attributaires des marchés publics (paragraphes 37 à 40).
Au Comptable-matières :
– tenir tous les documents de la comptabilité-matières conformément à la réglementation en vigueur (paragraphes 41 à 44) ;
– codifier et immatriculer les matières conformément à la réglementation en vigueur (paragraphes 41 à 44).
Au Régisseur d’avances :
– payer uniquement les factures visées par le Directeur Général et certifiées par le Comptable-matières (paragraphes 45 à 48).
38 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Annexe 2 : Tableau des irrégularités financières en FCFA
Tableau des irrégularités financières en FCFA
Irrégularités financières | Total |
617 073 450 :
Marchés attribués à des soumissionnaires non préqualifiés |
1 373 032 898 |
633 808 :
Paiement de marchés ne portant pas la preuve de l’acquittement de la redevance de régulation |
|
106 195 127 :
Faux cachets de droits d’enregistrement et de redevances de régulation |
|
13 580 000 :
Produits de Ventes de DAO non reversés |
|
129 542 447 :
Cotisations sociales non payées |
|
5 644 177 :
Surplus de cotisations sociales payées |
|
26 924 332 :
Cotisations sociales indûment reversées à des fonctionnaires |
|
371 180 433 :
Impôts sur les Traitements et Salaires et Taxes Logements non payés |
|
3 600 000 :
Avantages indus accordés au Président du Conseil d’Administration |
|
750 000 :
Jetons de présence indus payés aux administrateurs |
|
4 600 000 :
Avantages indus accordés au Délégué du Contrôle Financier |
|
932 172 :
Avantages indus accordés à un intérimaire |
|
92 376 952 :
Primes d’assurance indues payées |
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202039
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
Annexe 10 : Lettres de transmission du rapport provisoire et réponses des entités
40 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202041
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
42 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202043
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
44 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202045
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
46 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202047
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
48 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202049
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
50 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202051
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
52 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202053
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
54 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202055
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
56 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202057
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
58 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202059
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
60 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202061
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
Annexe 11 : Tableau de validation des constatations
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
L’AGEROUTE n’a pas sollicité du Ministre chargé des Finances la révision de l’arrêté de création de sa régie d’avances | |||
28-32 | L’AGEROUTE n’a pas sollicité du Ministre chargé des Finances la révision de l’arrêté de création de sa régie d’avances pour le mettre en conformité avec la nouvelle réglementation. En effet, la régie d’avances de l’AGEROUTE a été créée en 2006 par l’Arrêté n°06-0958/MEF-SG du 8 mai 2006 portant institution d’une régie d’avances auprès de l’Agence d’Exécution et d’Entretien des Routes. L’article 2 de cet arrêté plafonne le montant des menues dépenses de fonctionnement payables sur ladite régie à un montant de 100 000 FCFA par opération alors que l’Arrêté n°2017-3867/MEF-SG du 17 novembre 2017, précité, a fixé ce plafond à 200 000 FCFA par opération et a donné la possibilité de payer les perdiems, les primes, les indemnités et les frais de transport, de mission, de stage, de restauration, d’hébergement sans limite de montant. En outre, la nouvelle réglementation donne la possibilité d’ouvrir un compte bancaire pour la régie | Le processus de révision du manuel de procédures de l’AGEROUTE qui est en cours intègrera la mise en conformité de l’Arrêté n°2017-3867/MEF-SG du 17 novembre 2017 fixant les modalités de création, de fonctionnement des régies de recettes et des régies d’avances. | La constatation est maintenue.
L’AGEROUTE n’a pas d’objection sur la constatation et s’engage à mettre en œuvre la recommandation y afférente. |
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
sous la seule responsabilité du Régisseur d’avances alors que l’article 5 de l’arrêté de création de la régie de l’AGEROUTE place le compte bancaire sous les signatures conjointes du Directeur Général et du Régisseur d’avances. | |||
L’AGEROUTE ne respecte pas le principe de séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable | |||
33-36 | L’AGEROUTE ne respecte pas le principe de séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable. Le Directeur Général, qui n’est pas comptable public, cosigne avec l’Agent Comptable les chèques et ordres de virement. A titre illustratif, les chèques n°1713259 du 31 décembre 2020 et n°1763448 du 27 mai 2020, n°4234187 du 7 mars 2018 et les ordres de virement n°20 468 du 5 mai 2021, n°20 595 du 16 octobre 2020 et n°21 391 du 10 août 2020 ont été cosignés par le Directeur Général et l’Agent Comptable. | Le processus de révision du manuel de procédures de l’AGEROUTE qui est en cours intègrera la mise en conformité du Décret
N°2018–0009/P-RM du 10 janvier 2018 portant règlement général sur la comptabilité publique. |
La constatation est maintenue.
L’AGEROUTE n’a pas d’objection sur la constatation et s’engage à mettre en œuvre la recommandation y afférente. |
L’AGEROUTE attribue des marchés publics à des soumissionnaires ne remplissant pas les critères de qualification des Dossiers d’Appel d’Offres |
62 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
37-40 | L’AGEROUTE attribue des marchés publics à des soumissionnaires qui ne remplissent pas les critères de qualification exigés dans les DAO. En effet, ces entreprises, sélectionnées par les Commissions d’analyse et les Commissions de marché, n’ont pas fourni des documents exigés tels que la caution de soumission, les attestations INPS et OMH, le quitus fiscal ainsi que la ligne de crédit ou ont fourni des documents non conformes.
