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De l’anti economie du F CFA au développement repense », par Lamine Dr. Lamine Keita (suite et fin) : De quoi parle-t-on dans ce livre ?

Ce livre est le douzième d’une série, quand les onze précédents titres ont été utilisés pour démontrer. Ici, il ne s’agit pas pour nous de démontrer encore, mais plutôt de montrer des faits et de laisser les participants les voir et les apprécier dans leur apparition. Donc ce livre prend à témoin le lecteur pour confirmer la réalité et l’exactitude de ce qui lui présenté au sujet de l’économie.

Cependant, continuons à examiner les pratiques monétaires poursuivies par les nouvelles autorités françaises, en France et dans les colonies puis dans les pays issus de ces colonies pour voir par nous-mêmes et apprécier.

6. Comprendre la fin de l’Ecu

En France le décret du 18 Germinal An III (7 avril 1795) interdit l’Ecu, et a permis à la France d’adopter la monnaie unique du franc. Ainsi, la Livre Tournois est remplacée par le Franc, monnaie dotée du décime et de décime comme sous-unités pour les menues dépenses. Aucune autre unité monétaire n’est plus autorisée à la circulation.

Ainsi, la pratique de diminution de l’écu, une unité monétaire fictive, est devenue impossible. Il est important de comprendre l’importance de ce décret, quand on sait qu’on ne doit pas diminuer l’écu. En supprimant cet Ecu, la décision dans le décret va dans le bon sens pour la population.

7. La création du FCFA dans les colonies en 1945

Dans les colonies en 1945, le Général de Gaulle a créé le FCFA, à l’image de l’écu comme étant une quantité de Franc, une quantité modifiable. Donc, il y a eu une rectification avec un retour à une ancienne pratique, à la différence que cette pratique est désormais réservée exclusivement aux populations des colonies.

Ainsi, il est facile de se rappeler que les populations utilisatrices de cette monnaie dans ces colonies se trouveront exposées aux mêmes pratiques de manipulations opérées à partir de l’écu, dont la France a, seule, le secret.

8 Les autorités françaises au Mali en 1984

Cependant, un évènement précieux apparait en 1984 au Mali, lorsque la France, dotée du FCFA = 0,02 FF se présente au Mali utilisant le franc malien, avec : 1 FM = 0,01 FF.  Il s’était agi de faire entrer le Mali dans les pays utilisateurs du FCFA après un temps de fonctionnement des deux instruments monétaires du FCFA et du FM.

  1. Abandon de l’échange inéquitable des unités monétaires

Dans les conditions habituelles, la France devrait échanger une unité de cette monnaie du FCFA contre une unité de la petite monnaie, faisant ainsi gagner des droits de seigneuriage à la population malienne. Contrairement à cette habitude, la France a abandonné ce principe d’échange pour la bonne raison qu’elle ne serait pas la gagnante.

Ainsi, elle a montré que cette unité du FCFA doit être échangée contre deux unités du FM pour la simple raison que : 1 FCFA = 0,02 FF = 2*(0,01 FF) = 2*FM.

  1. Règle d’échange des unités monétaires dans le pays

Par conséquent, sur une base d’équivalence, le FCFA a été échangé contre deux unités du FM, laissant apparaître que les droits de seigneuriage n’avaient aucune place dans les échanges entre des unités monétaires différentes et validant Aristote quand il écrit : « pas de collectivité sans échange, pas d’échange sans égalité, et pas d’égalité sans commensurabilité ».

9. Utilisation simultanée de deux instruments monétaires dans l’économie

Ainsi, avec ces deux monnaies, un compte de 1000 000 FM a été remplacé par un compte de 500 000 FCFA. En effet, ces deux comptes désignent la même valeur qui s’écrit :

1 000 000 *0,01 FF = 500 000 *0,02 FF = 10 000 FF.

Ainsi, 10 000 FF est la valeur commune à ces deux quantités de monnaies. Le FF est l’étalon de valeur, le FCFA =002 FF et le FM = 0,01 FF sont des sous-multiples de l’étalon appelés numéraires.

10 Des concepts de mesure en économie

  1. Des concepts de valeur, de prix, d’étalon et de numéraires

De même un bien vendu pour 100 FM a été également vendu pour 50 FCFA pour la même raison que : 100 FM = 100*0,01 FF= 1 FF = 50 FCFA = 50*0,02 FF = 1 FF. Donc ces deux montants de 100 FM et 50 FCFA ont la même valeur de 1 FF.

