La jeunesse malienne semble prendre conscience de certaines réalités. De Kati à Kolokani en passant par Didiéni, les jeunes ont pris les choses en main pour exiger la rénovation de la route nationale (RN3). D’autres jeunes de Bamako et des régions veulent s’inspirer de ce mouvement afin de faire la pression sur le gouvernement pour obtenir la réparation de leurs routes.
La jeunesse de Kati est sortie, ce lundi, pour exprimer leur ras-le-bol face à l’état désastreux de la route traversant la ville. Les jeunes en colère ont temporairement bloqué la RN3 en brûlant des pneus et plaçant des barricades. Il a fallu l’implication personnelle du gouverneur de la région de Koulikoro pour trouver un terrain d’entente. Cette réaction de la jeunesse a été payante, car les travaux de rénovation ont aussitôt commencé dans la ville.
Ayant appris la nouvelles, les jeunes de Kolokani et Didiéni, vivant le même calvaire, leur ont emboité le pas pour se faire entendre. Ils ont à leur tour bloqué la route nationale (RN3) au niveau de leurs localités. Aucun véhicule partant à Kayes ou venant à Bamako ne pouvait traverser ces localités depuis le mercredi dernier. Les jeunes sont clairs dans leurs revendications : pas de circulation sans début de réparation de la route.
Si les tractations sont toujours en cours pour trouver un terrain d’entente entre les jeunes et le gouvernement, d’autres jeunes de Bamako et des régions veulent réagir dans le même sens pour obtenir la réparation de leurs routes. A une telle allure, le mouvement risque de contaminer tout le pays. Ça sera don un véritable “ouragan routier” au Mali.
Heureusement, le gouvernement semble prendre les devants. Depuis plusieurs jours, des travaux de rénovation des tronçons ont commencé dans plusieurs quartiers de Bamako. La jeunesse a donc gagné en optant pour la résistance. Une résistance dont la jeunesse de Gao est un exemple dans ce pays.
Pour rappel, les jeunes de la Cité des Askia ont bravé les balles des jihadistes pour demander leur liberté. Comme disait Thomas Sankara : “Un esclave qui ne réclame sa liberté ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort”. A travers cette révolte des jeunes, la réparation des routes est devenue désormais une obligatoire pour le gouvernement.
Aux dernières nouvelles, les travaux de rénovation de la route Kati-Kolokani-Didiéni seront lancés courant octobre 2018. Sur financement du budget national, le tronçon Kati-Kolokani-Didiéni sera entièrement réhabilité pour un montant de plus de 78 milliards de F CFA. Ce projet sera la première phase du processus de réhabilitation totale de la route Kati-Diéma-Kayes-Diboli.
Le démarrage effectif des travaux est prévu pour la fin de l’hivernage. Le département de l’Equipement rassure les usagers que cette route fait partie des priorités du gouvernement.
Y. Doumbia
Source: L’Indicateur du Renouveau