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Décentralisation et développement local: la nécessaire implication de jeunesse

« La participation de la jeunesse africaine à la gouvernance locale », était l’un des sous-thèmes des deux panels présentés, jeudi dernier, lors de la célébration de la Journée africaine de la décentralisation et de la gouvernance locale (JADGL), au Centre de formation des collectivités territoriales (CFCT).

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Cette présente édition est placée sous le thème « Égalité de chance, autonomisation socio-économique et participation des jeunes à la gouvernance locale et au développement local en Afrique. »

Le Directeur de la Maison des jeunes de Bamako, Baba HARBY, était le principal animateur dudit panel avec à ses côtés le président de l’Association des municipalités du Mali, Boubacar BAH ; des acteurs de la décentralisation au Mali ; des représentants d’organisation et d’Association de jeunes et plusieurs autres personnalités.
Dans son exposé liminaire, M. HARBY, a souligné que de plus en plus, les gouvernants nationaux ou locaux reconnaissent l’importance de la participation des jeunes dans la gestion des affaires locales.
De même, a-t-il précisé, l’union africaine a réservé une place importante de la question dans la charte africaine de la jeunesse entrée en vigueur depuis le 8 août 2009.
Selon le conférencier, le thème de la journée africaine de la décentralisation, édition 2017 « égalité des chances, autonomisation socio- économique et participation des jeunes à la gouvernance locale au développement local en Afrique » démontre que l’Union africaine et les États parties ont mesuré la question de la jeunesse qui représente plus de 60 % de la population. Avec la démographie galopante de cette population du continent, l’Afrique prend conscience de l’atout de cette situation (la jeunesse africaine, un atout et non un fardeau). Elle constitue également l’un des principaux piliers de la démocratie.
Les pays africains bénéficient d’une population jeune, qui représente 30 % de la population totale.
« L’enjeu principal de cette jeunesse est l’éducation », a-t-il dit. En effet, une récente enquête de la Banque Mondiale a révélé que près de la moitié de la jeunesse africaine des 15 à 29 ans n’est ni scolarité, ni active.
Les données sur les jeunes montrent que les niveaux d’exclusion des jeunes en Afrique sont encore très élevés : seuls 62 % d’entre eux sont enregistrés au niveau du secondaire, 3 % des jeunes abandonnent l’école chaque année, 13 % des jeunes scolarisés dans la première année obtiennent leur diplôme 12 ans plus tard et 68 % des cas séropositifs sont âgés entre 15 et 39 ans.
Aussi, le niveau de méfiance vis-à-vis des institutions publiques augmente, et la participation des jeunes à la vie politique reste encore très faible : seulement 8 % des jeunes sont membres d’une ONG, association ou mouvement, et 1,3 % sont affiliés à un parti politique ou organisation syndicale.
Pour le conférencier, cela montre que les jeunes en Afrique n’accèdent pas au pouvoir et n’arrivent pas à prendre des décisions qui concernent leur avenir.
À cela s’ajoute le fait qu’ils se retrouvent sans formation ni qualification et c’est ce qui les expose par la suite au chômage et à l’exclusion sociale.
Malgré cette importance numérique et les enjeux que représentent les jeunes dans l’émergence et le développement de nos différents pays, moins de jeunes sont représentés dans les différentes instances de décisions (conseil municipal, parlement ou gouvernement).
C’est la raison pour laquelle, le conférencier a invité les acteurs à promouvoir la participation des jeunes comme condition essentielle du développement local.
Pour ce faire, il a invité tous les acteurs à faire participer les jeunes marginalisés qui appartiennent à des groupes qui sont souvent touchés de manière disproportionnée par les conflits, notamment les jeunes handicapés et les jeunes des groupes minoritaires et autochtones.
Il s’agit aussi d’aider les jeunes et les organisations de jeunesse à réfléchir aux différentes formes d’intégration et d’exclusion, et mener des activités visant à prévenir la discrimination qui est souvent l’une des causes profondes de marginalisation.
De même, il a demandé aux pouvoirs publics d’organiser des sessions de formation dans les différents domaines de développement de la jeunesse ; valoriser la diversité et les expériences des jeunes avec le renforcement des capacités ; encourager la dynamique des sexes ; accepter le leadership et la responsabilité du jeune ; mais et surtout de mettre les jeunes en confiance.
En conclusion, le conférencier a insisté sur le fait que le développement socio- économique des différents pays africains, à travers les collectivités de base, ne peut se concrétiser sans la participation des jeunes qui représentent une part importante de la population.
« Si hier, la jeunesse était considérée comme une charge pour les localités et les pays africains, mais il est aisé de constater de comprendre aujourd’hui que cette couche devient un atout, si elle est encadrée, formée et impliquée dans la gestion de sa localité », a-t-il soutenu.
Considérant tous ces facteurs, il a invité le Mali à s’engager résolument dans le développement de la couche juvénile en lui octroyant sa place dans la communauté.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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