100 est le prix du bien en FM et 50 est le prix du même bien en FCFA. Le prix est donc la mesure de la valeur du bien en quantité de la valeur de la monnaie utilisée. Ce prix est pratiqué par consensus dans la population qui aura montré son savoir-faire des instruments monétaires sur les marchés sans aucun apprentissage préalable.

Ainsi, le prix en FM = 100 = valeur du bien / valeur du FM = 1 FF/ 0,01 FF = 100

Le prix en FCFA = 50 = valeur du bien / valeur du FCFA = = 1 FF / 0,02 FF = 50

Le FCFA et le FM ont été utilisés par la population pour connaitre la valeur des biens et services au cours des échanges à travers les prix. On dit que le FCFA et le FM sont instruments de mesures fondés sur le FF leur étalon.

  1. De l’usage naturel des instruments monétaires comme instruments de mesure en économie

La population aura donc fait preuve d’un savoir-faire en utilisant les deux monnaies comme pour mesurer la valeur des biens en FCFA ou en FM. Lorsqu’on connait la théorie de la mesure en économie, il est facile de reconnaitre le savoir-faire de la population, qui est en avance sur le savoir des  théoriciens et autres spécialistes de l’économie ; un véritable paradoxe !!

Il apparait que les autorités françaises ont été obligées d’utiliser correctement les instruments monétaires sur base d’équivalence, mais non pour gagner de l’argent. Ce faisant, la population aura répondu par un savoir–faire naturel dans l’utilisation des instruments monétaires comme instruments de mesure en économie.

  1. Une expérience unique du Mali en 1984 à valeur universelle et atemporelle

Cette expérience est unique dans le monde et permet de montrer que la monnaie dans l’économie représente, non pas un instrument soumis à la volonté de l’autorité, mais comme instrument de mesure, qui permet d’établir la justice entre les gens.

En effet, en 1984 au Mali, la France, dotée de la grande unité monétaire,  n’a pas perdu de richesse ainsi que la population, contrairement à l’habituel échange des unités monétaires par le Roi dont nous avons compris la mauvaise utilisation des instruments monétaires. Ainsi, mal utilisé, cet instrument de justice devient un instrument qui génère l’injustice et la précarité dans la société, ainsi que le moyen-âge et l’expérience du FCFA nous en donnent la preuve.

En revanche, la bonne utilisation de ces instruments monétaires finit de convaincre sur le rôle d’instrument de mesure que jouent les instruments monétaires dont la similitude est frappante avec le système métrique, ainsi que le résumé le tableau ci-après :

 

 

Tableau de comparaison des instruments mesure en économie avec le système métrique

Etalon FF Mètre
Numéraires
(instrument de mesure de la valeur, ou poids, ou unités usuelles de mesure dérivées de l’étalon)
FCFA = 0,02 FF 

 

FM = 0,01 FF

Dm = 0,1 m 

 

Cm = 0,01 m

Valeur
(Quantité d’étalon qui peut s’exprimer de plusieurs façons par conversion grâce au numéraire)
Du tas d’arachide = 50 FCFA = 100 FM = 1 FF Du poteau = 30 dm = 300 cm = 3 m

 

Comprenant enfin l’usage correct de la monnaie, un retour en arrière est utile pour apprécier des pratiques imposées à la monnaie.

D. Retour en arrière sur les pratiques imposées à la monnaie

  1. Ainsi, il apparait dans l’histoire, que les Rois de France ont utilisé ces pratiques de duperie portant sur la diminution du dépôt de garantie sur plus de quatre siècles de 1360 à 1795, provoquant à juste raison les révoltes des populations qui ont été malheureusement réprimées avec violence, révélées dans les livres d’histoire.
  2. On comprend alors la décision des autorités françaises après la Révolution française, qui ont pris le décret du 18 Germinal An III (7 avril 1795) pour abolir l’écu qui était en permanence défini à la baisse.

Cette pratique de l’écu par les Rois a un nom, la diminution des mesures et du poids, qui nous est familière dans le domaine du système métrique sur les marchés avec l’intervention des services de la direction générale du commerce et de la concurrence pour réprimer les fraudes sur les instruments de mesure.

Elle consiste à substituer à la grande unité de mesure détenue par la population la petite unité de mesure, et, c’est exactement cela que la France a évité de subir en 1984 en arrivant au Mali avec la grande unité monétaire du FCFA en mains.

