Le front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) a fustigé, dans un communiqué publié en fin de la semaine dernière, les décrets du Premier ministre portant création du comité chargé de réviser la constitution et de la nomination des experts composant ledit comité. Le Premier ministre n’est pas, selon ce front, habilité à prendre ces décisions.
En effet, les deux décrets du Premier ministre, celui portant création d’un comité chargé de réviser la constitution et celui portant nomination des experts composant ledit comité, commencent encore à diviser la classe politique malienne. Ces décisions ont été prises sans concertations, selon le FSD.
Pour ce front présidé par Soumaila Cissé, le Premier Ministre, en créant ce comité et nommant ses membres sans concertations préalables, est dans la politique du fait accompli et met la charrue avant les bœufs. A entendre le FSD, cette décision du Premier Ministre est unilatérale. «Le FSD condamne cette attitude unilatérale au moment où le pays tout entier attend l’ouverture d’un dialogue politique pour résoudre les graves crises auxquelles le Mali est confronté », a souligné le FSD dans sa déclaration.
Les réformes politiques et institutionnelles sont nécessaires
Sans détour, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie a affirmé qu’il est favorable aux réformes politiques et institutionnelles, mais après de vrai dialogue politique. « Au lendemain de l’élection présidentielle frauduleuse de 2018, nul ne peut contester la nécessité de réformes politiques et institutionnelles », déclare-t-il avant de préciser : « sans dialogue politique sérieux, il n’y a pas de reformes censuelles ». Or, estime le FSD, sans réformes audacieuses, la République et la Démocratie sont en danger.
Pour l’honorable Soumaila Cissé et ses compagnons, le gouvernement est en train de faire une fuite en avant au lieu de prioriser le dialogue. « Le régime doit cesser la fuite en avant et agir en fonction des impératifs qu’exige la situation du pays », écrivent-ils.
Le Premier Ministre n’a pas le pouvoir de créer le comité d’experts pour la révision constitutionnelle
Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie a été on ne peut plus clair quant à la capacité du Premier Ministre de créer le comité d’experts pour réviser la constitution et la nomination des membres dudit comité ; SBM n’a pas ce pouvoir. « Dans l’esprit et la lettre de la loi fondamentale de 1992, l’initiative de toute révision constitutionnelle appartient au Président de la République et à l’Assemblée Nationale. Dès lors, il est inapproprié que le comité chargé de la révision de la constitution soit créé par le Premier Ministre et rattaché à ses services », précise le FSD.
Avant de clore, le FSD invite le gouvernement à respecter la constitution avant de la réviser. « Pour prétendre réviser la constitution, il faut commencer par la respecter », a martelé le FSD dans sa déclaration.
Boureima Guindo
Source: Le Pays