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Décret fixant la composition du cabinet du Chef de file de l’opposition politique : Le gouvernement traine le pied

Le Chef de file de l’Opposition, l’Honorable Soumaïla Cissé a rencontré la presse le jeudi 30 juillet 2015 à la Maison de la Presse. A l’ordre du jour, le statut de l’opposition, l’échec des politiques économiques et sectorielles du Mali, l’insécurité toujours vivaces et persistantes nonobstant la signature de l’Accord d’Alger, les conditions inhumaines de vie des populations défiant ainsi les promesses de campagne électorales de l’actuel président, « le Mali d’abord ».

Le conférencier a d’abord défini la démocratie comme étant un droit fondamental du citoyen, qui doit être exercé dans des conditions de liberté, d’égalité, de transparence et de responsabilité, dans le respect de la pluralité des opinions et dans l’intérêt commun. Elle est fondée sur le droit de chacun de participer à la gestion des affaires publiques.

Mais après 20 ans de pratique démocratique, l’exercice de ce droit et le fonctionnement des institutions ont révélé des insuffisances et des lacunes qui ont retenu l’attention du monde politique ainsi que de la société civile dans toutes ses composantes.

Pour Soumaïla Cissé, de nombreuses études et réflexions ont été menées en vue de la consolidation de notre démocratie. La dernière étude est celle instruite par le Président de la République suivant la lettre de mission n°00000030/PRM du 20 février 2008 dont les conclusions pertinentes ont révélé la nécessité de doter l’opposition d’un véritable statut.

Au Mali, le statut juridique des partis politiques de l’opposition a été  introduit dans le droit positif avec la loi n°95-073 du 15 Septembre 1995 abrogée et remplacée par la loi n°00-047 du 13 juillet 2000. Si l’adoption d’un statut de l’opposition a eu pour but, aux termes de l’article 1er de la loi 00-047 précitée, « de contenir le débat politique dans les limites de la légalité et d’assurer l’alternance démocratique au pouvoir », l’application dudit texte a révélé des insuffisances qui méritaient d’être corrigées pour le confort de notre démocratie.

Le président de l’URD a rappelé que lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2013, le candidat Ibrahim Boubacar  KEITA et le candidat Soumaïla Cissé se sont engagés, une fois élu, à doter l’opposition d’un véritable statut lui permettant d’assurer pleinement et dignement son rôle.

En Mars 2014, au cours d’une rencontre entre une délégation des partis de l’opposition parlementaire (URD, PARENA, PRVM-FASSOKO) et le Premier ministre M. Oumar Tatam LY, ce dernier  a suggéré à ladite délégation de lui fournir des propositions d’amélioration de la loi n°00-047. Ce qui fut fait.

A son tour et à sa demande, le  Premier ministre M. Moussa Mara a reçu en Avril 2014 les mêmes propositions venant de la même délégation.

Un projet de loi a été adopté par le conseil des Ministres en sa séance du 13 Août 2014. Après étude et amendements, l’Assemblée Nationale a adopté, lors de sa plénière du 19 Février 2015, la loi portant statut de  l’opposition qui a été, par la suite, promulguée par le Président de la République  le 04 Mars 2015 sous le n°2015-007.

Au terme de l’article 2 de ladite loi : « … constitue l’opposition politique tout parti politique ou groupement de partis politiques qui ne participe pas au Gouvernement et ne soutient pas l’action gouvernementale. Elle est parlementaire ou extraparlementaire. »

En réponse aux nombreuses questions, Soumi a dit que l’Opposition a des droits. « L’article 5 du statut de l’opposition reconnaît à tout parti politique le droit de militer dans l’opposition politique. De même il faut savoir que l’article 6 précise que « tout parti politique appartenant à l’opposition politique peut soutenir l’action gouvernementale ou participer au gouvernement. Dans ce cas, il perd d’office sa qualité de parti politique de l’opposition politique et fait une déclaration publique ».

L’article 10 reconnaît aux partis politiques de l’opposition l’accès aux médias d’Etat, au même titre que les partis politiques de la majorité.

Il faut dire que c’est à l’invitation du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, que les partis politiques ont participé le Mardi 09 Juin 2015 à 15 heures à une réunion qui a examiné le projet de décret fixant la composition du cabinet du Chef de file de l’opposition politique, les avantages du Chef de file de l’opposition politique et les avantages des membres de son cabinet.

Jusqu’à aujourd’hui, ledit projet n’a pas encore été adopté par le Gouvernement. Est-ce une volonté délibérée ?

Voilà pourquoi Soumi a dit que l’appartenance de l’URD à l’opposition ne souffre d’aucune ambiguïté.

« Ma nomination comme Chef de file de l’opposition n’est pas une faveur ou un bonus quelconque accordé à ma personne encore moins un moyen subtil de me ramener dans les rangs et de me faire taire. Selon Soumi, c’est l’aboutissement d’un processus qui prend naissance dans la constitution du 25 février 1992 et dans certains accords internationaux.  « Aujourd’hui c’est Soumaila Cissé, demain ce serait un autre ». Soumaïla Cissé a insisté sur ce point car il a fait savoir que dès sa nomination, on a focalisé les esprits sur les avantages non encore déterminés du Chef de file de l’opposition tout en occultant son rôle dans le jeu démocratique.

 

Salif Diallo     

 Source: Le Matinal
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