  1. Cependant, en 1994, ce qu’elle s’est refusé de faire en 1984, elle va l’appliquer à la population africaine en remplaçant le FCFA détenu par la population africaine par la petite monnaie de 0,01 FF, dans une fausse appellation de dévaluation du FCFA, une expression qui n’a pas de sens, dans la mesure où la dévaluation concerne les étalons des pays et non pas les numéraires circulant dans un pays.

En effet, en 1984 on n’a pas parlé de dévaluation ou de réévaluation du FCFA ou du FM, car on a juste changé de façon de mesurer à l’interne la valeur des biens et services, en remplaçant la petite unité de mesure par la grande.

En faisant l’opération contraire dix ans plus tard en ramenant la petite unité monétaire après la grande, il n’y a rien de nouveau en dehors de la manière de mesurer la valeur et de la volonté légendaire d’expropriation de la France. Le montant de la fraude, occasionnée par cette substitution frauduleuse, s’établit, compte tenu de la circulation de 23 000 milliards de FCFA dans les seuls pays de l’UEMOA, à la somme  de :

(0,02 FF – 0,01 FF)*23 000 milliards = 230 milliards de FF = 35 milliards d’euro en devises.

  1. Ce montant qui est habituellement exhibé sous l’appellation de droits de seigneuriage, aura disparu du langage des autorités françaises dans un silence complet depuis 1994 jusqu’à nos travaux portant sur ce sujet, quand les africains n’en ont aucune conscience et cela depuis un peu moins de 30 ans.
  2. Ce montant en 30 ans de placement aura même plus que triplé dépassant 100 milliards d’euro que la France aura subtilisés de la caisse de ses amis africains, qu’elle déclare venir les sauver de la pauvreté.
  3. f) Il s’agit encore d’un flagrant délit de duplicité de la France qui est en tout point de vue identique à sa duplicité dans le domaine sécuritaire.

En effet, nous nous rappelons, que la France, appelée à lutter contre les terroristes au Mali, se sera  retrouvée plus alliée avec ces terroristes, pour finir par se faire chasser du Mali, puis du Burkina Faso, en mettant ainsi en errance dans le Sahel son armée.

Celle-ci aura fini par jeter son dévolu sur le Niger, pour encore combien de temps, avec les mêmes pratiques de déstabilisation comme stratégie ?

  1. g) Prise de conscience en Afrique de la duplicité française en économie. Il en résulte que les pays africains partenaires de la France finiront par découvrir également qu’en économie, la France joue le même scénario que dans le domaine sécuritaire.

En effet, appelée à coopérer avec ces pays pour les aider à trouver la voie du développement économique, la France n’a pas hésité à s’attribuer par fraude en 1994, la somme de 35 milliards d’euro, par substitution du petit FCFA au grand FCFA, au détriment de ces pays, en leur appliquant le même scénario qu’elle s’est refusé d’appliquer à elle-même en 1984 au Mali pour des raisons évidentes que nous avons déjà éclaircies.

Nous savons que la France rejoint par cette pratique, ses ancêtres du moyen-âge.

E.        De la place de l’instrument de mesure dans la discipline

  1. découverte de l’objet de la discipline économique

Outre le bon usage de l’instrument monétaire représentant l’instrument de mesure en économie, cet instrument permet d’aider à la découverte de l’objet de la discipline économique.

Ainsi :

  • l’économie est l’étude de la valeur des biens et services au cours des échanges.
  • quand la valeur désigne une quantité d’étalon ;
  • l’étalon, lui-même étant une quantité conventionnelle de richesse représentant l’unité de valeur.
  • le prix est la quantité nécessaire de l’unité usuelle monétaire contenue dans la valeur du bien en cours d’échange, cette unité usuelle ou numéraire étant également définie comme une quantité d’étalon, faisant d’elle un sous-multiple ou un multiple de l’étalon.
  1. Du FCFA ou bien des FCFA

Au-delà des sigles qui signifient des dénominations différentes selon que l’on se trouve en Afrique de l’Ouest ou encore en Afrique centrale, il apparait qu’il existe deux FCFA, celui dont le poids est de 0,02 FF et celui dont le poids est de 0,01 FF.

Le premier, celui de 0,02 FF, a circulé de 1960 à 1994 et le deuxième, celui de 0,01 FF, fonctionne depuis 1994 jusqu’à nos jours. Par conséquent, lorsqu’on parle à présent du FCFA, il y a lieu de préciser lequel des deux FCFA. S’agit-il du petit ou bien du grand FCFA ?

Lorsqu’on ne sait pas mesurer, il ne sera pas possible de savoir qu’il y a eu deux FCFA. Dans le cas contraire, nul ne saurait se contenter d’appeler mètre, ce qui n’est plus que la moitié du mètre. Malheureusement, c’est une telle incongruité qui s’opère sous nos yeux, en économie, depuis 1994.

