De la démocratie au Mali: les législatives du 24 novembre test ou défi?
Il n’est pas de notre habitude de donner des consignes de vote, ni de suivre les politiciens maliens.
D’ailleurs ils sont presque tous les mêmes à quelques exceptions près et n’ont généralement pas de lignes politiques claires ni de visions différences les uns des autres.
La politique “pour moi” a depuis longtemps supplanté la politique “pour le pays”.
Pour les élections législatives du 24 novembre 2013, la formation des alliances contre nature sur toute l’étendue du territoire avec des candidats de tout bord politique qui s’alignent dans une ville et s’opposent dans l’autre, dans une symphonie inouïe, montre que nos politiciens sont dans une stratégie locale de victoire électorale en dehors de toute considération nationale.
L’Assemblée nationale est d’abord perçue par nos élus comme un moyen de promotion personnelle avant d’être un instrument de l’ancrage démocratique au Mali.
On y vote les lois à deux bras levés au ciel, pourvu qu’on soit élu au bureau de l’assemblée nationale, qu’on ait un macaron à afficher sur le pare-brise de sa voiture aux documents douteux, qu’on ait des entrées faciles à Koulouba, ou qu’on ait un trafic juteux d’influence dans sa circonscription électorale.
Aucune conviction, ni aucune rigueur n’est de mise quand il s’agit de discuter des projets de lois, d’interpeller les membres du gouvernement ou de faire des propositions de lois.
Le processus d’élaboration de la loi, n’est pas vu par nos élus à Bagadadji comme un moyen de construction nationale, mais comme un agenda banal auquel on peut se soustraire sans grand danger pour soit.
Voilà mes chers amis la réalité de l’assemblée nationale du Mali et les raisons de sa transformation en une vulgaire chambre d’enregistrement de la république quand bien même que notre constitution lui confère les droits et les responsabilités de premier plan dans l’équilibre des pouvoirs au Mali.
Malgré la crise et malgré l’effondrement de l’État en 2012, aucune prise de conscience d’envergure, n’est perceptible au niveau des pratiques de l’assemblée nationale et de nos députés.
Alors pour la campagne électorale 2013, le gratin des chercheurs à voter à deux bras reprend de plus belle la douce musique endormante d’un peuple fatigué, avec fils de président Karim Keïta et rebelles aux mains tachées du sang malien sur les listes RPM.
Je prie chaque le bon Dieu pour que ça ne soit pas un RPM qui veut dire “Rest in Peace Mali”.
Car à voir de près les agissements du gouvernement Tatam 34 sur le domaine judiciaire avec des têtes à queue de son Ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily et les sorties hasardeuses du directeur de cabinet de la présidence IBK, voulant mettre au dessus de la constitution du Mali un document signé entre les membres de la junte de Kati et Djibril Bassolé, envoyé spécial du médiateur de la Cedeao, il y a de quoi flipper.
Il y a donc un réel défi à relever au sein de cette future assemblée nationale pour rééquilibrer les pouvoirs au Mali.
Il s’agit d’assurer enfin le rôle d’un réel pouvoir législatif au Mali et d’être un contrepouvoir contre la mauvaise politique et les errements des conseillers à compétence douteuse de l’exécutif malien.
C’est ce défi de bâtir une institution forte et crédible à Bagadadji à Bamako qui s’ajoute à celui du bon déroulement du scrutin du 24 novembre 2013 comme ceux du 28 juillet et du 11 août 2013, pour marquer réellement le retour du Mali dans le cercle très fermé des vraies démocraties de l’Afrique.
Mes chers amis il faut que je sois clair avec vous.
La stabilité politique du Mali, sa sécurité et sa prospérité dépendent en grande partie à la qualité des institutions de la république que nous mettrons en place.
Je vous exhorte donc à aller voter et surtout à bien voter pour doter le Mali d’une institution forte et crédible à Bagadadji.
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