A titre illustratif, le titulaire du marché n°T1-ER1I 1001/2020/AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes d’intérêt national dans la Région de Gao au titre du programme annuel d’entretien – SR de Ménaka Lot 1 : RN 20 (Ansongo – Ménaka – Anderamboucane) Partie II (Reprofilage) n’a pas fourni la caution de soumission, la ligne de crédit, le quitus fiscal et l’attestation OMH exigés dans le DAO. De plus, il a fourni, en tant que société nouvellement créée, deux procès-verbaux de réception de marchés similaires et une attestation de vente de bétonnières datée du 24 novembre 2018 avant la création de la société le |
Compte tenu des conditions sécuritaires et d’accessibilités à la zone du projet, le DAO s’y rapportant a été allégé par addendum N°01, en ce qui concerne les pièces incriminées pour le marché n°T1-ER1I
1001/2020/AGEROUTE/MIE. Nonobstant que l’Arrêté N°2015-3721/MEF-SG du 22 octobre 2015 (titre 3 article 4.2 et 4.3) n’exige pas la fourniture des attestations OMH et INPS à la soumission des offres. Annexe N°01 : Addendum 01 Dans le cadre du DAO relatif au marché n°T1-ER1I-0103- 0001/2020/AGEROUTE/MIE, la fourniture des attestations INPS et OMH ne sont pas exigibles à la soumission conformément à l’Arrêté N°2015-3721/MEF-SG du 22 |
La constatation sera reformulée.
En ce qui concerne le marché marché n°T1-ER1I-1001/2020/AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes d’intérêt national dans la Région de Gao, la caution de soumission, la ligne de crédit, le quitus fiscal et l’attestation OMH ne feront plus partie des documents non fournis vu qu’ils ont été déclarés sans objet dans les DPAO modifiés. L’illustration relatif au marché n°T1-ER1I 0402-002/2020/AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes d’intérêt national dans la Région de Ségou au titre du programme annuel d’entretien routier est supprimée. L’AGEROUTE a fourni la caution de soumission et la ligne de crédit. L’illustration relatif au marché n°T1-ER1I 0103-0001/2020/AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes dans la Région de Kayes au titre du programme annuel d’entretien routier est maintenue. L’AGEROUTE est soumise aux dispositions de son manuel de procédures particulières suivies pour la passation des marchés et celles des |
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
10 octobre 2019. De plus, les copies des cartes grises de camions fournies pour justifier la propriété desdits engins sont toutes au nom d’une autre société avec laquelle le titulaire du marché n’a pas
Annexe N°02 : de contrat de location. Copie Le titulaire du marché n°T1-ER1I-0103- l’arrêté 0001/2020/AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes dans la Région de Kayes au titre du programme annuel d’entretien routier – SR de Kayes et Diéma Lot 1 : route bitumée (Dièma – Sandarè – Kayes – Diboli) n’a pas fourni les attestations INPS et OMH exigées dans le DAO. Le titulaire du marché n°T1-ER1I-0402- 002/2020/AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes d’intérêt national dans la Région de Ségou au titre du programme annuel d’entretien routier -SR de San le Lot 2 : RN6 SR de San (Bla-San-Késsedougou en 2020), n’a pas fourni la caution de soumission et la ligne de crédit dans son offre. |
octobre 2015 (titre 3 article 4.2 et 4.3).
de
Il se trouve que le document mis à la disposition de la mission de vérification ne contenait plus la caution de soumission et la ligne de crédit suite à la main levée sur lesdits documents et leur retour au soumissionnaire. En effet, les copies de l’offre contiennent la caution de soumission N°2020/00351/CBI-MALI du 02 Juin 2020 et la ligne de crédit N°2020/00352/CBI MALI du 02 Juin 2020. |
DAO. Elle n’est pas soumise au Code des marchés publics.
La constatation est reformulée comme suit : « L’AGEROUTE attribue des marchés publics à des soumissionnaires qui ne remplissent pas les critères de qualification exigés dans les DAO. En effet, ces entreprises, sélectionnées par les Commissions d’analyse et les Commissions de marché, n’ont pas fourni des documents exigés tels que les attestations INPS et OMH ou ont fourni des documents non conformes. A titre illustratif, le titulaire du marché n°T1-ER1I-1001/2020/AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes d’intérêt national dans la Région de Gao au titre du programme annuel d’entretien – SR de Ménaka Lot 1 : RN 20 (Ansongo – Ménaka – Anderamboucane) Partie II (Reprofilage) a fourni, en tant que société nouvellement créée, deux procès verbaux de réception de marchés similaires et une attestation de vente de bétonnières datée du 24 novembre 2018 avant la création de la société le 10 octobre 2019. De plus, les copies des cartes grises de camions fournies pour justifier la propriété desdits engins sont |
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202063
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
Annexe 03 : Copies caution de soumission et la ligne de crédit
Les autres constatations sont dues à des erreurs d’inattention de la commission d’analyse. |
toutes au nom d’une autre société avec laquelle le titulaire du marché n’a pas de contrat de location.
