Quand le pays brûle, la jeunesse du pays batifole. Pendant qu’elle s’adonne à des critiques stériles, le pays devient une vaste nécropole. Jamais cette phrase de Sankara n’aura été comprise : » l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte… « . Jamais sa mobilisation n’a eu véritable motivation autre que bonne fortune ou bonne récolte. Les appétits sont déguisés sous des slogans patriotiques alors qu’il ne s’agit que de faux semblant, tout le monde veut prendre sa part du gâteau, avoir un bureau glacé, non pardon climatisé, et faire le samedi son boucan. Honte à nous, pour avoir trahi le pays et nos valeurs cardinales. La facilité, le mensonge, l’hypocrisie généralisée sont devenus presque banals.
Aux banquets fastueux du prince, tout le monde veut s’abreuver sur des tables bancales. La religion était le dernier rempart mais le verrou commence à sauter sur de bien tristes scandales. Les convictions sont tronquées pour une poignée de blé. La lutte cesse dès qu’on m’ouvre les portes du grenier. Les caisses de l’Etat se vident mais ça ne dérange personne.
Et quand il ne restera plus rien, nous allons manger des tortues. Un peuple ne peut jamais avancer sans s’imprégner de vertus. Plus que des moutons, les hommes politiques sont devenus de véritables brebis. Nous ne savons que critiquer avec rigueur les anciens alors que nous-mêmes, nous avons notre propre carie. C’est l’hôpital qui se moque de la charité, une inimaginable tragique comédie. Quelle tragédie ! Nous avons été tellement bien dressés, que le gardien du temple veut promouvoir l’orientation sexuelle. Alors que les enfants du temple ont faim sous un règne calamiteux et désastreux.
Que ce dont ils ont besoin, c’est juste de meilleures écoles, de meilleurs dispensaires et un travail pour vivre heureux. Mais on peut toujours compter sur DIEU et demander aux imans de prier pour nous. Peut-être enverra-t-il ses anges pour nous donner à manger et un salaire à la fin de chaque mois. Peut-être, que nous gagnerons la guerre, et que la sécurité reviendra dans nos villes et nos campagnes. Gardons la foi !
L’on ne se demande jamais pourquoi, ceux qui passent leur temps à prier sont à des années-lumière de retard de ceux qui ne prient ou qui font de la religion qu’une affaire privée.
Buvons du thé, savourons de la bière et mangeons du porc au four, car notre grand Mali Ba avance comme un TGV. Pendant que le Mali brûle, le pouvoir n’a jamais eu autant d’appétit, l’opposition est à l’agonie, pendant que la jeunesse se calomnie.Ghandi disait » Soyez le changement que vous voulez être « .Peut-être le Mali n’est qu’à notre image et que le gouvernement du peuple n’est finalement que notre reflet.
Les hommes politiques ne nous trompent point. Ils savent que nous voulons aussi prendre part au buffet. Et puisque nous ne voulons pas mourir pour rien semble-t-il,-nous marcherons en reculons. Et puisque, nous voulons vivre, comme, des esclaves dans notre propre pays, au lieu de vivre comme des lions. Et puisque, la fierté, la dignité et la responsabilité font place aux yeux et au su de tout le monde à la médiocrité, l’irresponsabilité et l’impunité sans que personne ne bronche. Et puisque, cela fait près de 30 ans, que ce sont les mêmes qui sont au pouvoir et, qu’ils continuent, à piller les richesses innombrables du pays, sans que, véritablement la colère ne gronde.
Nous avons le choix entre lutter pour un meilleur avenir ou continuer à vivre dans la médiocrité. Si vous pensez, que le pays va bien, parce quelques-uns mangent à leur faim alors que l’immense majorité vit sous le seuil de la pauvreté. C’est que nous n’avons rien compris à notre devoir sur terre.Chaque génération découvre dans une relative opacité, sa mission, soit elle la remplie soit elle la trahie ; nous inspire Frantz Fanon.
Continuerons-nous à trahir, au nom, de quelques poignées de CFA avec lesquels, nous ne serons jamais enterrer ? Où tenterons-nous, de faire bloc, pour ce pays afin, de créer pour nous et nos enfants, les conditions d’un avenir merveilleux ? Cependant, nous ne devons jamais oublier une chose, si ce pays sombre, personne n’y échappera sauf ceux que vous cautionnez actuellement. Et ce jour, croyez-le, il ne servira à rien de pleurer, évidemment. Il est temps de siffler, la fin de la récréation, et de donner un carton rouge à tous ceux, qui tirent ce pays vers les abîmes. Nous pouvons avoir des différences mais nous n’avons qu’un seul Mali en partage.
Pour un Mali radieux et merveilleux.
La partie ou la mort, nous vaincrons.
*Membre du bureau politique national du parti Yéléma
Source: l’Indépendant