La décentralisation offre l’opportunité aux acteurs locaux qui sont aussi les bénéficiaires de participer à la conception et à la mise en œuvre des actions de développement. Les réalités locales et la culture du terroir sont prises en compte, les communautés se reconnaissent dans les actions de développement local.
Loin des projets et programmes pensés ailleurs et imposés aux populations, les communautés de base ont leurs mots à dire dans la mise en œuvre des actions qui doivent assurer leur bien être, économique, social et culturel. Le local fait référence à la taille humaine du territoire (communes, cercles et régions).
La commune constituée de villages, fractions ou cercles agit sur une population de base. Autrefois, ce sont des programmes qui tenaient peu compte des aspirations des populations qui étaient initiés par les techniciens. Un peu loin des réalités locales. C’est-à-dire, le souhait des communautés n’était pas pris en compte. Le processus de décentralisation, qui fait assurer la maitrise du développement local par les organes élus des collectivités territoriales remet les populations au centre des actions, conçues et mises en œuvres pour elles. Les collectivités territoriales (commune, le cercle, la région ou le District) sont des entités disposant d’un territoire, d’une population, des organes élus, des liens de solidarité et des ressources. L’Etat qui cède certaines de ces prérogatives est toujours présent, pour la régulation et l’appui-conseil.
En lâchant la bribe des communautés, à travers leurs représentants (organes élus), l’Etat accorde une certaine liberté aux populations qui peuvent demander des comptes aux autorités locales, ce qui n’était pas le cas, des projets et programmes imposés et venus d’ailleurs.
L’amélioration des conditions de vie des populations reste le but de toutes reformes administratives ou politiques. La décentralisation ou la régionalisation ne saurait déroger à cette règle. Mettant en avant le désir des populations de participer au développement de leurs terroirs, le processus met en avant leurs apports dans la formulation et l’exécution des plans ou programmes de développements de leurs territoires.
Porté par les collectivités territoriales, le développement local construit et conforte les dynamiques locales pour une amélioration substantielle du bien-être et du vivre ensemble.
Ce qui dépasse l’idée de la simple croissance économique en intégrant les dimensions sociales et culturelles, afin de déboucher sur la durabilité qui est aujourd’hui en vogue.
Il reste entendu que l’Etat reste présent pour harmoniser les plans locaux de développement avec les programmes sectoriels. La région est désignée pour la mise en cohérence des actions des autres collectivités, avec les actions de l’Etat dans les différents secteurs concédés aux collectivités.
La planification appuie les leviers locaux du développement, en faisant participer les acteurs à la base à l’élaboration des plans locaux et en aidant à la formulation de projets de développement des communes, cercles, régions ou du District. Les expériences et les pratiques locales permettent la flexibilité qui s’oppose à la rigidité des programmes étatiques. La maitrise d’ouvrage du développement local est assurée par les collectivités territoriales, ce qui pose encore certaines incomprehensions.
En somme, l’approche du développement local repose sur une démarche volontaire d’acteurs se réunissant sur un territoire à taille humaine pour envisager l’avenir de leur terroir. Les acteurs sont majoritairement, les bénéficiaires.
Le futur des collectivités territoriales se construit dans la concertation, à tous les niveaux du développement local, des cadres de concertation existent afin de limiter les incohérences et rechercher la complémentarité des différents acteurs (citoyens, services techniques, Ong, société civile, tutelle).
Une collectivité territoriale est un pays en miniature, la dimension sociale de l’espace et l’appartenance culturelle peuvent être des levains qui doivent propulser la dynamique du développement local. La somme de ces « petits développements » entraine le développement du pays. Pourvu que les acteurs s’y mettent et se concertent.
Issa Camara
Source: Essor