Le titulaire du marché n°T1-ER1I-0103- 0001/2020/AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes dans la Région de Kayes au titre du programme annuel d’entretien routier – SR de Kayes et Diéma Lot 1 : route bitumée (Dièma – Sandarè – Kayes – Diboli) n’a pas fourni les attestations INPS et OMH exigées dans le DAO. » |
||
L’AGEROUTE ne tient pas une comptabilité-matières régulière | |||
41-44 | L’AGEROUTE ne tient pas une comptabilité matières régulière. Le Comptable-matières ne tient pas les documents de base, de mouvement ou de gestion tels que le livre journal des matières, le grand livre des matières, l’ordre de sortie du matériel, le bordereau d’affectation du matériel le bordereau de mise en consommation des matières, le bordereau de mutation du matériel et l’état récapitulatif trimestriel. Des documents tenus sont mal renseignés. A titre illustratif, les colonnes « Genre », « N° », « Date » et « Compte » des fiches | L’ensemble des documents de la comptabilité étaient générés automatiquement par le logiciel de gestion (TOMPRO) dont l’AGEROUTE disposait. Ces documents sont utilisés au besoin par le service de la comptabilité matières dans le cadre du traitement des pièces justificatives y afférentes. | La constatation est maintenue
L’AGEROUTE n’a produit aucun document prouvant que le comptable matières tenait les documents signalés comme non tenus par la mission de vérification ni que les documents tenus l’étaient correctement. |
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
détenteurs ne sont pas renseignées. De plus, le Comptable-matière n’a pas procédé à la codification de l’ensemble des matières. | Ces documents sont :
– Ordre de mouvement (Affectation, Mutation et Mise en consommation), – Ordre d’entrée et de sortie de matériels, – Procès-verbal de réception, – Procès-verbal de passation de service, – Procès-verbal de mise au rebus, – Procès-verbal de vol, – Fiche d’inventaire de matériels, – Fiche détenteur, – Fiche matricule de propriété, – Fiche matérielle en approvisionnement, – Fiche matérielle en service, – Fiche de codification du matériel, – Livre journal des matières, – Etat récapitulatif trimestriel. |
64 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
Présentement, un logiciel intégré de gestion de la comptabilité matières a été installé à l’AGEROUTE par la DGABE pour une gestion efficace et efficiente de la Tenue de tous les documents de la comptabilité-matières, la Codification et
l’immatriculation des matières conformément à la réglementation en vigueur. |
|||
L’AGEROUTE a irrégulièrement effectué un recrutement | |||
45-48 | L’AGEROUTE a irrégulièrement recruté, le 17 août 2020, un assistant du Président du Conseil d’administration (PCA). En effet, ce poste n’est prévu ni dans le cadre organique ni dans le manuel de procédures ni dans l’organigramme de l’AGEROUTE, tous adoptés par le Conseil d’Administration. De plus, le recrutement n’a pas été | Le processus de recrutement a été interrompu à la fin de la période d’essai après constat de l’irrégularité (Décision de licenciement N°2021-19/DG AGEROUTE du 26 Février
2021 en annexe N°04 |
La constatation est abandonnée.
L’AGEROUTE avait déjà corrigé l’irrégularité en licenciant l’agent concerné par Décision n°2021-19/DG AGEROUTE du 26 février 2021, avant le début de la mission de vérification. |
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
prévu par le budget adopté par le Conseil d’Administration. | |||
Le Régisseur d’avances a payé des factures non certifiées et non visées | |||
49-52 | Le Régisseur d’avances a payé des factures non certifiées par le comptable-matières et non visées par l’ordonnateur. Des exemples de factures figurent dans le tableau n°1, ci-dessous.
N° Date facture N° Objet factu re 1 06/01/2020 Fact/ Location de salle et MP2 restauration 0- 0001 2 24/01/2020 073 Achat de cuillères et verres à boire 3 30/09/2020 0336 Achat de cartouche d’encre et de clé USB 4 30/09/2020 0561 Achat de cartouches d’encre 5 6/10/2020 0571 Achat de cartouches d’encre 6 Sans date 001 Restauration |
Après vérification des copies desdites factures, les
dispositions urgentes seront prises pour leur certification. |
La constatation est maintenue.
L’AGEROUTE s’engage à mettre en œuvre de la recommandation y afférente. |
Le Directeur Général a attribué des marchés publics à des soumissionnaires non préqualifiés | |||
57-59 | Le Directeur Général de l’AGEROUTE a attribué des marchés publics à des entreprises non préqualifiées. Il a attribué des marchés publics à des entreprises dont l’offre a été rejetée dans le rapport | Eu égard au nombre important de candidats non retenus à l’issu du processus de préqualification et le nombre de lots de travaux | La constatation est maintenue.
Une fois la procédure de préqualification choisie, aucun marché ne peut être donné à une entreprise éliminée lors de cette procédure et rien n’empêchait |
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202065
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
de préqualification ou qui n’ont pas participé à la phase de préqualification. Le montant total des marchés publics attribués à des entreprises non retenues lors de la préqualification s’élève à 1 220 053 450 FCFA. Le détail est donné en annexe 3. | prévus, l’Agence a procédé d’utiliser pour plus de participation, en plus de la préqualification, d’autres modes de passation tel-que prévus aux points 3.4.2.1 (modalités de sélection), niveau 2 du manuel de procédures particulières suivies pour la passation des marchés de l’AGEROUTE. Ceci a permis de consulter des entreprises sur la base des informations de qualification disponibles sur le fichier des prestataires.