Cependant, dès lors que la monnaie est reconnue dans son rôle spécifique d’instrument de mesure, alors l’existence de deux FCFA retrouve son plein sens pour le plein effet, dans la mesure où nul ne saurait raisonnablement confondre une unité de mesure avec sa moitié, à l’exemple du double du centimètre avec le centimètre.

Malheureusement, de telles incongruités sont véhiculées dans les pays utilisateurs du FCFA comme la chose la plus normale qui soit, dans une innocence globale et générale, quand la science doit prévaloir dans tous ses aspects.

F.        Les conséquences de la diminution des mesures et du poids

Outre l’incidence financière de la substitution frauduleuse du petit FCFA au grand FCFA, chiffrée à 35 milliards d’euro en 1994, soit plus de 100 milliards d’euro aujourd’hui, les conséquences sont nombreuses et douloureuses.

F.1. La baisse des salaires de moitié, traduisant un recul de 30 ans du salarié par rapport à soi-même

En effet, en payant le même montant de salaire dans un numéraire réduit de moitié, alors le salaire de 100 000 FCFA, avec 1 FCFA de 0,02FF, payé pour 100 000 FCFA, avec 1 FCFA de 0,01 FF ; alors la valeur du salaire est réduite de moitié en passant de 2 000 FF à 1 000 FF, ce qui constitue une décision d’une rare gravité :

  1. Ainsi, si le salaire augmentait de 5% l’an, il doublerait en en 15 ans. Donc en divisant instantanément un salaire par deux, c’est comme si on payait à chacun des salariés le salaire nominal d’il y a 15 ans, quand, entre-temps, la hausse des prix sur cette période réduit encore le pouvoir d’achat de ce salaire nominal pour le ramener à un pouvoir d’achat d’il y a 15 ans encore. Tout compte, fait, en comptant une inflation de 5% l’an, le salarié est exposé à un recul cumulé de 30 ans par ce seul geste de la manipulation monétaire. Malheureusement, par ignorance, les techniciens qui prennent une telle décision n’en ont aucune conscience.
  2. Pendant ces 30 ans, les pays concurrents auront avancé et ces pays victimes ne pourront plus prétendre être en compétition avec les autres pays du monde, tous se précipitant pour être placés à la queue du classement mondial, malgré toutes ces potentialités énormes dont disposent les pays du FCFA.
  3. C’est pourquoi il n’est pas surprenant, que dans le classement des pays du monde selon l’Indice de Développement Humain, (IDH), en 2019, la majorité des 15 pays de la zone franc, soit neuf parmi eux, étaient classés parmi les 25 derniers pays du Monde, à savoir : le Niger, la République centrafricaine, le Tchad, le Mali, le Burkina Faso, le Togo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, et la Guinée-Bissau. Par conséquent, s’il y a bien une stabilité, dans cette zone, c’est bien la stabilité dans la pauvreté mondiale !!! .

F.2. Comme le citoyen, la capacité l’Etat est ramenée à 30 ans en arrière

En considérant que l’Etat fait face à des menaces permanentes venant de l’extérieur, comme de l’intérieur, la diminution des mesures et du poids appauvrit l’Etat comme elle le fait pour le citoyen, chacun étant soumis à cette expropriation par un Etat étranger.

Par conséquent, l’Etat pourrait perdre l’équilibre des forces face à ces menaces extérieures à la suite d’un recul de 30 ans dans ses capacités d’actions. Par conséquent, la dévaluation du FCFA pourrait tout à fait être envisagée par la France en soutien à son projet d’occupation des pays du Sahel ainsi que le prouvent ses récentes connexions avec les réseaux mondiaux de terroristes appelés à déstabiliser les pays du Sahel.

F.3. La faillite automatique des exportateurs et importateurs de la zone Franc

Les exportateurs de la zone franc seront placés en faillite instantanée. En effet, un exportateur qui a reçu 100 milliards de FCFA dans son compte pour avoir fait déposer des devises au Trésor français pour 2 milliards de FF, se retrouve, dès l’annonce de la diminution impossible du poids du FCFA, avec ses 100 milliards de FCFA ne valant plus qu’un milliard de FF, perdant automatiquement un milliard de FF que seul pourrait justifier une simple expropriation ou un hold-up officiel.

