Depuis 2012, les groupes djihadistes et les groupes d’auto-défense se sont multipliés dans le centre et le nord du Mali. Analyse…
Au Mali, les groupes armés continuent d’opérer dans le centre et le nord du pays où de récents massacres ont eu lieu. Depuis 2012 et l’invasion des trois grandes régions du nord du pays – Gao, Tombouctou et Kidal – les groupes armés djihadistes et les groupes d’auto-défense sèment le chaos.
Qui sont ces groupes ?
Dans le centre du Mali, c’est la milice Katiba Macina du prédicateur Amadou Kouffa qui est très présente. Elle est affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Mais il y a aussi d’autres groupes d’auto-défense qui opèrent sur place.
Boubacar Sangaré est analyste politique et sécurité. Selon lui, “l’environnement sécuritaire a notamment servi de terreau fertile à l’émergence de groupes d’auto-défense, des milices sur une base communautaire. On peut citer par exemple la milice Dana Ambassagou qui se réclame de la communauté dogon dans le centre du Mali. Sa création remonterait à 2016 selon ses membres. Elle mène principalement des attaques dans les zones où elle opère comme Badiangara, Bankass et Koro.”
Boubacar Sangaré cite également des milices, “comme celles de Dozo dans la zone de Tenenkou, Djenné (région de Mopti) et à Niono essentiellement dans la région de Ségou.”
Les djihadistes dans le nord
Dans le nord du Mali, c’est Al Qaïda et l’Etat islamique qui opèrent en concurrence dans cet espace ou règne également les groupes armés locaux.
Pour Boubacar Sangaré, il existe “essentiellement deux coalitions de groupes armés qui sont signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, signé en mai-juin 2015, notamment par la Coordination des mouvements de l’Azawad qui regroupe des groupes avec des revendications indépendantistes. Il y a aussi la plateforme, une coalition dont le Gatia est membre. La plupart de ces groupes sont adossés à des tribus. Le Gatia est par exemple adossé à la tribu des Imghads. Ce sont des groupes qui se sont constitué sur des bases communautaires et se sont présenté comme des réponses à l’insécurité dans ces espaces.”
Source: DW