Concernant l’entreprise ECMK, elle a fait l’objet de qualification suite à un recours gracieux, auquel une suite favorable a été donnée. Annexe N°05 (Lettre ECMK et réponse AGEROUTE) |
l’AGEROUTE de donner plusieurs marchés à une même entreprise préqualifiée.
De plus, les rapports d’analyse et les pages de garde des marchés concernés indiquent que la procédure de passation choisie était l’appel d’offres restreint précédé de préqualification. Lors de ces appels d’offres restreints, des entreprises préqualifiées retenues sur la liste ont été écartées au profit des non préqualifiées. Toutefois, l’équipe de vérification tiendra compte du recours gracieux de l’entreprise ECMK qui avait été injustement écartée alors qu’elle avait fourni la caution de soumission et l’attestation de facilité de crédit. La constatation est reformulée comme suit « Le Directeur Général de l’AGEROUTE a attribué des marchés publics à des entreprises non préqualifiées. Il a attribué des marchés publics à des entreprises dont l’offre a été rejetée dans le rapport de préqualification ou qui n’ont pas participé à la phase de préqualification. Le montant total des marchés publics attribués à des |
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée |
Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) entreprises non retenues lors de la préqualification s’élève à 617 073 450 FCFA. Le détail est donné en annexe 3. »
La Commission d’Analyse a effectué une augmentation irrégulière du montant de l’offre de l’attributaire d’un marché public
60-62 | Dans le cadre du marché n°T1-ER1I 0002/2020/AGEROUTE/MIE relatif aux travaux d’entretien des routes dans le District de Bamako au titre du programme annuel d’entretien routier – Rive gauche lot 2 : RN3-RN5 ET RN7 (commune III et IV) en 2020, la Commission d’Analyse a irrégulièrement augmenté le montant de l’offre de l’entreprise titulaire du marché de 110 000 000 FCFA à 125 850 000 FCFA. En effet, la Commission d’analyse a produit, dans son rapport d’analyse du 21 avril 2020, un bordereau des prix unitaires dans lequel le prix unitaire de la rubrique « Renforcement du revêtement en BB3 cm au finisher au niveau de la place des Martyrs et sur la piste cyclable » est de 9 000 FCFA en chiffres et 13 580 FCFA en lettres. Sur cette base, elle a augmenté le montant de l’offre du titulaire du marché en tenant compte du montant en lettre. Or, le bordereau des prix unitaires figurant | Après vérification de la
constatation, il s’avère que l’offre de l’entreprise comportait deux copies originales aux contenus différents notamment en ce qui concerne le devis et le Bordereau des Prix Unitaires, que la commission d’analyse n’avait constaté dans le temps. Annexe 06 (autre copie de l’offre) |
La constatation est reformulée.
L’offre originale de l’entreprise titulaire du marché remise à l’équipe de vérification comportait le prix de 9 000 FCFA le m2 de BB3 en chiffres et en lettres dans le bordereau des prix unitaires. Le même montant de 9 000 FCFA est indiqué en chiffres et en lettres dans les bordereaux de prix unitaire des deux autres lots auxquels l’entreprise titulaire du marché a postulé. Ce prix est confirmé également par le cadre du sous-détail des prix unitaires qui a donné la composition détaillée des 9 000 FCFA.
Toutefois, après la séance du contradictoire, l’entreprise concernée a procédé au remboursement du montant indûment ajouté suivant les bordereaux de versement BMS n°300277 de 12 267 000 FCFA et n°300285 de 3
66 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
dans l’offre de du titulaire du marché, remis à l’équipe de vérification, indique un prix unitaire de la rubrique concernée de 9 000 FCFA en chiffres et en lettres. Le montant total de cette irrégularité s’élève à 15 850 000 FCFA. | 583 000 FCFA, tous du 26 janvier 2023. Ce remboursement sera pris en compte. | ||
Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé des marchés publics ne portant pas la preuve du paiement de la redevance de régulation | |||
63-65 | Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé deux (2) marchés publics de travaux d’entretien routier ne portant pas la preuve du paiement de la redevance de régulation. Le montant total des redevances de régulation non acquittées s’élève à 633 808 FCFA. Le détail par marché public est donné dans le tableau n°2 ci-après.
Tableau n°2 : Situation des marchés publics n’ayant pas fait l’objet de paiement de redevance de régulation en FCFA |
Suivant lettres N° 1506/MTI/AGEROUTE et N°1507/MTI/AGEROUTE du 27 décembre 2022, il a été demandé aux deux entreprises de fournir les reçus du paiement de la redevance.
Annexe 07 (copies des lettres) |
La constatation est maintenue.