F.4. Ces pays utilisateurs du FCFA plongés dans le désordre et la corruption

Ces pays utilisateurs du FCFA seront en proie au désordre et à la corruption, ce qu’il est facile de vérifier. Avec l’hypothèse d’un salaire de 100 et des dépenses de 80 avant la mesure, nous savons qu’après la diminution du FCFA, le salaire baisse de 50% ; en supposant que les dépenses baissent moins de 50% soit par exemple de 30%, alors le salaire s’établit à 50 quand les dépenses s’élèvent à 56. Il en résulte que le niveau de salaire de 50 devient insuffisant pour couvrir les dépenses de 56. Il se dégage un écart inhabituel de 6 qui expose le ménage à toute forme de corruption pour y faire face.

F.5. La mise à disposition du Trésor français des devises des pays africains utilisateurs du FCFA

Il convient de comprendre qu’il n’y a aucune raison de bloquer les devises de ces pays à plus de 50% jusqu’à 100% pour les mettre à la disposition première de la France.

Ainsi, ces pays sont obligés, une première fois de payer des frais inutiles pour transformer leurs devises en FF en France, du simple papier français, sans coût pour elle, et, une seconde fois, de payer les mêmes frais inutiles lors de l’usage de ces FF pour acheter ailleurs qu’en France.

Cependant, tout cela devient normal dès lors que l’on comprend que l’objectif du système du FCFA est de financer le Trésor français à tout prix et en toute priorité par les africains.

F.6. Quand la BCEAO et la BEAC sont les gros clients de la Banque de France

Pour l’achat des signes monétaires, leur transport et assurances et pour lesquels le Sénat français considère la BCEAO comme un gros client de la Banque de France, la BCEAO aura dépensé, entre 2013 et 2017, la somme de 226,8 millions d’euros en « entretien de la circulation fiduciaire », soit une moyenne de 45 millions d’euros par an et en devises, c’est-à-dire 30 milliards de FCFA par an en devises pour avoir juste le papier du FCFA. Entre le milieu des années 2000 et 2017, la facture se chiffre à un peu plus d’un demi-milliard d’euros.»[1].

Cependant, pour un pays, il devrait être pratiquement sans coût d’imprimer ses billets de banque, contrairement aux pays utilisateurs du FCFA obligés d’être de gros pourvoyeurs de ressources à la France, à travers la Banque de France.

F.7. Quand la zone franc à marche forcée pour soutenir le Trésor français

Le FCFA dans les pays indépendants issus des anciennes colonies poursuivent avec une ardeur sans faille à fournir des ressources à la France, conformément à l’objectif du mécanisme du FCFA et avec la conviction d’atteindre ainsi le développement des pays utilisateurs du FCFA.

G. Déconstruction de la zone franc et développement repensé pour les pays utilisateurs du FCFA

Pour avoir déconstruit l’architecture complète de la zone franc, nous avons compris exactement comment ces pays pourraient procéder pour faire de la monnaie un instrument jouant pleinement son rôle de justice et de développement pour l’intérêt bien compris des populations et non de celui des institutions qui doivent être au service des populations.

Devant apprendre de leurs expériences, ces pays sauront tirer profit des décennies de souffrances, qui n’auront pas été inutiles, si elles ont permis à ces pays de prendre le vrai bon départ pour le développement de la grande majorité de leurs populations.

 

Conclusion générale

Les sujets inédits en économie qui ont reçu une voie d’amélioration évidente à l’issue de la conférence portent sur les aspects suivants :

  • Le rôle d’instrument de mesure et de justice assigné aux instruments monétaires qui est découvert ;
  • Les notions nécessaires pour établir la mesure : d’étalon et de numéraire qui sont établies et bien comprises ;
  • Au plan de la méthodologie : la théorie doit précéder la pratique pour lui donner un sens (sinon, on pourrait assister impuissant à l’interdit et exproprier la population) ;
  • La dévaluation ne doit pas être confondue avec la diminution des poids et mesures ;
  • Une science qui ne sait pas mesurer est totalement aveugle et que dire d’un spécialiste qui ignore l’instrument de mesure de son domaine de spécialité ;
  • L’importance de la monnaie pour l’enseignement en Economie est fondamentale, puisque l’instrument de mesure est un instrument de validation des principales conclusions dans la discipline.

Dr. Lamine Keita, auteur d’une douzaine de livres d’économie, dont la plupart sont traduit dans plus de six langues européennes

[1] Voir Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla « L’Arme invisible de la Françafrique. Une histoire du franc CFA (La Découverte, 2018) », page 130, cité par (L. KEITA, 2020), p 151.

Mali Tribune

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