Surprise, tristesse, émotion. Le samedi 1er mai, la famille de l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap) s’est réveillée avec la triste nouvelle du décès de Moussa Sanogo, à l’âge de 64 ans, des suites d’une courte maladie. Vingt quatre heures avant, c’est-à-dire vendredi, Moussa Sanogo était venu travailler et ceux qui l’ont vu ce jour-là dans la cour de l’Amap, l’ont trouvé dans un état de santé plutôt normal. En tout cas, Sanogo, comme on l’appelait ici, affichait le même sourire qu’on lui connaissait et était à jeun.
Pourtant, ce vendredi, il s’est produit un incident qui n’a pas échappé à l’un des gardiens du parking de l’Amap. Abdoulaye Bah, c’est son nom, raconte : «quand il (Moussa Sanogo) est venu le matin garer sa moto au parking (Sanogo avait une voiture, mais venait souvent au travail à moto, ndlr), nous lui avons remis son ticket. à la descente, il est venu nous dire que sa moto n’était pas dans le parking et qu’il l’a cherchée en vain.
En réalité, la moto était bien là et nous étions tous surpris du fait que Sanogo n’ait pas pu identifier son engin». Selon les astrologues, l’homme ne meurt jamais sans montrer certains signes. Samedi matin, le décès de Sanogo a été constaté. Il avait rendu l’âme dans son lit durant la nuit.
RIGOUREUX DANS LE TRAVAIL- Né en 1957 à Bamako, Moussa Sanogo a fait ses études primaires à l’école de la Mission catholique de Sikasso puis à Koutiala où il obtint son diplôme d’études fondamentales (DEF). Après le DEF, il fréquente le lycée de Sikasso et décroche son baccalauréat, avant de partir en ex-URSS pour des études de journalisme. Il revient au Mali en 1989 et commence sa carrière professionnelle, d’abord à la Rédaction du Quotidien national L’Essor en tant que journaliste reporter, puis à l’Agence de presse comme agencier.
Sérieux dans le travail, Moussa Sanogo deviendra ensuite, chef de division, puis directeur de l’Agence. En 2019, il quitte l’Agence pour devenir le chef du Service Archives et Documentations, un poste qu’il occupera jusqu’à son décès.
Ancien directeur général par intérim de l’Amap et ancien directeur de l’Agence de presse, Gaoussou Traoré a travaillé avec le défunt pendant plus d’une décennie et se souvient «d’un homme sans histoires, qui s’entendait avec tout le monde et faisait toujours correctement ce qu’on lui demandait de faire au travail». «Il était très consciencieux dans le travail et n’avait aucun problème avec ses collègues», témoigne Gaoussou Traoré.
Autant Moussa Sanogo travaillait avec professionnalisme et abnégation, autant il faisait montre d’humilité et de simplicité dans la vie. Quand on le croisait dans la cour de l’Amap, il était toujours le premier à saluer et Sanogo ne se contentait jamais des salutations d’usage. En homme pieux profondément versé dans l’islam, il faisait toujours des bénédictions pour ses interlocuteurs.
Aussi, il ne ménageait, ni son temps, ni son énergie pour être présent aux cérémonies sociales (mariages, baptêmes, décès…). Dès lors, on comprend la douleur, la tristesse et la vive émotion des travailleurs, après l’annonce brutale de la mort de Moussa Sanogo, le samedi 1er mai. Mais la vie est ainsi faite et chacun de nous retournera un jour à Dieu.
Les obsèques de Moussa Sanogo sont prévues aujourd’hui à partir de 10 heures. Dors en paix, cher collègue ! Amine.
Souleymane B. TOUNKARA
Source : L’ESSOR