Les marchés ne portent pas la preuve de l’acquittement de la redevance de régulation et les entreprises concernées n’ont pas fourni les reçus de paiement. |
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) | |||||||
N° marché | Libellé | Titulaire | Montant
TTC |
Montant HT | Redevance due | |||||
T1-ER2I
0119- 0406/2019/ AGEROUTE/ MED |
Relatif aux travaux d’entretien des
routes dans la Région de Ségou au titre du programme annuel d’entretien routier – exercice 2019. SR de Ségou : Lot 6 RN 34 : Banankoro – Dioro (route en terre) |
SOCOSA
SARL |
29 850 000 | 25 296 610 | 126 483 | |||||
T1-ER1I
1001- 0002/ 2020 /AGEROUTE/ MIE |
Travaux
d’entretien des routes dans la Région de Ménaka au titre du programme annuel d’entretien routier – SR de Ménaka Lot 2 : RN 20 Partie II exercice 2020 |
TAGHLAMTE BTP SARL | 119 728 750 | 101 465 042 | 507 325 | |||||
Total | 633 808 | |||||||||
Le Chef de Division Recette de la Direction des Moyennes Entreprises et le Chef du Centre I des Impôts ont procédé à des enregistrements irréguliers de marchés publics | ||||||||||
66-68 | Le Chef de Division Recette de la Direction des Moyennes Entreprises et le Chef du Centre 1 des Impôts ont procédé à des enregistrements irréguliers de marchés publics. Ils ont minoré le montant des droits d’enregistrement et de la redevance de régulation sur deux (2) marchés de | Reçu n°7193421 du 11 janvier 2023 de 22 472 867 FCFA
Reçu n°7193425 du 11 janvier 2023 de 3 745 478 FCFA Reçu n°7193409 du 11 janvier 2023 de 11 490 314 FCFA |
La constatation est reformulée.
Après la transmission du rapport provisoire à l’AGEROUTE et à la DGI, l’AGEROUTE a transmis à l’équipe de vérification la preuve de la régularisation des minorations de droits d’enregistrement et de redevances de |
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202067
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
travaux d’entretiens routiers et un (1) marché d’achat de matériels informatiques pour un montant total de 39 693 660 FCFA dont 34 003 131 FCFA au titre des droits d’enregistrement et 5 690 530 FCFA au titre de la redevance de régulation. Le détail par marché est donné en annexe 4. | Reçu n°7193404 du 11 janvier 2023 de 1 945 052 FCFA
Reçu n°7192278 du 10 janvier 2018 de 39 950 FCFA |
régulation du marché TI-ER1I-0217- 5509/2017/AGEROUTE/MIE pour un montant total de 39 653 711 FCFA. La DGI a transmis la preuve de la régularisation de la minoration des droits d’enregistrement du marché de fourniture de matériels informatiques pour un montant de 39 950 FCFA.
La constatation est reformulée comme suit : « Le Chef de Division Recette de la Direction des Moyennes Entreprises et le Chef du Centre I des Impôts ont procédé à des enregistrements irréguliers de marchés publics. Ils ont minoré le montant des droits d’enregistrement et de la redevance de régulation sur deux (2) marchés de travaux d’entretiens routiers et un (1) marché d’achat de matériels informatiques pour un montant total de 39 693 661 FCFA dont 34 003 131 FCFA au titre des droits d’enregistrement et 5 690 530 FCFA au titre de la redevance de régulation. Après transmission du rapport provisoire, l’AGEROUTE et la Direction Générale des Impôts (DGI) ont transmis à l’équipe de vérification la preuve de la régularisation des minorations de droits |
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
d’enregistrement et de redevances de régulation des marchés de travaux d’entretiens routiers pour un montant total de 39 653 711 FCFA à travers les reçus n°7193421 de 22 472 867 FCFA, n°7193425 de 3 745 478 FCFA, n°7193409 de 11 490 314 FCFA et n°7193404 de 1 945 052 FCFA, tous du 11 janvier 2023. La DGI a transmis la preuve de la régularisation de la minoration des droits d’enregistrement du marché de fourniture de matériels informatiques par reçu n°7192278 du 10 janvier 2018 de 39 950 FCFA. » | |||
Des titulaires de marchés publics ont procédé à des faux enregistrements | |||
69-71 | Des titulaires de marchés publics ont procédé à des faux enregistrements. En effet, il est ressorti de la circularisation de la Direction Générale des Impôts que les cachets d’enregistrement figurant sur certains marchés publics sont faux et que les droits d’enregistrement et les redevances de régularisation n’ont pas été payés. Le montant total | Des lettres d’information ont été envoyées aux
prestataires pour disposition à prendre. Certaines entreprises ont déjà fourni des reçus de paiement. Voir copies en annexe N°08 (Copies des lettres) pour |
La constatation est reformulée.
La mission tiendra compte des entreprises ayant procédé aux régularisations. Quatre entreprise et groupements d’entreprises ont procédé à la régularisation des droits |
68 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
des droits compromis s’élève à 144 424 313 FCFA dont 123 792 268 FCFA au titre des droits d’enregistrement et 20 632 045 FCFA au titre de la redevance de régulation. Le détail est donné en annexe 5. | faux enregistrements et reçus de paiement. | d’enregistrements et de la redevance de régulation pour un montant total de 38 229 186 FCFA par reçus n°7188794 du 04 janvier 2023 de 5 055 280 FCFA, n°71905062 du 6 janvier 2023 de 10 000 000 FCFA, n°7194126 du 11 janvier 2023 de 8 606 650 FCFA, n°7194171 du 11 janvier 2023 de 3 101 108 FCFA, n°7188115 du 3 janvier 2023 de 4 464 381 FCFA, n°7188117 du 3 janvier 2023 de 744 064 FCFA, n°7185467 du 23 décembre 2022 de 5 363 745 FCFA et n°7185471 du 23 décembre 2022 de 893 958 FCFA.
La constatation est reformulée comme suit : « La mission a constaté que 16 entreprises et groupements d’entreprises titulaires de marchés publics ont procédé à des faux enregistrements. En effet, il est ressorti de la circularisation de la Direction Générale des Impôts que les cachets d’enregistrement figurant sur certains marchés publics sont faux et que les droits d’enregistrement et les redevances de régularisation n’ont pas été payés. Le montant total des droits compromis s’élève à 144 424 313 FCFA dont 123 792 268 FCFA au titre des |
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
droits d’enregistrement et 20 632 045 FCFA au titre de la redevance de régulation. Suite à la transmission du rapport provisoire à l’AGEROUTE, quatre titulaires de marchés ont procédé au paiement des droits d’enregistrement et des redevances de régulation dus pour un montant total de 38 229 186 FCFA. Le reliquat non régularisé s’élève à 106 195 127 FCFA dont 90 302 212 FCFA au titre des droits d’enregistrement et 15 892 915 FCFA au titre de la redevance de régulation. Le détail est donné en annexe 4. » | |||
Un bureau d’étude et un Chargé de Projets n’ont pas appliqué des pénalités de retard sur un marché public | |||
72-74 | Le Bureau d’étude BETEC et un Chargé de projets de l’AGEROUTE, tous deux signataires des décomptes, n’ont pas appliqué de pénalités de retard sur le marché n°T1-ER1I-0217-2103/2018, lot 3 : travaux pluriannuels d’entretien de la RN 24 et de la RN 26/2017-2018/TRANCHE 2018 d’un montant de 1 607 693 410 FCFA, qui a accusé un retard de 63 jours. L’ordre de service pour commencer les travaux a été donné le 25 avril 2018 pour un délai | Sur le Procès-verbal de réception provisoire, il est lisible que la date retenue pour l’achèvement des travaux suivant les recommandations de la mission de contrôle, est le 24 janvier 2019, soit la même date que celle prévue au marché, ceci est conforme à l’article 41.2 f du CCAG. C’est | La constatation est abandonnée.
La constatation a été abandonnée suite aux explications données par l’entité sur la date d’achèvement des travaux et conformément à l’article 41.2 f du CCAG. |
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202069
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
d’exécution 9 mois. Ainsi, la réception était prévue le 24 janvier 2019. Les travaux ont fait l’objet de réceptions techniques avec des réserves les 28, 29 et 31 janvier 2019. La réception provisoire sans réserve a été prononcée le 29 mars 2019, soit un retard de 63 jours sur la date prévisionnelle. Le montant total des pénalités de retard non appliquées s’élève à 40 513 874 FCFA. | cela qui justifie la non application des pénalités de retard.
Annexe 09 : PV de réception provisoire |
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Le Régisseur d’avances n’a pas reversé des produits issus de la vente des DAO | |||
75-77 | Le Régisseur d’avances n’a pas déclaré dans sa comptabilité et reversé dans le compte bancaire de l’AGEROUTE, l’ensemble des produits issus de la vente des DAO. En effet, il n’a pas pu fournir les souches de reçus de 197 DAO vendus en 2019 et 2020 pour un montant total de 13 560 000 FCFA dont 2 460 000 FCFA pour les quatre derniers mois de 2019 et 11 100 000 FCFA pour 2020. Ce montant n’a pas été non plus reversé dans le compte bancaire de l’AGEROUTE. De plus, sur un montant total de 5 120 000 FCFA de produits de vente de DAO collectés à travers les reçus, il a reversé à la | Ce montant a servi de
prendre en charge les dépenses de fonctionnement de l’agence. Les pièces y afférentes sont jointes en annexe N°10 |
La constatation est maintenue.
Le Régisseur d’avances n’a fourni ni les souches de reçu de vente des DAO ni la preuve des reversements dans le compte bancaire de l’Agence. De plus, aucun élément ne permet de relier les factures fournies par l’AGEROUTE aux produits issus de la vente des DAO et elles ne sont pas prises en charge dans la comptabilité de l’Agence. |
N°
Paragraphe |
Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
banque un montant de 5 100 000 FCFA soit un écart de 20 000 FCFA. Le montant total des produits de vente de DAO non reversés s’élève à 13 580 000 FCFA. Le détail est donné en annexe 6. | |||
Le Directeur Général et l’Agent Comptable n’ont pas reversé des cotisations sociales des employés de l’AGEROUTE | |||
78-80 | Le Directeur Général et l’Agent Comptable ne reversent pas régulièrement les cotisations sociales des employés contractuels et fonctionnaires. En effet, les retenues sont effectuées, les déclarations sont faites en ce qui concerne l’INPS, les mandats de paiement sont établis mais des reversements ne sont pas effectifs. Le montant des cotisations sociales non reversées du personnel contractuel s’élève à 70 744 074 FCFA dont 53 843 384 FCFA au titre de l’INPS et 16 900 690 FCFA au titre de l’AMO. Pour le personnel fonctionnaire, le montant des cotisations sociales non reversées s’élève à 71 823 226 FCFA dont 53 002 589 FCFA au titre de la CMSS et 18 820 637 FCFA au titre de l’AMO. Le montant total des cotisations sociales non reversées | Des difficultés de trésorerie sont à l’origine du non paiement des cotisations sociales des employés (contractuels et fonctionnaires) par l’AGEROUTE. Toutefois, il faut noter que les retenues sont régulièrement effectuées, les déclarations sont aussi faites de façon régulière en ce qui concerne l’INPS, les mandats de paiement sont établis mais les reversements ne sont pas effectués à hauteur de souhait.
Néanmoins, il faut signaler qu’à chaque fois que la |
La constatation sera reformulée
L’équipe prendra compte les paiements les régularisations intervenues au titre des cotisation INPS au cours de la mission à savoir le reçu de caisse n°CRE82201421 du 7 avril 2022 de 7 527 266 FCFA dont 6 842 976 FCFA au titre des cotisations sociales INPS et le reçu de caisse n°CRE82201422 du 7 avril 2022 de 6 800 060 FCFA dont 6 181 880 FCFA au titre des cotisations sociales INPS. La constatation est reformulée comme suit : « Le Directeur Général et l’Agent Comptable ne reversent pas régulièrement les cotisations sociales des employés contractuels et fonctionnaires. En effet, les retenues sont effectuées, les déclarations sont faites en ce qui concerne l’INPS, les |
70 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
N°
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Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
s’élève à 142 567 300 FCFA. Les détails sont donnés en annexe 7. | situation financière s’est améliorée, l’Agence a procédé à la régularisation des paiements des cotisations sociales du personnel contractuel.
A ce jour, les paiements se chiffrent à : – INPS/CMSS/AMO : 81 087 770 FCFA Annexe N°11 (Justificatifs de paiement) |
mandats de paiement sont établis mais des reversements ne sont pas effectifs. Le montant des cotisations sociales non
reversées du personnel contractuel s’élève à 70 744 074 FCFA dont 53 843 384 FCFA au titre de l’INPS et 16 900 690 FCFA au titre de l’AMO. Au cours de la mission de vérification, l’AGEROUTE a procédé le 7 avril 2022 à des régularisations de cotisations INPS pour un montant total de 13 024 856 FCFA par reçu de caisse n°CRE82201421 de 7 527 266 FCFA dont 6 842 976 FCFA au titre des cotisations sociales INPS et reçu de caisse n°CRE82201422 du 7 avril 2022 de 6 800 060 FCFA dont 6 181 880 FCFA au titre des cotisations sociales INPS. Le reliquat des cotisations non régularisées est de 57 719 218 FCFA dont 40 818 528 FCFA au titre de l’INPS et 16 900 690 FCFA au titre de l’AMO. Pour le personnel fonctionnaire, le montant des cotisations sociales non reversées s’élève à 71 823 229 FCFA dont 53 002 589 FCFA au titre de la CMSS et 18 820 637 FCFA au titre de l’AMO. Le montant total des cotisations |
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Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
sociales non reversées s’élève à 129 542 447 FCFA » | |||
Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont irrégulièrement déclaré et payé des surplus de cotisations sociales à l’INPS | |||
81-83 | Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont déclaré et payé auprès de l’INPS des cotisations sociales basées sur des salaires bruts supérieurs à ceux figurants dans les états de paie correspondants. En effet, aux mois de février, mars et avril 2017, au lieu d’une masse salariale totale de 79 512 248 FCFA, ils ont déclaré 95 589 843 FCFA, soit un écart de 16 077 595 FCFA. Cette surévaluation a engendré le paiement d’un surplus de cotisations sociales de 4 218 067 FCFA à l’INPS. L’AGEROUTE n’a pas pu justifier les montants indument payés.
Par ailleurs, le Directeur Général et l’Agent Comptable ont déclaré au mois de novembre 2020 auprès de l’INPS une masse salariale de 3 836 229 FCFA au nom du Directeur Général sortant, au lieu de 1 918 116 FCFA, soit un écart 1 918 113 FCFA, |
Apres vérification, il s’avère que ce sont des erreurs de saisi entre le logiciel de
l’AGEROUTE et celui de l’INPS. Les dispositions seront prises pour régulariser |
La constatation est maintenue. L’AGEROUTE s’engage à la régulariser. |
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202071
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière
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Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
d’où le paiement d’un surplus de cotisations sociales à l’INPS de 509 491 FCFA.
De plus, ils ont déclaré et payé au nom de l’Assistant du PCA une somme de 602 110 FCFA correspondant au montant de ses cotisations sociales pour les mois d’octobre, novembre et décembre 2020 et le 13ème mois, alors que son contrat avait pris fin depuis le 16 septembre 2020. Aussi, ont-ils déclaré et payé une cotisation indue de 314 550 FCFA en mars 2018 correspondant au salaire brut de 1 338 514 FCFA d’un agent dont le nom ne figure pas sur la déclaration nominative de versement des cotisations. Pour ce mois de mars 2018, l’AGEROUTE avait 33 employés affiliés à l’INPS alors qu’elle a déclaré 34 agents. Le montant total des surplus de cotisations sociales irrégulièrement payés à l’INPS s’élève à 5 644 218 FCFA. Le détail de ce montant est donné en annexe 8. |
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Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont effectué des remboursements indus de cotisations sociales à des fonctionnaires |
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Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
84-86 | Le Directeur Général et l’Agent Comptable ont effectué des remboursements indus de 31 177 958 FCFA à des fonctionnaires en détachement à l’AGEROUTE entre 2012 et 2016, au titre des cotisations sociales payées à la CMSS. En effet, ils ont remboursé à un ancien Directeur Technique et un ancien Auditeur Interne respectivement les sommes de 3 255 030 FCFA et de 6 698 550 FCFA correspondant aux parts patronales et salariales des cotisations à l’AMO effectuées à leur profit entre mai 2013 et décembre 2016. Les chèques BMS n°5645187 du 9 janvier 2018, n°5645188 du 9 janvier 2018 et n°7345883 du 6 mars 2019 ont servi pour effectuer lesdits remboursements.
Le même Auditeur Interne a indûment reçu, par chèque BMS n°7345709 du 23 mai 2018, la somme de 3 262 199 FCFA qui correspond aux cotisations versées à la CMSS en 2016 en son nom. En outre, suite à la Lettre n°0825/CMSS du 3 novembre 2016 de la CMSS faisant état de paiement de cotisations en trop par l’AGEROUTE au nom des fonctionnaires et le remboursement du |
Les constatations du
Vérificateur Général sur les remboursements des cotisations sociales à des fonctionnaires sont essentiellement deux ordres à savoir i) le remboursement des surplus de cotisations 2012- 2015 objet de la lettre n°0825/CMSS du 3 novembre 2016 (26 943 266 FCFA) ii) le remboursement des cotisations sociales 2016 de l’Auditeur interne et du Directeur Technique (CMSS 2016 et AMO 2013-2016) A titre de rappel et en référence à ses textes de création, l’AGEROUTE est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière et |
La constatation est reformulée.
En ce qui concerne les fonctionnaires en détachement qui ont bénéficié du remboursement des parts patronales et salariales des cotisations à l‘AMO, l’AGEROUTE aurait dû procéder au paiement de ces cotisations à la CMSS au lieu de les payer aux fonctionnaires concernés puisque ce sont des cotisations dues pendant la durée de leur fonction. En ce qui concerne les surplus de cotisations sociales remboursés par la CMSS, les fonctionnaires concernées n’auraient dus recevoir que la part salariale. La part patronale, indûment pris en charge à l’origine par l’AGEROUTE, revient à l’Agence. La lettre n°0825/CMSS ne donne en aucun cas le droit à l’Agence de restituer la part patronale d’un montant de 17 962 179 FCFA auxdits fonctionnaires. Toutefois, l’équipe de vérification prend en compte les remboursements effectués par 2 agents de l’AGEROUTE après la séance du contradictoire |
72 Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière Exercices : 2017, 2018, 2019 et 2020
N°
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Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
trop-perçu de 26 943 266 FCFA par la CMSS, le Directeur Général et l’Agent Comptable ont irrégulièrement reversé à cinq (5) fonctionnaires le surplus de la part patronale cotisée en leurs noms pour un montant total de 17 962 179 FCFA à travers les ordres de virement n°21661 et n°21877 de 2021. Précisons que la part salariale, uniquement due, leur avait déjà été remboursée par l’AGEROUTE en 2019. Les détails sont donnés dans les tableaux n°3 et n°4.
Tableau n°3 : Situation des remboursements indus des cotisations sociales au Directeur Technique et à l’Auditeur Interne en FCFA Part Part Date du N° de salariale patronale chèque Agent paiement 09/01/2018 5645188 Directeur Technique 2 930 727 3 579 333 09/01/2018 5645187 3 018 651 3 679 899 Auditeur 06/03/2019 7345883 Interne 23/05/2018 7345709 1 197 612 2 395 211 Total |
de gestion placé sous la tutelle du Ministre chargé des Routes. A son démarrage en 2006, l’Agence a lancé un appel public à candidature pour recruter ses cadres techniques et administratifs, A l’exception du Directeur Général, l’Agent comptable et le Régisseur nommés par voie règlementaire, les
fonctionnaires sélectionnés se sont mis individuellement en position de détachement pour signer avec l’AGEROUTE un contrat de Total travail à durée indéterminée dont les dispositions relatives à la « Rémunération » 6 510 060 expliquent aisément la 6 698 550 problématique des cotisations sociales. 3 592 823 16 801 433 Ledit contrat stipule à son article 5 Rémunération alinéa 4 « l’Employeur s’engage à reverser pour le |
suivant bordereau de versement BMS n°291963 du 23 janvier 2023 de 1 450 875 FCFA et bordereau de remise de
chèque BMS du 23 janvier 2023 de 2 802 751 FCFA. |
N°
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Constatations | Réponses de l’entité vérifiée | Décisions du BVG (y compris les raisons qui les sous-tendent) |
Tableau n°4 : Situation des reversements de surplus de cotisations sociales des cinq (5) fonctionnaires en FCFA
Part Montant Part Poste de ouvrière patronale total l’agent restituée restituée rembours en 2019 en 2021 é Directeur Technique 3 065 977 6 131 954 9 197 931 Auditeur Interne 3 390 447 6 780 894 10 171 341 Chargé de projet 1 401 375 795 705 2 197 080 Chargé de projet 725 437 2 802 751 3 528 188 Chargé de projet 397 852 1 450 875 1 848 727 Total 8 981 088 17 962 179 26 943 267 |
compte du Travailleur les impôts dus ainsi que les cotisations sociales »
L’application par l’Agence de la grille particulière de salaires, primes et indemnités adoptées à la session ordinaire du 27 décembre 2007 du Conseil d’Administration a conduit à plusieurs courriers entre l’Agence et la CMSS qui fonde l’assiette de base de calcul des cotisations sur la valeur indiciaire de la Fonction publique. Cette différence de méthodes a engendré la situation des surplus et de remboursement des cotisations au titre de la période 2012-2015 Le tableau n°4 relatif à la situation des reversements de surplus de cotisations sociales à cinq (5) fonctionnaires est tout à fait |
Exercices : 2017, 2018, 2019 et 202073
Gestion de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Entretien Routier – Vérification financière